Ofek Atun, 24 ans : bosseur qui rêvait de devenir un DJ à succès
Tué le 7 octobre au kibboutz Alumim après avoir fui le festival de musique Supernova
Ofek Atun, 24 ans, originaire de Holon, a été tué le 7 octobre dans le kibboutz Alumim après avoir fui le festival de musique Supernova.
Ofek et sa petite amie, Tamar, avaient quitté le site lorsque les tirs de roquettes ont commencé, et s’étaient réfugiés dans un abri anti-bombes en bordure de route, à l’extérieur d’Alumim.
Peu après 7 heures du matin, des terroristes du Hamas ont attaqué l’abri, ouvrant le feu sur les festivaliers entassés à l’intérieur, et tuant huit d’entre eux. Ofek et Tamar ont survécu et se sont dirigés vers le kibboutz, espérant y trouver refuge.
Ils sont entrés dans le kibboutz à 7 h 23 et se sont introduits dans la maison d’un couple de personnes âgées, qui s’étaient enfermées dans leur abri sécurisé. Pensant qu’il s’agissait de terroristes, les propriétaires ont alerté l’équipe de sécurité locale d’Alumim.
Deux membres de l’équipe sont entrés dans la maison, et Ofek, les prenant à son tour pour des terroristes, a attaqué l’un d’eux par derrière en tentant de protéger Tamar. L’agent a riposté par des tirs et l’a tué, peu avant 8 heures. Tamar a également été blessée par balle, mais elle a été secourue et a survécu.
Ofek a été enterré à Holon le 11 octobre. Il laisse derrière lui ses parents, Nitza et Haim, ainsi que ses frères aînés Tal et Eden.
Le benjamin de la famille, Ofek a été élevé à Holon, où il a fréquenté les écoles locales, selon l’éloge funèbre de la municipalité. Dès son plus jeune âge, sa famille le surnommait Kiko, un surnom qui est resté.
Dès son plus jeune âge, il se met à travailler, trouvant divers petits boulots, d’abord dans un parc aquatique, puis dans le jardinage et enfin dans une station-service. Après le lycée, il a effectué son service militaire dans le corps du génie de combat de Tsahal, tout en continuant à travailler durant ses permissions.
Son service a coïncidé avec la pandémie de COVID – ses rêves de voyages à travers le monde ont été mis de côté. Mais cela ne l’a pas empêché de continuer à travailler sans relâche pour atteindre son objectif : devenir financièrement indépendant. Il rêvait de posséder sa propre station-service, mais les banques ont refusé de lui accorder un prêt en raison de son jeune âge.
Il s’est alors tourné vers la restauration pour travailler dans un restaurant de falafels à Givatayim, qu’il a réussi à sauver de la faillite, selon ses proches.
Mais ce qu’Ofek aimait par-dessus tout, c’était la musique trance et les festivals. Il rêvait de devenir un DJ et de jouer sur des scènes du monde entier, selon un site web commémoratif. Il avait installé une table de mixage dans sa chambre et, chaque soir, après une longue journée de travail, il rentrait chez lui pour composer. Sous le nom de scène Kiko, il avait déjà sorti cinq morceaux. Les murs de sa chambre étaient recouverts de mousse acoustique pour absorber le son.
Il était aussi un oncle attentionné et affectueux pour son neveu de 4 ans, Leo.
Sa compagne, Tamar, lui a rendu hommage sur une page commémorative Instagram, écrivant que « ton visage est gravé dans mon âme et ton esprit sera toujours avec moi ».
Elle raconte qu’elle se réveille chaque matin et se prépare un café « comme tu l’aimais – deux cuillères de Taster’s Choice, seulement du Taster’s ! – une petite cuillère de sucre, de l’eau à moitié et un peu de lait. Mais pas trop, sinon ça déborde et tu t’énerves ». Aujourd’hui, dit-elle, elle ne boit plus que ce café-là – à la manière d’Ofek.
« Il y a une semaine, j’ai préparé des pâtes rouges avec des schnitzel et j’ai fondu en larmes – c’était notre repas. La cuisine, c’était notre terrain à nous deux. Aujourd’hui, j’ai du mal à y entrer. Les hot-dogs avec des ptitim, les sautés au wok, les pancakes du matin – tout ça, c’était nous. »
Tamar confie qu’elle a encore du mal à accepter l’absence d’Ofek – « Comment se fait-il que je pleure à côté de toi, et que tu n’essuies pas mes larmes ? Que tu ne me souris pas avec tes fossettes ? Que tu ne me dises pas que tout ira bien ? Comment peux-tu ne pas être là, avec moi, dans cette longue période de réadaptation ? » Elle conclut avec tendresse : « Je crois sincèrement que tu es dans un endroit bien meilleur qu’ici. »
Pour lire d’autres hommages sur les victimes des massacres du Hamas du 7/10/2023 et de la guerre qui s’en est suivie, cliquez ici.