Israël en guerre - Jour 373

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Deux réservistes tués, 3 grièvement blessés dans une attaque au mortier à Gaza

Omer Smadga meurt le jour de l'anniversaire de son père, le médaillé olympique et entraîneur Oren Smadga ; la deuxième victime est Saadia Yaakov Derai, fils de la journaliste et activiste Laly Derai

Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.

Le sergent de première classe (Rés.) Omer Smadga (à gauche) et le sergent de première classe (Rés.) Saadia Yaakov Derai, tués dans une attaque au mortier du Hamas dans le centre de Gaza le 20 juin 2024. (Crédit : Autorisation)
Le sergent de première classe (Rés.) Omer Smadga (à gauche) et le sergent de première classe (Rés.) Saadia Yaakov Derai, tués dans une attaque au mortier du Hamas dans le centre de Gaza le 20 juin 2024. (Crédit : Autorisation)

Deux réservistes de Tsahal, le fils d’une star du judo et le fils d’une journaliste, ont été tués dans une attaque au mortier du groupe terroriste palestinien du Hamas dans le centre de la bande de Gaza hier, a annoncé l’armée vendredi.

Les soldats ont été identifiés comme étant :

Le sergent de première classe (Rés.) Omer Smadga, 25 ans, du 9203e bataillon de la Brigade Alexandroni, de Ganot Hadar.

Le sergent de première classe (Rés.) Saadia Yaakov Derai, 27 ans, du 9203e bataillon de la brigade d’Alexandroni, de Tel Aviv.

Trois autres soldats de la Brigade Alexandroni ont été grièvement blessés dans l’incident, selon Tsahal.

Smadga est le fils de l’athlète retraité Oren Smadga, qui fêtait jeudi son 54e anniversaire. Oren Smadga a remporté une médaille de bronze olympique en judo pour Israël en 1992 et est actuellement l’entraîneur de judo de l’équipe olympique masculine israélienne.

Derai est le fils de Laly Derai, une journaliste de droite et activiste sociale qui a fait son aliyah de France en 1990. Pendant 15 ans, elle a travaillé comme journaliste politique francophone en Israël, avant de diriger un programme d’intégration pour les immigrants français pendant deux ans. Elle s’est présentée aux primaires du Likud en 2022 et travaille actuellement pour l’organisation à but non lucratif Hamaniot, qui aide les orphelins en Israël.

Des Palestiniens s’approvisionnent en eau à partir d’une borne-fontaine érigée dans le camp de réfugiés de Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza, le 20 juin 2024. (Crédit : Omar AL-QATTAA / AFP)

« Mon Saadia était un garçon qui plaçait les intérêts des autres avant les siens », a écrit Laly Derai dans un communiqué faisant l’éloge de son fils. « Il est allé bien au-delà de ce que l’on attendait de lui dans tous les domaines. C’était un étudiant intelligent, il a passé les examens du rabbinat et avait commencé ses études pour obtenir une licence d’enseignement ».

« Il étudiait sans relâche et avait un sens de l’humour très développé », a-t-elle ajouté, soulignant que Saadia était un père formidable pour ses deux enfants.

Elle a ajouté qu’elle était restée « silencieuse » depuis le début de la guerre, mais qu’elle exigeait désormais une victoire militaire totale : « Mon fils n’est pas tombé au champ d’honneur sur l’autel d’un arrangement diplomatique, mais pour une victoire totale sur l’ennemi ».

Le Comité olympique israélien a publié une déclaration exprimant ses condoléances à Oren Smadga pour la perte de son fils.

« Omer était un monde en soi qui commençait à peine son parcours de vie. Tout Israël et la famille des sportifs israéliens pleurent sa chute héroïque », peut-on lire dans le communiqué.

« Cher Oren, grand entraîneur et athlète exceptionnel. Tout comme vous avez formé et préparé des générations d’athlètes remarquables qui ont porté le drapeau israélien avec fierté et humanité, votre cher fils incarne également celui qui a accompli les missions les plus ardues », peut-on lire dans le texte de la déclaration.

Le Hamas a revendiqué les tirs de mortier hier, affirmant qu’ils visaient une position militaire près du quartier de Zeitoun, dans la ville de Gaza.

Les funérailles des deux réservistes de Tsahal tués lors de combats à Gaza ont eu lieu vendredi en début d’après-midi..

Le sergent de première classe (Rés.) Omer Smadga, a été enterré à Netanya.

Sa mère, Liat, l’a décrit comme « un héros, un fils aimé et chéri … un enfant de la nature, qui avait un cœur en or, et tellement beau ».

Son père a déclaré que « tout a déjà été dit sur Omer… à vous, les soldats, je dis : « Gardez la tête haute, foncez de toutes vos forces et ne vous arrêtez pas tant que vous n’avez pas gagné ». Voilà mon message à tous ceux qui se battent ».

Le sergent de première classe (Rés.) Saadia Yaakov Derai a été enterré à Holon.

Son père, Haïm, a déclaré : « Tu étais un brave guerrier et un héros. Ils nous ont dit à quel point tu étais fort. Tu travaillais dur, mais tu avais la douceur d’une plume. Tu savais communiquer avec tout le monde. En tant que commandant d’escouade, tu t’occupais de tes soldats, tu étais comme un père pour eux. Tu avais une grande sagesse et tu maîtrisais la Guemara. Un enfant extraordinaire ».

Leur mort porte à 314 le nombre de soldats tués dans l’offensive terrestre contre le Hamas et dans les opérations à la frontière de Gaza. Ce bilan inclut un officier de police tué lors d’une mission de sauvetage d’otages.

La fumée des bombardements israéliens s’élève en arrière-plan près d’une zone abritant auparavant des Palestiniens déplacés qui ont quitté Rafah en direction de Khan Younès, le 20 juin 2024. (Crédit : Bashar TALEB / AFP)

Par ailleurs, deux soldats du 46e bataillon de la 401e brigade blindée ont été grièvement blessés lors de combats à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, plus tôt dans la journée de jeudi, a indiqué l’armée.

Les deux soldats ont été blessés par des tirs antichars, selon une première investigation de Tsahal.

Ils ont été transportés dans un hôpital en Israël pour y être soignés.

Un site de lancement de roquettes appartenant au groupe terroriste palestinien du Jihad islamique, implanté dans un abri pour Palestiniens déplacés dans le secteur de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, désigné par Israël comme « zone humanitaire », a été frappé par un drone jeudi, a indiqué l’armée.

Avant de procéder à la frappe aérienne, Tsahal a déclaré que « des efforts considérables avaient été faits pour réduire le risque de dommages aux [civils] non impliqués ».

« Les organisations terroristes continuent de placer des armes et des infrastructures terroristes au cœur même des populations civiles, les mettant en danger et les utilisant comme boucliers humains », a déclaré l’armée dans un communiqué.

Cette frappe intervient alors que les troupes poursuivent leurs opérations à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, et dans le corridor de Netzarim, au centre de la bande.

Tsahal a également diffusé des images des récentes opérations de la brigade Nahal dans le sud de la bande de Gaza, à Rafah, où l’armée s’efforce de démanteler ce qu’elle considère comme le dernier bastion du Hamas.

Des vidéos publiées par l’armée israélienne montrent les troupes Nahal découvrir une cache d’armes trouvée dans une maison, ainsi qu’un tunnel situé dans un autre bâtiment.

La cache d’armes, comprenant des RPG, des grenades, des engins explosifs et d’autres équipements militaires, a été trouvée dans des armoires à l’intérieur de la maison, a indiqué l’armée.

Le tunnel a été localisé dans la chambre d’un enfant à l’aide d’un petit drone, a précisé Tsahal. Dans une pièce adjacente, les soldats ont trouvé un trou dans un mur qui, selon Tsahal, était utilisé par les membres du Hamas pour se déplacer entre les bâtiments du quartier.

Les chars israéliens stationnés dans les zones ouest et centre de la ville ont intensifié leurs tirs d’obus, forçant davantage de familles vivant dans des zones côtières éloignées à fuir vers le nord jeudi. Certains habitants ont affirmé que le rythme des raids s’était accéléré au cours des deux derniers jours.

« Les chars ont pris le contrôle de la plupart des quartiers de Rafah. Les personnes qui vivent près de la plage ont également commencé à fuir vers Khan Younès et le centre de la ville par crainte de voir les bombardements se poursuivre », a indiqué Abu Wasim, un habitant du quartier Shaboura de Rafah, qui a quitté sa maison il y a plus d’une semaine avant que les chars n’atteignent le centre de la ville.

La guerre a éclaté lors de l’assaut des terroristes du Hamas sur les communautés du sud le 7 octobre, durant lequel ils ont assassiné près de 1 200 personnes, pour la plupart des civils, et pris 251 otages dans la bande de Gaza.

Il resterait 120 otages à Gaza, dont 116 ont été enlevés le 7 octobre, ainsi que deux civils et les corps de deux soldats détenus depuis près de dix ans.

Le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, affirme que plus de 37 000 personnes ont été tuées ou sont présumées mortes dans les combats jusqu’à présent. Ce bilan, qui ne peut être vérifié et ne fait pas la distinction entre civils et terroristes, inclurait quelque 15 000 terroristes qu’Israël dit avoir tués au combat. Israël affirme également avoir tué un millier de terroristes à l’intérieur du pays le 7 octobre.

Reuters a contribué à cet article.

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