Après les atrocités commises par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023, j’ai réalisé que je ne pouvais pas simplement attendre des jours plus calmes et retourner à ma routine familière. Une voix intérieure m’a poussée à prendre mon appareil photo et à m’aventurer vers le sud.
J’ai commencé à documenter les kibboutzim touchés dans la zone de « l’enveloppe de Gaza » – la région connue en hébreu sous le nom d’Otef Azza : Kfar Aza, Beeri, Nir Oz, Nahal Oz, Kerem Shalom et d’autres lieux, y compris le site du Festival Nova près du kibboutz Reïm. Chaque site était imprégné d’histoires inédites. Le silence résonnait des échos de la perte, et l’odeur lourde de la mort et de la peur flottait dans l’air.
En novembre dernier, je me suis portée volontaire pour le Forum des familles des otages et disparus et j’ai été l’une de leurs photographes au cours des onze derniers mois. Bien que j’emporte mon appareil photo partout avec moi, ce rôle m’a offert une occasion unique d’entrer en contact avec les familles, d’être témoin de leur vie lorsque les caméras sont éteintes, d’écouter leurs histoires, de leur tenir la main et de m’asseoir à leurs côtés alors que nous réclamons collectivement le retour de tous les otages sains et saufs.
Les photos suivantes sont la chronique de mon année – des voyages du sud au nord, des photos du Forum des familles des otages et disparus, des kibboutzim, des soldats et de l’impact des attaques terroristes. Aucun lieu, aucune personne, aucun cœur n’a été épargné par les épreuves de cette année difficile.

Kibboutz Beeri
Une maison détruite dans le kibboutz Beeri est un témoignage obsédant de la dévastation subie. Ses murs brisés et ses décombres évoquent un profond sentiment de perte, un rappel brutal de vies à jamais bouleversées.

Site du festival de musique Nova
Un grand panneau d’affichage présente les visages de jeunes et belles âmes venues danser au festival de musique Nova, mais qui ne sont jamais rentrées chez elles. Leurs sourires éclatants contrastent avec le silence qui règne derrière eux, rendant ainsi un hommage poignant à des vies tragiquement interrompues.

Les parents des otages manifestent à la frontière de Gaza
L’un des moments les plus difficiles pour moi cette année s’est produit lorsque les familles des otages se sont rassemblées le plus près possible de la frontière de Gaza. Elles ont apporté de grands haut-parleurs pour appeler leurs proches, leurs voix remplies d’espoir et de désespoir, aspirant à la moindre chance que leurs cris puissent être entendus.

Char de Tsahal à la frontière de Gaza
Un char israélien roule le long de la frontière de Gaza, son équipage de soldats souriants me fait signe et crie « Am Yisrael Chaï ! », ce qui signifie « Le peuple d’Israël vit ». Leur esprit joyeux brille, expression puissante de l’espoir et de l’unité face à l’adversité.

Kerem Shalom
J’ai eu l’occasion de photographier la famille Schindler lors de sa première visite, pleine d’émotion, dans sa maison détruite au kibboutz Kerem Shalom. Au milieu de la dévastation, le couple a découvert sa menorah de Hanoukka bien-aimée quelques jours avant la fête des Lumières.

Place des Otages, Tel Aviv
Eli Bibas, le grand-père des jeunes otages Kfir et Ariel Bibas, est assis sur la scène de la Place des Otages à Tel Aviv lors d’un rassemblement samedi. Ses yeux révèlent un mélange de tristesse et d’espoir, témoignant de la résilience d’une famille qui aspire à être réunie une fois de plus.

Un otage secouru retrouve sa mère
Des retrouvailles magnifiques ont lieu lorsque Andrey Kozlov, secouru par Tsahal, embrasse sa mère, Evgeniia Kozlova, à Tel Aviv. Ce moment sincère rayonne d’une joie et d’un soulagement purs, témoignant du pouvoir durable de l’amour face à l’adversité.

Une otage sauvée enterre sa mère
Noa Argamani se tient aux côtés de son père, Yaakov, qui s’est battu sans relâche pendant huit mois pour la ramener à la maison, alors qu’ils se lamentent pendant les funérailles de Liora Argamani à Beer Sheva, quelques semaines après la libération de Noa.

Druzes et Juifs pleurent ensemble
Des femmes juives se rassemblent pour manifester leur soutien et pleurer aux côtés des familles du village druze de Majdal Shams, dans le nord du pays, après l’une des attaques les plus dévastatrices de l’année écoulée, lorsqu’une roquette du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah a frappé un terrain de football, coûtant la vie à douze enfants et adolescents. Leur présence incarne la solidarité et la douleur partagée, un témoignage puissant de compassion face à une perte inimaginable.

Un père endeuillé prêt à se battre
L’entraîneur olympique de judo Oren Smadga, père du défunt sergent de première classe (Rés.) Omer Smadga, 25 ans, quelques instants avant de quitter l’aéroport Ben Gurion pour les Jeux olympiques de Paris. Son expression reflète un mélange poignant de fierté et de chagrin, portant le poids de la mémoire de son fils alors qu’il entreprend ce voyage important.

Travail sacré à Tel Aviv
Les bénévoles de ZAKA travaillent avec diligence pour nettoyer la zone d’une attaque terroriste à Tel Aviv. Avec un engagement inébranlable, ils honorent les vies affectées par la tragédie, s’efforçant de rétablir un sentiment de sécurité et de dignité dans la communauté au milieu de la dévastation.

Les Israéliens parlent avec leurs pieds
Des centaines de milliers de manifestants sont descendus dans les rues de Tel Aviv pour exiger la libération immédiate des otages après l’exécution brutale de six d’entre eux dans un tunnel du sud de Gaza. Leurs voix se sont unies dans un puissant appel à la justice et à la compassion, faisant écho à l’urgence de leur demande pour ceux qui sont encore retenus en captivité.

Nous reviendrons
La phrase « Nous reviendrons à Kfar Aza », inscrite à gauche de la note « 7 corps de terroristes à l’intérieur », sur le mur d’une maison dévastée de Kfar Aza, résume la force et la résilience de l’esprit israélien.