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Illustration de DALL-E créée par Shoshanna Solomon : un cyborg futuriste chevauchant une vague au milieu de la mer avec un drapeau israélien en arrière-plan.
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L’intelligence artificielle révolutionne le monde, mais Israël risque de rater le coche

Si le tumulte lié à la refonte judiciaire empêche Israël de participer à la révolution de l’intelligence artificielle, « nous pleurerons pendant des générations », affirme un expert

Israël pourrait ne pas profiter de la montée en puissance de l’intelligence artificielle (IA) si le gouvernement israélien n’interrompt pas son projet de refonte du système judiciaire et ne se concentre pas sur l’élaboration d’une stratégie pour la technologie qui révolutionne le monde, affirment des experts.

Le gouvernement israélien dirigé par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, composé de partisans de l’extrême-droite, propose une réforme du système judiciaire qui, selon des économistes, des juristes et des défenseurs des droits de l’Homme, fera passer le pays du statut d’unique démocratie du Moyen-Orient à celui de quasi-dictature.

Les bouleversements politiques ont fait descendre des centaines de milliers de manifestants dans les rues depuis le début de l’année, le shekel s’est effondré et les investissements et les ventes dans le secteur de la high-tech ont chuté. En outre, de nombreux leaders technologiques et entrepreneurs ont commencé à enregistrer leurs nouvelles start-ups aux États-Unis plutôt qu’en Israël, ce qui a des conséquences à long-terme pour l’écosystème de start-ups du pays, jusqu’à présent florissant.

Selon les experts, Israël a le potentiel pour surfer sur la vague de l’IA. Mais une stratégie à long-terme doit être mise en place pour allouer des sommes et des ressources importantes afin de stimuler l’éducation et la recherche universitaire, d’encourager les start-ups et de fournir l’infrastructure et la puissance de calcul bon marché nécessaires pour faire fonctionner les modèles d’IA.

Michael Eisenberg, co-fondateur et associé à part égale de la société israélienne Aleph. (Crédit : Aleph)

« Nous devons faire en sorte que le computing soit aussi omniprésent et aussi abordable que l’électricité », a déclaré Eisenberg, en faisant référence à la capacité de donner aux ordinateurs suffisamment de puissance pour effectuer des calculs complexes. « Nous devons faire revenir de nombreux universitaires et dirigeants juifs israéliens qui travaillent dans ce domaine et vivent à l’étranger, aux États-Unis, au Royaume-Uni, en France et ailleurs, afin de constituer une véritable masse de talents ici, en Israël. »

« Et nous devons avoir une politique nationale gérée par une personne qui se concentre sur ce sujet (…). Nous avons besoin d’une politique et d’une action cohérentes », a-t-il insisté.

Les leaders de la high-tech et les hommes politiques israéliens concentrent toutefois leurs efforts sur d’autres domaines. Pendant que la classe politique se concentre sur l’avancement de la refonte judiciaire, elle ignore les conséquences néfastes pour l’économie et l’écosystème technologique du pays. Les investissements dans les entreprises technologiques ont chuté de 68 % au cours du premier semestre de l’année pour atteindre 3,7 milliards de dollars par rapport à la même période en 2022.

Des employés du secteur high-tech manifestant contre le projet de refonte judiciaire du gouvernement, à Tel Aviv, le 9 mars 2023 (Crédit : Tomer Neuberg/Flash90)

Les start-ups israéliennes ont levé 2 milliards de dollars au premier trimestre de l’année, un chiffre qui a chuté à 1,7 milliard de dollars au deuxième trimestre 2023 – le chiffre trimestriel le plus bas depuis le deuxième trimestre 2018.

Si ce rythme se poursuit, les investissements totaux dans l’industrie technologique israélienne en 2023 devraient diminuer de 55 % par rapport à 2022, selon les estimations du Start-Up Nation Policy Institute (SNPI). Les sociétés high-tech israéliennes ont levé près de 15 milliards de dollars de capitaux l’année dernière et, au cours d’une année de financement exceptionnelle en 2021, elles ont obtenu 25,6 milliards de dollars d’investissements privés au total.

« Le secteur technologique israélien se trouve sans aucun doute dans la situation la plus vulnérable qu’il ait connue au cours des 15 dernières années », a déploré Uri Gabaï, directeur-général du SNPI.

Cette situation est le résultat d’une dangereuse combinaison entre la récession mondiale et le « chaos » politique qui règne en Israël autour de la refonte du système judiciaire. « L’instabilité qui règne ici n’est un bon signe ni pour les start-ups, ni pour les entrepreneurs. »

Ce qui est surtout préoccupant, c’est que de nombreux entrepreneurs israéliens ayant une « idée géniale » pour une start-up d’IA créeront leur nouvelle société en dehors d’Israël afin d’éviter les turbulences actuelles qui ont provoqué une baisse des investissements dans les entreprises technologiques israéliennes.

Uri Gabaï, PDG du Start-Up Nation Policy Institute. (Crédit : Micha Loubaton)

« Les start-ups en phase d’amorçage déploient leurs ailes partout où elles trouvent un endroit où se développer », a déclaré Gabaï. « Le scénario le plus effrayant est que la prochaine start-up qui naîtra de cette révolution de l’IA sera née de fondateurs israéliens mais ne sera pas israélienne. »

« Pour tirer le meilleur parti de la révolution de l’IA, nous devons rétablir la sécurité et la stabilité en Israël », a déclaré Gabaï.

« Le monde ne nous attend pas. »

La structure technologique israélienne, créée il y a plus de 40 ans, est solide. « Mais si vous continuez à frapper les fondations encore et encore, à un moment ou à un autre, le bâtiment va s’effondrer », prédit Gabaï.

« Je crains fort que dans dix ans, nous regardions la courbe et que nous disions que 2023 aura été l’année qui aura mis fin à l’essor sans précédent de l’industrie israélienne des hautes technologies depuis les années 1990 (…). Je crains fort que 2023 marque le changement », a-t-il déploré.

L’IA, la prochaine grande nouveauté

L’intelligence artificielle – la technologie qui donne aux ordinateurs la capacité d’apprendre – existe depuis les années 1950. Mais au cours des dix dernières années, elle a connu une renaissance rendue possible par l’énorme quantité de données disponibles en ligne et la puissance de calcul accrue des puces. Les progrès réalisés dans ce domaine au cours des dix dernières années ont permis aux ordinateurs d’analyser des ensembles de données et de trouver des modèles utiles pour résoudre des problèmes, la machine surpassant souvent le cerveau humain.

Les investissements privés dans les technologies de l’IA ont explosé au cours de la dernière décennie, atteignant 91,9 milliards de dollars en 2022, soit 18 fois plus qu’en 2013, selon le rapport annuel AI Index 2023 de l’université de Stanford.

Le battage médiatique autour de l’IA générative (GenAI), qui peut créer un contenu complexe ressemblant à de la créativité humaine, comme le ChatGPT d’OpenAI et le chatbot Bard de Google, fait exploser le monde en termes de potentiel et d’attentes.

Les co-fondateurs d’OpenAI, Sam Altman, au centre, et Ilya Sutskever, à droite, lors d’une table ronde à l’université de Tel Aviv, le 5 juin 2023. (Crédit : Chen Galili)

Le PDG d’OpenAI, Sam Altman, a récemment déclaré lors d’une conversation à l’université de Tel Aviv que les entrepreneurs du monde entier doivent profiter de cet énorme bouleversement créé par l’IA pour créer des start-ups qui pourront devenir la prochaine grande chose dans le domaine de la high-tech.

« C’est vraiment le meilleur moment pour créer une start-up », a déclaré  Altman lors de l’événement organisé à Tel Aviv. « Nous sommes en présence d’une nouvelle vague technologique incroyable, qui évolue rapidement, et c’est à ce moment-là que les start-ups gagnent… lorsque les entreprises en place se plantent et sont déplacées. »

« Le sol tremble en ce moment, et c’est ce que vous voulez en tant que start-up », a souligné Altman.

Israël possède la « densité de talents » et ses entrepreneurs ont « l’acharnement, le dynamisme et l’ambition » qui peuvent donner à la nation « une prospérité incroyable à la fois en termes de recherche et d’applications de l’IA », a-t-il fait remarquer.

En effet, Israël a le potentiel de reproduire, grâce à l’IA, son succès en matière de cyber-sécurité, a déclaré le professeur Isaac Ben-Israel, qui a joué un rôle déterminant dans la mise en place de la politique nationale de protection de la cyber-sphère.

Comme pour la cyber-sécurité, il suffit d’une idée brillante et d’un ordinateur pour réussir dans le domaine de l’IA, a déclaré Ben-Israel. Il n’est pas nécessaire d’avoir des lignes de production massives, et le domaine de l’IA convient parfaitement à un petit pays comme Israël, connu pour son avance dans les technologies basées sur les logiciels. Mais pour devenir un acteur majeur, Israël doit d’abord mettre de l’ordre dans ses affaires.

Le professeur Isaac Ben-Israel, dans son bureau à l’université de Tel Aviv, le 28 décembre 2021. (Crédit : Shoshanna Solomon)

Israël est considéré comme une puissance en matière de cyber-sécurité, les exportations de ses produits s’élevant à environ 10 milliards de dollars, représentant 10 % des exportations mondiales en matière de cyber-sécurité, et ses start-ups dans ce domaine recueillant plus de 40 % du total des investissements privés mondiaux.

Un bon point de départ

Selon un rapport de l’université de Stanford, Israël est le quatrième bénéficiaire mondial des investissements privés dans l’IA, avec 3,24 milliards de dollars en 2022, à comparer aux 47,4 milliards de dollars investis aux États-Unis, qui sont en tête du classement. La Chine arrive en deuxième position et le Royaume-Uni en troisième, avec respectivement 13,4 milliards de dollars et 4,4 milliards de dollars. Entre 2013 et 2022, les start-ups israéliennes ont levé un total de 10,83 milliards de dollars, contre 248,9 milliards de dollars pour les États-Unis.

En Israël, environ 2 200 entreprises utilisent l’IA pour la deep-tech dans divers secteurs, selon les données compilées par l’Autorité de l’Innovation israélienne (IIA), chargée de définir la politique du pays pour son écosystème technologique et d’encourager les start-ups.

Trois de ces start-ups figurent parmi les 100 start-ups d’IA les plus prometteuses de 2023, répertoriées par la société de données CB Insights, basée à New York : Exodigo, une start-up spécialisée dans les infrastructures physiques ; Visionary AI, dans le domaine du traitement des images ; et AI21 Labs, une start-up spécialisée dans le traitement du langage naturel qui a créé des modèles d’IA génératifs.

Des chercheurs comme le professeur Amnon Shashua de l’université hébraïque, fondateur de Mobileye, un fabricant de technologies de conduite autonome dont la capitalisation boursière atteint 36 milliards de dollars au Nasdaq, et Shimon Ullman, professeur d’informatique à l’Institut Weizmann des sciences, sont mondialement reconnus pour leurs contributions aux domaines de l’IA et de la vision par ordinateur.

« Israël est bien positionné dans ce domaine », a déclaré Ziv Katzir, vice-président et responsable du plan national pour l’infrastructure de l’intelligence artificielle à l’IIA. « Nous sommes systématiquement très bien classés dans tous les indices internationaux relatifs à l’IA. »

« Nous disposons d’une base très solide en matière de recherche universitaire […] et peut-être de l’un des meilleurs systèmes permettant d’utiliser les connaissances universitaires et de les transformer en start-ups », a ajouté Katzir.

Ziv Katzir, vice-président et responsable du plan national pour l’infrastructure de l’intelligence artificielle à l’Autorité de l’innovation israélienne. (Autorisation)

Ce transfert de connaissances du monde universitaire et l’écosystème technologique accessible d’Israël, qui permet à des personnes de différents domaines de travailler « autour d’une même table » et de résoudre des problèmes ensemble, en font un environnement idéal pour promouvoir les technologies de l’IA, a-t-il déclaré.

En 2021, le gouvernement a prévu un budget d’environ 350 millions de dollars sur sept ans pour stimuler l’écosystème technologique de l’IA en Israël en augmentant le volume de recherche dans les universités, en promouvant des projets de pointe et en « positionnant Israël comme une puissance de premier plan » dans ce domaine, a-t-il déclaré.

Israël accueillera bientôt l’un des super-calculateurs génératifs d’IA en cloud les plus puissants au monde, qui sera construit par le le concepteur américain de puces informatiques Nvidia pour être utilisé par son centre de recherche et développement israélien. En 2019, Nvidia a acquis le fabricant de puces israélien Mellanox Technologies pour 7 milliards de dollars – une opération qui a donné à l’entreprise américaine un avantage sur ses concurrents dans sa capacité à fournir les systèmes de calcul de grande puissance nécessaires à l’exécution des modèles d’IA.

La plateforme de super-calculateur HGX de Nvidia. (Crédit : Nvidia)

Le super-ordinateur, appelé Israel-1, sera basé sur la technologie développée par l’équipe de Mellanox, aujourd’hui Nvidia, en Israël et devrait commencer à fonctionner d’ici la fin de l’année 2023.

« Nvidia dispose d’un très grand centre de R&D en Israël. La technologie de mise en réseau, qui est un composant très important des super-ordinateurs, a été développée ici en Israël », a déclaré Liron Freind-Saadon, responsable des relations avec les développeurs et des alliances – Israël, CEE chez Nvidia. « Il était donc tout à fait naturel que le super-calculateur soit installé ici. »

L’infrastructure servira principalement aux ingénieurs de Nvidia et les aidera à travailler sur de nouvelles technologies, à peaufiner l’architecture des puces et à travailler sur la prochaine génération de produits, a déclaré Freind-Saadon.

Israël est dans une « excellente position » pour surfer sur la vague de l’IA, a-t-elle ajouté, car il existe un écosystème local fertile de start-ups. Le programme de Nvidia visant à stimuler les start-ups dans le domaine de l’IA en Israël compte plus de 800 entreprises en phase de démarrage dans divers domaines, notamment les soins de santé, la robotique, l’IA générative et le commerce de détail.

La plateforme Israel-1 est conçue pour permettre aux centres de données du monde entier de passer à l’IA et à l’informatique accélérée, en utilisant une nouvelle classe de connexion Ethernet conçue dès le départ pour l’IA, a déclaré Nvidia.

Le fait que Nvidia construise un super-ordinateur ici en Israël « contribuera certainement » à l’écosystème de l’IA, a déclaré Hamutal Meridor, partenaire de Vintage Investment Partners, basé à Herzliya. Les personnes qui construisent l’ordinateur et qui travaillent avec l’ordinateur « peuvent participer à la construction des meilleurs projets de classe avec les meilleures équipes de classe. Ensuite, ils s’en détachent et créent leur propre entreprise…. C’est ainsi que l’on obtient la prochaine grande entreprise ».

Liron Freind-Saadon, responsable des relations avec les développeurs et des alliances – Israël, CEE chez Nvidia. (Autorisation)

Une stratégie d’IA mise de côté

En 2019, le professeur Ben-Israel et le professeur Eviatar Matania, fondateur et ancien chef de l’Unité de cyber-défense israélienne, ont présenté au Premier ministre Benjamin Netanyahu, à sa demande, un rapport détaillant une feuille de route de l’IA pour Israël, basée sur le travail de centaines d’experts de tout l’écosystème israélien qui ont travaillé sur le projet dès 2018.

Le rapport indiquait qu’Israël a le potentiel pour devenir un leader mondial dans le domaine et que l’objectif devrait être de « placer Israël dans les cinq premiers pays du monde dans les domaines essentiels de l’intelligence artificielle. »

Pour prendre sa place en tête et tirer pleinement parti de ce qui peut être réalisé, le rapport indiquait que le gouvernement israélien devait définir l’IA comme un « domaine majeur et critique pour l’avenir du pays », déclarer le domaine comme une « priorité nationale » et allouer un budget de 10 milliards de shekels pour le secteur sur 5 ans, entre 2021 et 2025.

En outre, un plan national visant à stimuler l’éducation, la recherche et les infrastructures essentielles dotées d’une puissance de calcul suffisante pour faire fonctionner les modèles d’IA devait être mis en place. Le rapport préconisait également la mise en place d’une administration nationale chargée de gérer l’initiative en matière d’IA, ainsi que d’un comité consultatif non-gouvernemental.

L’idée était d’établir un programme cohérent pour l’IA qui pourrait être mis en œuvre de manière globale, tout comme cela a été fait pour la cyber-sécurité, a déclaré Ben-Israel lors d’une interview à son bureau de Tel Aviv au mois de juillet.

Mais la tourmente politique qui a enveloppé Israël depuis 2019 – notamment les cinq campagnes électorales en trois ans et maintenant le tumulte de la refonte judiciaire, a eu pour effet que le plan d’IA de Ben-Israel, mis à jour et publié en 2020, attend toujours dans les coulisses.

« En raison de l’instabilité politique, le plan n’a pas été budgétisé depuis lors », a-t-il déclaré.

Certaines parties du plan ont été mises en œuvre de manière indépendante, par exemple au sein de l’armée israélienne ou de l’IAI, avec les budgets existants. TELEM, le Forum national des infrastructures pour la recherche et le développement, a quant à lui décidé de mettre en œuvre, avec ses propres budgets, certaines parties du rapport relatives aux infrastructures, selon Ben-Israel.

« Ainsi, pour l’IA, nous avons fait un petit peu ici et là », a-t-il déclaré. « Mais, comme pour tout dans la vie, lorsque c’est fragmenté, ce n’est pas suffisant. »

Le remaniement judiciaire a causé de « terribles » dommages, non seulement au secteur de l’IA, mais aussi à l’industrie high-tech israélienne dans son ensemble, a déclaré Ben-Israel.

« Tout l’argent, le moteur, pour l’IA et la cyber-sécurité vient de l’étranger, et cela s’est arrêté. En Israël, les investissements […] ne représentent que 20 % de ce qu’ils étaient auparavant », a-t-il fait remarquer.

« Les investisseurs étrangers attendent de voir ce qui va se passer et conservent leurs fonds. Mais les entrepreneurs israéliens n’attendent pas », a-t-il ajouté. Ils créent des sociétés et les enregistrent aux États-Unis ou ailleurs.

À LIRE : Avec la refonte judiciaire, des Israéliens enregistrent leurs start-ups aux États-Unis

« Ces deux éléments combinés constituent presque un coup mortel pour les secteurs de la technologie de pointe », a-t-il déclaré.

« Nous risquons fort de rater le train [de l’IA] », a-t-il averti. « Nous ne l’avons pas encore loupé. J’espère que la raison finira par l’emporter, mais je ne peux pas dire que c’est ce qui se passera. »

Entre-temps, les investissements dans l’IA ont dominé les investissements dans le secteur de la high-tech au cours du premier semestre de cette année, et les entreprises de GenIA accumulent des fonds à l’échelle mondiale.

Parmi les opérations les plus importantes, citons celle d’Inflection AI, une start-up basée à Palo Alto, en Californie, qui a annoncé en juin qu’elle avait bouclé un énorme tour de table de 1,3 milliard de dollars, mené par Microsoft, Bill Gates, Eric Schmidt et Nvidia, entre autres. Anthropic, une entreprise basée à San Francisco, en Californie, qui a créé un modèle d’IA générative, aurait levé 450 millions de dollars dans le cadre d’un tour de table de série C avec des investisseurs tels que Google et Salesforce. Adept AI aurait levé 350 millions de dollars lors d’un tour de table de série B en mars, et il ne faut pas oublier l’investissement colossal sur plusieurs années de « plusieurs milliards de dollars » que Microsoft a fait dans OpenAI pour un montant déclaré de 10 milliards de dollars.

Au cours du premier semestre 2023, les entreprises israéliennes spécialisées dans l’IA ont obtenu environ 2 milliards de dollars en 143 accords, contre près de 5 milliards de dollars en 305 accords au premier semestre de l’année dernière, et 2,8 milliards de dollars en 227 accords au second semestre de la même année, selon les données fournies par IVC Research Center, qui suit l’évolution de l’industrie high-tech locale.

AI21 Labs, la société israélienne de traitement du langage naturel (NLP), a déclaré en juillet qu’elle avait levé 64 millions de dollars lors d’un tour de financement de série B, portant son financement total à 118 millions de dollars depuis sa fondation en 2017. La société a été désignée comme l’une des principales entreprises d’IA générative par Crunchbase.

« C’est un marché qui avance à un rythme effréné et avec des acteurs importants et agressifs », a déclaré Ori Goshen, co-fondateur et PDG d’AI21 Labs.

« Nous sommes bien placés et nous voulons continuer à l’être. Et nous comprenons que le jeu ici est la vélocité, notre capacité à être rapide pour prendre une position de leader sur un marché qui est encore en train de prendre forme. »

Les co-fondateurs d’AI21 Labs, de gauche à droite, Yoav Shoham, Ori Goshen et Amnon Shashua. (Crédit : Roei Shor)

Pleurer pour des générations

Au mois de juin, Netanyahu a annoncé son intention de mettre en place une politique nationale en matière d’IA, tant dans le domaine civil que dans celui de la sécurité. Il a déclaré s’être entretenu avec Elon Musk, de Tesla, sur la nécessité pour les gouvernements de comprendre à la fois les opportunités et les dangers de l’IA, et sur la possibilité pour Israël de devenir un « acteur mondial important dans ce domaine ».

« Nous sommes au début d’une nouvelle ère pour l’humanité, l’ère de l’intelligence artificielle », a déclaré  Netanyahu. « Les choses changent à un rythme effréné et Israël doit formuler une politique nationale sur cette question. »

Un porte-parole du Bureau du Premier ministre a déclaré par courriel le 13 juillet qu’il n’y avait pas de mise à jour sur la question.

« J’espère que le Premier ministre a vraiment l’intention de relancer la machine », a déclaré Ben-Israel. « Si ce n’est pas le cas, nous pleurerons pendant des générations. »

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