Israël en guerre - Jour 60

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Sur cette photo d'archives du dimanche 24 novembre 2019, le Premier ministre israélien de l'époque, Benjamin Netanyahu, à gauche, et le ministre de la Défense de l'époque, Naftali Bennett, visitent une base de l'armée israélienne sur le plateau du Golan, à la frontière israélo-syrienne. (Crédit : Atef Safadi/AP)
Sur cette photo d'archives du dimanche 24 novembre 2019, le Premier ministre israélien de l'époque, Benjamin Netanyahu, à gauche, et le ministre de la Défense de l'époque, Naftali Bennett, visitent une base de l'armée israélienne sur le plateau du Golan, à la frontière israélo-syrienne. (Crédit : Atef Safadi/AP)
Interview

Bennett : « Je suis plus à droite que Bibi, mais je n’utilise pas la haine »

Le probable faiseur de rois énonce des politiques bellicistes et une philosophie juive inclusive, rappelant qu’Israël a prospéré avant Bibi – et grandira après Bibi

David est le fondateur et le rédacteur en chef du Times of Israel. Il était auparavant rédacteur en chef du Jerusalem Post et du Jerusalem Report. Il est l’auteur de « Un peu trop près de Dieu : les frissons et la panique d’une vie en Israël » (2000) et « Nature morte avec les poseurs de bombes : Israël à l’ère du terrorisme » (2004).

Plusieurs partis politiques israéliens ont indiqué qu’ils ne se regrouperont sous la direction de personne d’autre que Benjamin Netanyahu lorsqu’il sera temps de bâtir une coalition après les élections du 23 mars. D’autres ont clairement indiqué qu’ils collaboreront avec n’importe qui, ou presque, à l’exception de Netanyahu. Entre ces blocs pro- et anti-Netanyahu se trouve un homme, Naftali Bennett, dirigeant de Yamina.

Bennett, 48 ans, a pour objectif de devenir lui-même Premier ministre, et dit qu’il est grand temps que Netanyahu, 71 ans, passe à autre chose. Mais contrairement à Gideon Saar, qui, comme Bennett est un ancien proche allié de Netanyahu et qui dirige maintenant un parti de droite rival, il n’exclura pas définitivement un partenariat de coalition avec Netanyahu. Il veut battre Netanyahu à la loyale, dit-il, et non le boycotter.

La position de Bennett en tant que faiseur de rois dans ces élections devrait donner de l’espoir aux futurs dirigeants politiques du monde entier, car il y a moins de deux ans, après la première de ce qui s’est avéré être quatre campagnes électorales à répétition, il semblait être fini. Le parti HaYamin HaHadash qu’il a conduit avec confiance au vote d’avril 2019, cherchant ouvertement à construire « un véritable partenariat entre les Israéliens laïcs et religieux », a connu un échec retentissant le jour du scrutin, se retrouvant juste en dessous du seuil électoral ; Bennett et sa collègue de longue date Ayelet Shaked, ministres de premier plan dans la coalition précédente, se sont retrouvés non seulement hors du gouvernement, mais aussi hors de la Knesset.

Ce qui est tout aussi remarquable, c’est que Bennett et Shaked suivent à peu près la même philosophie que Yamina dans cette campagne – le désir de représenter l’alliance la plus large possible d’Israéliens laïcs et orthodoxes à droite – mais avec beaucoup plus de succès, si l’on en croit les sondages réguliers du parti qui se situent autour de 11-12 sièges.

Le studio de télévision de la Douzième chaîne, le 23 février 2021, avec un graphique montrant les derniers résultats des sondages préélectoraux : En bleu clair, le bloc anti-Netanyahu avec 62 sièges ; en bleu foncé, le bloc pro-Netanyahu avec 47 sièges ; en blanc entre les deux, le parti Yamina de Naftali Bennett avec 11 sièges. (Capture d’écran Douzième chaîne)

Dans les représentations graphiques des instituts de sondage, Yamina est désormais habituellement placé entre les blocs des partis pro et anti-Netanyahu – et Bennett domine le rapport de force entre eux. Mais comme Bennett l’a clairement indiqué au Times of Israel dans une longue interview la semaine dernière, cette image est un peu trompeuse.

Il n’a pas pour vocation de boycotter ses rivaux politiques, mais c’est un homme du « camp nationaliste » – un ailier droit, ferme et fier qui s’opposera à tout jamais, en toutes circonstances, à la création d’un État palestinien ; qui veut étendre la souveraineté israélienne à quelque 60 % de la Cisjordanie ; qui pense qu’Israël a déjà renoncé à une trop grande partie de sa terre biblique. Il vise à former « un gouvernement avec des valeurs nationalistes ». Et il décrit le prochain scrutin comme un face-à-face entre lui et Netanyahu. « Lapid ne sera pas le prochain Premier ministre », a-t-il déclaré en faisant référence au chef de Yesh Atid.

La renaissance de Bennett, le phénix renaissant de ses cendres de 2019, souligne pourquoi l’élection du mois prochain, qui aura lieu quatre jours seulement avant Pessah, est différente des trois élections non concluantes qui l’ont précédée

La renaissance de Naftali Bennett, le phénix renaissant de ses cendres de 2019, souligne pourquoi l’élection prévue quatre jours seulement avant Pessah, est différente des trois élections non concluantes qui l’ont précédée.

À trois reprises, le parti de Benny Gantz, Kakhol lavan, une alliance de politiciens de gauche, de droite et du centre, unis uniquement par leur conviction que Netanyahu devait partir, a failli mais n’a pas réussi à évincer le Premier ministre. Mais après que Gantz s’est associé à Netanyahu au printemps dernier, cette alliance s’est effondrée, la composante Yesh Atid de Lapid est passée dans l’opposition, Gantz va maintenant avoir du mal à revenir à la Knesset, et de nombreux électeurs anti-Netanyahu soutiennent maintenant Bennett ou Saar.

À trois reprises, les élections pouvaient être résumées, quoique grossièrement, comme des batailles pour évincer Netanyahu et la droite. Cette fois, elles constituent davantage une bataille pour évincer Netanyahu par la droite, avec Bennett et Saar au premier plan, et Bennett parie que son approche « sans boycott », combinée à ses années d’expérience ministérielle, sa carrière antérieure réussie dans la high-tech et son brillant dossier de commandant militaire lui donneront l’avantage.

Naftali Bennett, dirigeant de la Yamina, fait campagne avant les élections de 2021 à Ashdod. (Ariel Zandberg)

Le Times of Israel a interviewé Bennett lundi au quartier général de sa campagne à Raanana. Nous avons couvert beaucoup de sujets, en donnant un large aperçu de ce que Bennett représente.

Il a parlé de ses motivations à entrer en politique – une motivation qui a commencé lorsque, le lendemain de la vente de sa société de haute technologie pour 145 millions de dollars, alors qu’il aurait pu envisager de passer son temps à boire des « cocktails dans les Caraïbes », il s’est retrouvé à commander des soldats pendant la seconde guerre du Liban.

Il a défini ses projets politiques qui, selon lui, peuvent transformer l’économie, notamment un plan « hors des sentiers battus » pour faire entrer dans la vie active des hommes ultra-orthodoxes dispensés du service militaire.

Il est frappant de constater que, bien qu’il ait déclaré avoir confiance dans les tribunaux israéliens, il n’a pas écarté l’idée que le ministère public ait piégé le Premier ministre.

Il a promis d’éviter ce qu’il considère être comme la politique de haine et de division de Netanyahu. « Toute cette notion de traîtrise des gauchistes et toutes ces absurdités est inacceptable », a-t-il déclaré. « Ce que Bibi a fait pendant des années… la dénonciation de tel ou tel groupe, moi je ne le fais pas. Je suis plus à droite que Bibi, mais je n’utilise pas la haine ou la polarisation comme un outil pour me promouvoir politiquement ».

Naftali Bennett annonce qu’il se présente aux élections pour le poste de Premier ministre, le 23 décembre 2020. (Uri Cohen)

Et il s’est confronté à la barrière psychologique à laquelle sont confrontés les adversaires de Netanyahu – le fait qu’une génération d’Israéliens a maintenant grandi avec un seul Premier ministre, et peut avoir une peur consciente ou subconsciente de ce qu’un Israël sans lui deviendrait. « Israël a prospéré avant Bibi et prospérera après Bibi », a rappelé Bennett. « Le peuple juif ne dépend pas d’une seule personne. Un bon leader ne crée pas ce sentiment que tout dépend de lui. »

Nous avons parlé pendant une heure, en anglais, et il a ajouté quelques points supplémentaires dans un SMS envoyé ultérieurement. Il semblait bien préparé, ses positions étaient claires, assumées, qu’il s’agisse de son côté faucon ou de son respect pour ceux qui ne sont pas du tout d’accord avec lui.

Bennett parle un excellent anglais (ses parents ont émigré des États-Unis) ; une raison de plus, dit-il, pour que les Israéliens puissent se permettre d’avoir confiance en lui pour bien représenter leurs intérêts sur la scène mondiale. (Ce qui suit est une transcription légèrement modifiée).

Times of Israel : Vous êtes candidat au poste de Premier ministre, mais vous n’excluez pas non plus de siéger avec le Premier ministre. Vous voulez l’évincer, mais ce n’est pas une personne aussi terrible qui pourrait vous empêcher de travailler avec lui. Expliquez-moi cela.

Il est vital que nous changions de direction. Nous devons rallumer Israël. L’année dernière a été un désastre complet en termes d’incompétence et de mauvaise gestion.

En fin de compte, nous aurions pu faire beaucoup mieux [dans la lutte contre la pandémie]. Si [la ministre des Transports Miri] Regv et Bibi [Netanyahu] n’avaient pas empêché le dépistage [des arrivées] à l’aéroport Ben Gurion [pour la COVID-19], nous n’aurions pas importé des dizaines de milliers de personnes infectées, avec toutes les mutations et tous les variants.

Tout s’est politisé. Il est temps de faire passer le leadership à la jeune génération du camp nationaliste. C’est la première fois que je me présente comme Premier ministre. Non pas pour des raisons personnelles, mais parce que je pense que je suis, à ce stade, le plus qualifié – qu’il s’agisse de ma formation dans la high-tech, de mon expérience en tant que ministre de la Défense – pour faire passer Israël au niveau supérieur.

Il ne s’agit pas seulement de la COVID-19. C’est bien plus que cela. Nous en sommes à notre quatrième cycle électoral, et ce n’est pas à cause de la pandémie. Le Néguev a été abandonné ; nous avons ces gangs de Bédouins qui attaquent les gens et qui ont violé une fillette de 10 ans dans sa maison du Néguev. Pas à cause de la COVID-19. Les prix de l’immobilier ont augmenté pendant toute la durée du mandat de Netanyahu, et ce n’est pas à cause de la COVID-19. Le gouvernement est devenu énorme, lent et lourd aux dépens du secteur privé, et ce n’est pas à cause de la COVID-19.

Surtout, la politique en Israël, le discours public en Israël, s’est polarisé. Le fond du problème : Netanyahu ne pourra pas régler tout cela, et je pense que je le ferai.

C’est pourquoi je me présente au poste de Premier ministre. Mais il faut que les citoyens votent pour moi. Au bout du compte, ce sera soit Bennett, soit Bibi.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, (à droite), et le ministre de l’Education Naftali Bennett pendant la réunion hebdomadaire du cabinet dans les bureaux du Premier ministre, à Jérusalem, le 30 août 2016. (Crédit : Emil Salman/Pool)

Partagez-vous cette critique, formulée par Lapid, Saar et Gantz, selon laquelle Netanyahu est tellement égocentrique, que ses problèmes juridiques sont si importants pour lui, que la politique nationale est faussée ? (Le premier emploi de Bennett en politique, de 2006 à 2008, a été celui de chef de cabinet de Netanyahu, qui était alors chef de l’opposition).

Je ne sais pas ce qui se passe dans l’esprit d’une personne. Je ne peux que regarder les faits. Sur cette base, l’année écoulée a été terrible. Lorsque je me suis battu [en tant que ministre de la Défense] pour introduire des tests beaucoup plus larges en mars 2020, le ministère de la Santé et lui y étaient farouchement opposés pour une raison étrange ; peut-être parce que Bennett l’avait proposée.

Lorsque j’ai présenté un plan le 29 mars, presque au début [de la pandémie], qui comprenait essentiellement tout ce que nous savons désormais être nécessaire – les tests à l’aéroport Ben Gurion, l’accélération des tests, la traçabilité et l’isolement, le tout – il n’y a même pas jeté un œil.

Lorsque le nouveau gouvernement a été formé [en mai dernier], j’ai sollicité le poste dont personne ne voulait, à savoir celui de ministre de la Santé. Je n’ai pas recherché les cocktails du ministère des Affaires étrangères.

Je pense que la raison pour laquelle il n’a pas adopté le plan était : Bennett risquait de trop réussir. (En l’occurrence, Netanyahu a laissé Bennett et Yamina en dehors de la coalition ; Bennett est entré dans l’opposition « la tête haute », accusant le Premier ministre de se soumettre à la gauche en refusant de s’engager à étendre la souveraineté israélienne à la Cisjordanie).

Le ministre de l’Education Naftali Bennett fait une déclaration aux médias, devant son domicile à Raanana, le 2 juin 2019, quelques heures après avoir été limogé de son poste de ministre de l’Education par le Premier ministre Benjamin Netanyahu. (Flash 90)

Donc, dans votre cas, vous dites que ses décisions étaient motivées par des considérations personnelles.

Ses décisions étaient mauvaises. Et après plus de 5 500 morts, et après qu’Israël est pratiquement devenu le pire pays au monde pour le nombre de jours de confinement, alors que le gouvernement a mis à disposition les vaccins Pfizer, ce qui est formidable, il ne parvient toujours pas à rattraper son année d’incompétence.

Construire toute votre stratégie nationale sur des vaccins qui auraient pu ou non être mis au point, et qui pourraient demain être dépassés par une nouvelle mutation, pour ensuite tout faire s’effondrer, est irresponsable.

La Nouvelle-Zélande, Taïwan et l’Australie étaient déjà sortis de la crise il y a huit mois. Ils la gèrent. Et ils n’ont pas besoin de prier chaque matin pour qu’une nouvelle mutation ne se développe pas. Leur sécurité nationale, leur santé et leur économie ne dépendent pas d’un événement biologique qui se produirait ou non ; la nôtre, si.

Nous voyons déjà qu’il existe de nouveaux variants qui rendent les vaccinations moins efficaces. C’est peut-être une question de temps. Dans deux semaines ou dans cinq mois, il pourrait y avoir un variant, puis il y aura une course mondiale pour de nouveaux vaccins.

Le ministre de la Défense Naftali Bennett (au centre) au Commandement du Front Intérieur de l’armée israélienne au début de la crise du coronavirus. (Autorisation)

Nous devons éradiquer la COVID, et nous le pouvons. Nous pouvons apprendre des meilleurs pays. Nous ne sommes pas les pires au monde, mais nous sommes très médiocres et nous aurions dû être les meilleurs.

Nous sommes un pays insulaire – à la population très jeune, beaucoup plus jeune que les autres : Notre âge médian est de 30 ans. Nous aurions pu faire des choses incroyables.

Que pensez-vous de son allégation selon laquelle les accusations de corruption portées contre lui sont fabriquées de toutes pièces, que le ministère public est corrompu, que la police était de mèche pour le piéger ?

Ce sont les tribunaux qui en décideront.

L’histoire nous apprend que le ministère public a, dans le passé, fait tomber des ministres

Vous avez confiance en la justice ?

J’ai confiance en la justice.

Mais pas le ministère public ?

L’histoire nous apprend que le ministère public a, dans le passé, fait tomber des ministres. Comme Rafael Eitan. Comme Yaakov Neeman, qui est devenu ministre de la Justice et, oui, ils ont fabriqué des allégations [contre lui, et il a été forcé de démissionner]. Il a fallu des années avant que cette affaire soit classée sans suite. Entre-temps, ils ont réussi à l’empêcher d’être ministre de la Justice.

Alors, est-ce que j’ai pleinement confiance ? Les tribunaux en décideront. Je fais confiance aux tribunaux en Israël.

Et qu’en est-il du procureur général, alors ? Il a engagé des poursuites contre Netanyahu.

A mon avis, l’ensemble…

C’est frappant, ce que vous dites.

Je sais… Est-ce que je pense que nous avons besoin d’une réforme massive au sein du ministère de la Justice ? Absolument. Oui. Le fait que de 1996 à aujourd’hui, chaque Premier ministre a fait l’objet d’une enquête, n’a aucun sens.

A LIRE – Etat d’Israël vs. Netanyahu : détails de l’acte d’accusation du Premier ministre

Nous parlons de Bibi, [Ehud] Barak, [Ariel] Sharon, [Ehud] Olmert et Bibi à nouveau.

Le procureur général Avichai Mandelblit (à gauche) et la présidente de la Cour suprême Esther Hayut à l’université Bar Ilan, le 4 mars 2020. (Flash90)

Je suis en faveur d’une limitation du mandat [de huit ans pour un Premier ministre], avec ce qu’on appelle la loi française, qui dit que toute accusation contre le Premier ministre pendant ses huit ans sera reportée. Après la fin de son mandat, il pourra y faire face. Nous sommes Israël. Nous avons le Hezbollah, nous avons le Hamas, nous avons l’Iran. Nous ne pouvons pas nous permettre ce genre de choses. Mais je suis favorable à ce que cela se fasse uniquement après, pas rétroactivement. Je ne soutiens pas les projets de loi ou les lois rétroactives.

En ce moment, Netanyahu semble gagner [dans la bataille contre la COVID-19]. Je ne pense pas que ce soit le cas, mais c’est presque comme si vous espériez politiquement que quelque chose tourne mal dans la bataille contre la COVID, parce que dans l’état actuel des choses, les vaccinations fonctionnent, les niveaux de contagion diminuent. L’Amérique est à un demi-million de morts, et elle est 30 fois plus peuplée qu’Israël, donc si vous faites la comparaison, notre taux est insignifiant.

Personne n’a combattu la COVID en Israël davantage que moi en tant que ministre de la Défense. Je pense que la principale chose qui a sauvé des vies a été le premier aperçu, en mars dernier, où j’ai dit à tout le monde : « Protégez votre grand-mère et votre grand-père ». C’était un point critique pour lequel Israël a été très bon.

À l’heure actuelle, 180 pays ont un taux de mortalité par habitant inférieur à celui d’Israël. [Les statistiques du Worldometer du 23 février montrent qu’Israël compte 690 décès par million d’habitants, et quelque 170 pays ayant un taux de mortalité inférieur – DH]. Je veux être comme eux. Je veux être comme la Nouvelle-Zélande, avec 25 morts. Je veux être comme Taïwan. Je ne veux pas être comparé aux pays qui se portent mal.

Et pour être juste, l’Amérique a 300 points d’entrée. Israël en a un. Il n’avait qu’une tâche à accomplir : Tester. Tester les gens lorsqu’ils atterrissent, exiger un test préalable, et un second test à l’atterrissage. Est-ce difficile ? Le degré d’incompétence… En hébreu, il n’y a pas de mot, pas de traduction précise, pour « compétence ». Nous avons besoin d’un mot pour cela, et nous avons certainement besoin de compétence.

Mais ce n’est pas le point principal. Le point principal est d’aller de l’avant.

Naftali Bennett, chef du parti Yamina, lors d’une manifestation contre l’intention de l’État de mettre fin au projet Hilla, devant la Knesset à Jérusalem, le 12 août 2020. (Yonatan Sindel/Flash90)

Et la question fondamentale est de savoir qui peut unir Israël, qui peut revigorer l’économie, qui peut créer un demi-million d’emplois – car il y a un million de chômeurs, et seulement la moitié d’entre eux ont un emploi qui les attend. Qui a l’énergie pour le faire ? Quand je me regarde par rapport à Netanyahu, je dis, absolument, c’est moi.

Mon expérience de la haute technologie en tant qu’entrepreneur, mon expérience en tant que commandant de l’armée israélienne sur le terrain, dans le Sayeret Maglan [unité d’élite], me donnent les compétences et les capacités de leadership nécessaires pour le faire – surtout quand je me compare à Lapid et Saar, qui sont des politiciens adroits, mais nous avons besoin d’esprit d’entreprise, nous avons besoin de leadership.

Vaccineriez-vous les Palestiniens ?

Tout d’abord, les Israéliens d’abord. Face à Gaza, je créerais une équation : action humanitaire pour action humanitaire. Je serais plus qu’heureux de leur fournir des vaccins à condition qu’ils agissent sur une base humanitaire, comme l’exige le droit international, et qu’ils nous rendent nos garçons.

En ce qui concerne l’Autorité palestinienne, une fois que nous aurons fini de nous vacciner, je ne suis pas opposé à cela. Mais nous devons également veiller à utiliser notre influence pour qu’ils cessent de verser l’argent aux terroristes, l’argent du sang. Il est tout simplement fou qu’en 2021, il y ait un gouvernement dans le monde qui paie pour tuer.

Parlons de la partie du spectre dont vous êtes issu, bien que vous essayiez également d’élargir votre appel, et surtout du Parti sioniste religieux, et de son numéro 3 Itamar Ben Gvir. Seriez-vous prêt à faire partie d’une coalition avec ce parti ? Qu’est-ce que cela dit à propos de l’électorat sur le fait que ce parti va apparemment obtenir quelque 135 000 voix en Israël, avec un disciple de Meir Kahane, et, également en tête de liste, un homophobe ? Souhaitez-vous qu’ils y parviennent ?

Je m’occupe de mon propre parti.

Lorsque j’ai été mis sous une pression énorme pour me présenter avec Ben Gvir, j’ai refusé. C’était il y a tout juste un an. Alors, vous savez, j’ai agi.

En même temps, Israël est une démocratie. Nous avons un très large spectre, et ce sont les électeurs qui décideront.

Le principal sujet sur lequel je me concentre actuellement est mon plan [financier] de Singapour, qui vise effectivement à doubler la qualité de vie en Israël : en réduisant les impôts, à la Reagan ; en réduisant les licenciements et les effectifs du gouvernement ; en demandant au service public de faire de la haute technologie – en étant évalué ; en atteignant des objectifs ; en bref, en gérant Israël de manière compétitive. Encore une fois, nous revenons à ce même mot.

Ce n’est pas sioniste que les jeunes couples et les familles plus âgées soient en perpétuel mode de survie économique. Certains d’entre eux quittent le pays

En 2003, Israël et Singapour avaient le même PIB par habitant. Aujourd’hui, si vous comparez les prix, si vous prenez la parité des prix, ils ont largement dépassé Israël, grâce à une gestion efficace.

Les choses sont restées bloquées en Israël sous Netanyahu. Un jeune couple ici n’a pas d’avenir, parce que vous travaillez vraiment, vraiment dur, mais ça ne colle pas. Vous ne pouvez pas finir le mois et devenir propriétaire de votre propre maison n’est qu’un rêve.

La façon dont l’économie israélienne est gérée aujourd’hui n’est pas sioniste. Ce n’est pas sioniste que les jeunes couples et les familles plus âgées soient en perpétuel mode de survie économique. Certains d’entre eux quittent le pays. Quand Israël deviendra un paradis pour les travailleurs, ils resteront, non seulement par sionisme, mais parce que c’est vraiment bien ici. Et les Juifs de la diaspora viendront vivre ici. C’est cela le sionisme.

Alors, qui va bénéficier et qui ne va pas bénéficier de mon programme ? Les familles qui travaillent. Les personnes qui n’en bénéficieront pas sont celles qui évitent de travailler. Je le dis très clairement. Ceux qui travaillent en bénéficieront. Ils auront beaucoup plus d’argent dans leurs poches. Les gens qui ne travaillent pas, qui décident de ne pas travailler, n’en profiteront pas du tout. À long terme, nous allons les inciter à reprendre le travail.

Je veux revenir sur ce point. Mais je vous interroge sur la communauté moderne orthodoxe – et le soutien évident aux personnes avec lesquelles vous ne vouliez pas vous associer.

L’écrasante majorité des modernes orthodoxes en Israël nous soutiennent, soutiennent Yamina, soutiennent l’idée qu’une personne avec une kippa peut diriger, devrait diriger, parce que nous avons un ensemble de valeurs du « peuple d’Israël, la Terre d’Israël », de la Yiddishkeit, de faire avancer nos racines.

La véritable différence ne se situe pas nécessairement uniquement dans les domaines dont vous avez parlé, mais dans l’état d’esprit. Sommes-nous concentrés vers l’intérieur, dans notre petit shtetl, ou bien sommes-nous concentrés vers l’extérieur ?

Je suis né laïc, mais j’ai grandi orthodoxe, à Bnei Akiva. Je suis ensuite allé à Sayeret Matkal [l’unité d’élite de reconnaissance], puis je suis devenu commandant de compagnie dans l’unité Maglan. Je n’étais pas un commandant de compagnie des soldats orthodoxes. J’étais le commandant de compagnie de tout le monde. Je suis devenu PDG d’une entreprise de haute technologie. Je n’étais pas le PDG des employés orthodoxes, mais de tout le monde. Je n’étais pas le ministre de l’Education des orthodoxes, ni le ministre de la Défense des orthodoxes, mais de tout le monde. L’éthique des modernes orthodoxes est donc le leadership. Ce n’est pas de s’occuper de votre shtetl.

Ajouteriez-vous un autre mot là-dedans : la tolérance ?

Absolument. Et « aimez votre prochain comme vous-même ». Absolument.

Ayelet Shaked, ancienne ministre de la Justice et députée de Yamina, s’exprime lors de la conférence du « Maariv » à Herzliya, le 26 février 2020. (Miriam Alster/Flash90)

Je suis marié à Gilat, issue d’une famille laïque. Si vous regardez notre parti, Ayelet Shaked est laïque. Alon Davidi est le maire de Sderot – de tout Sderot. Matan Kahana, un pilote extraordinaire, était à la Sayeret Matkal – l’un des rares dans l’histoire d’Israël [à jouer ces deux rôles].

C’est une question de tolérance, d’intégration, d’unité. C’est ce que nous voulons vraiment – l’unité d’Israël.

Pas dans le sens où nous essayons d’esquiver les désaccords. Il n’y a pas de mal à être en désaccord. Il est vital que nous ne soyons pas d’accord.

Nous sommes de droite. Et j’en suis fier. Je suis fier d’être pour la Terre d’Israël et le peuple d’Israël. Mais [nous devons] nous respecter les uns les autres.

Dans mon groupe Sayeret Matkal sur Whatsapp, environ la moitié des gens sont de gauche. Est-ce qu’ils aiment moins Israël que moi ? Non. Toute cette conception selon laquelle les gauchistes sont des traîtres et toutes ces absurdités est inacceptable

J’ai quelques groupes WhatsApp. L’un d’eux est composé des fondateurs de ma société de haute technologie. Je suis le seul de droite sur les quatre. Les trois autres sont de gauche. L’un d’entre eux était au Mossad. Un autre était dans la Sayaret Matkal, et Michal était au Shin Bet. Ils ne sont pas un gramme moins patriotes que moi.

Dans le groupe Sayeret Matkal, environ la moitié des gens sont de gauche. Est-ce qu’ils aiment moins Israël que moi ? Non. Toute cette conception selon laquelle les gauchistes sont des traîtres et toutes ces absurdités est inacceptable.

Je ne suis pas comme ça. Le plus facile, ce que Bibi a fait pendant des années, c’est de dénoncer tel ou tel groupe, je ne suis pas de ceux-là. Je suis plus à droite que Bibi, mais je n’utilise pas la haine ou la polarisation comme un outil pour me promouvoir politiquement. Nous ne faisons pas cela parce que ce n’est pas notre but. Nous sommes là pour créer des liens.

En ce qui concerne le caractère de droite que vos collègues et anciens collègues de gauche vous reprocheraient – pas personnellement, et je suis sûr qu’avec beaucoup de tolérance : Ils affirmeraient probablement que votre politique sur la Judée et la Samarie va coûter à Israël soit sa démocratie, soit son caractère juif.

Le plan que j’ai présenté il y a environ dix ans prévoyait la souveraineté sur les zones contrôlées par Israël, ce qu’on appelle la zone C, tout en conservant l’autonomie [pour les Palestiniens] dans les zones A et B, et en assurant une bonne vie à tous.

Nous ne pouvons pas nous doter d’un État palestinien.

Naftali Bennett s’entretient avec un soldat de l’armée israélienne sur le site d’une attaque à la voiture bélier à l’extérieur de l’implantation d’Elazar en Cisjordanie, le 18 août 2019. (Gershon Elinson/Flash90)

Je veux vous raconter une histoire à propos de mon père, qu’il repose en paix : Lui et sa mère ont grandi à San Francisco dans les années 50, 60, sont allés à Berkeley ; ils étaient très à gauche. Mon père a été arrêté lors d’un sit-in à San Francisco dans les années 60 devant un hôtel qui ne voulait pas embaucher de noirs. Et je suis très, très fier d’Abba pour son arrestation. Mon même Abba a fait plus tard l’alyah avec sa famille… et s’est ensuite battu pour la Terre d’Israël pendant Oslo : il a été arrêté pendant quelques minutes par la police, vous savez…

Il manifestait… ?

Contre Oslo. Et je suis tout aussi fier de cela. L’idée que l’amour d’Israël est un monopole de la droite, ou que la croyance dans les droits de l’homme et la dignité humaine appartient à la gauche, je n’y crois pas. Tout le monde veut le meilleur pour Israël. Tout le monde veut les droits de l’homme. Le désir de paix n’appartient pas à la gauche. Je ne veux pas moins de paix que quelqu’un de gauche.

Nous avons obtenu notre petite terre, et nous l’avons déjà beaucoup trop divisée. Je n’abandonnerai pas d’autres terres

J’ai perdu des amis au combat. J’ai participé à de nombreuses batailles, de la première Intifada à la seconde, l’opération Rempart [contre le Hamas en 2002], la guerre du Liban, la seconde guerre du Liban…

Il n’y a aucune perspective de circonstances futures où il serait plus sûr pour Israël d’être le partenaire des Palestiniens pour une indépendance totale, un État ? Jamais ?

Non. Tant que j’aurai un quelconque pouvoir et contrôle, je ne remettrai pas un centimètre de terre de la Terre d’Israël. Point final.

A la pleine souveraineté de quelqu’un d’autre.

C’est exact. C’est ça.

Il ne s’agit donc pas seulement de sécurité. C’est aussi l’histoire, le lien religieux.

C’est un tout. C’est un lien profond avec la Terre d’Israël. Nous avons obtenu notre petite terre, et nous l’avons déjà beaucoup trop divisée. Je n’abandonnerai pas d’autres terres.

En d’autres termes, nous conserverions le contrôle [de toute la Cisjordanie] et nous étendrions notre souveraineté à la plus grande partie de ce territoire…

Oui, c’est ça.

Mais les Palestiniens ne deviendraient pas citoyens israéliens. Nous conserverions la majorité juive, et ils auraient suffisamment d’autonomie pour que nous soyons toujours considérés comme une démocratie… ?

Écoutez, c’est à eux de décider s’ils sont une démocratie ou une dictature ou autre. Ils parlent d’élections, etc. Je ne vais pas leur dire comment se gouverner. Je ne veux pas les gouverner. Nous ne les gouvernons pas, en fait.

Il y a beaucoup de choses que nous pouvons faire pour éliminer les frictions inutiles : Nous n’avons pas besoin de trop de barrages routiers, ni d’aucun autre, tant qu’il y a de la paix et du calme. Ils régissent leur propre système d’éducation, le système fiscal, les égouts, l’eau, l’électricité. Je ne veux pas les gouverner. Ils se gouverneront eux-mêmes.

Shlomo Neeman, président du Conseil régional de Gush Etzion, (à gauche), et Naftali Bennett, président de la faction Yamina, se tiennent devant une carte créée par le Conseil de Yesha qui prétend montrer les frontières exactes de l’État palestinien envisagé par le plan Trump, lors d’une réunion de la faction Yamina à la Knesset le 1er juin 2020. (Autorisation)

Cependant, la signification d' »un État », et la raison pour laquelle je m’oppose avec tant de véhémence à un État, n’est pas seulement qu’à long terme il deviendra un autre État terroriste comme Gaza, mais parce que cela signifiera aussi qu’ils contrôleront les frontières.

Et s’ils contrôlent les frontières, ils peuvent laisser entrer des millions de descendants de la diaspora palestinienne. Il y en a environ six à huit millions – en Syrie, au Liban, partout dans le monde. Et d’un seul coup, l’avantage démographique que les Juifs ont créé au cours des 130 dernières années sera anéanti.

Lorsque deux millions de descendants palestiniens viennent du Liban et de la Syrie en Judée et en Samarie, et qu’ils viennent voir leurs frères et sœurs à Naplouse, et leur disent : « Hé, mon frère, pourrais-tu me donner un peu de terre, leurs frères et sœurs diront : « Attends, attends, attends. Tu n’es pas né ici. Ton arrière-grand-père est né à Haïfa et à Jaffa. Va là-bas. »

Les pays normalisent leurs relations avec Israël en raison de leurs propres intérêts, indépendamment des liens avec les Palestiniens

Je peux déjà imaginer les manifestations sur la Ligne verte [le long de la ligne d’avant 1967 entre Israël et la Cisjordanie], sur la Route 6 : « Nous voulons rentrer chez nous. Je veux retourner à Jaffa. Je veux rentrer ». Et la communauté internationale, après quelques jours de louanges à l’égard d’Israël pour avoir abandonné la terre [de Cisjordanie], oubliera cela et il y aura cette pression internationale pour leur permettre de « retourner » chez eux.

Quant aux citoyens arabes en Israël, égalité totale ?

Oui, bien sûr.

Auriez-vous suspendu l’annexion de la Cisjordanie, comme l’a fait Netanyahu, pour l’accord de normalisation avec les Émirats arabes unis ?

Je n’accepte pas cette équation. Les pays normalisent leurs relations avec Israël en raison de leurs propres intérêts, sans aucun lien avec les Palestiniens.

Nous sommes déjà en train de perdre notre majorité juive entre le Jourdain et la mer Méditerranée.

Non, ce n’est pas le cas. Non, non, non. Nous connaissons les tendances. Pour la première fois [depuis de nombreuses années], le taux de fécondité juif augmente, est plus élevé. Et il y a une alyah que nous pouvons encourager : des millions d’Américains, de Français. Mais nous devons transformer Israël en paradis.

Je vais être le faiseur de rois. Mais qui va être le roi ? Le citoyen israélien

Si je devais résumer mon programme, ce serait de faire d’Israël un paradis. Et nous le pouvons.

Tout le monde me considère comme « le faiseur de rois » [puisque Yamina pourrait détenir la balance du pouvoir entre les partis pro et anti-Netanyahu après les élections de mars], et je vais être le faiseur de rois.

Mais qui sera le roi ? Le citoyen israélien.

Imaginez un instant un pays où vous appelez, disons, le ministère de la Santé, et où, en cinq secondes, quelqu’un vous dit : « Monsieur, comment puis-je vous aider ? » Et où, si vous avez besoin d’une IRM et qu’ils le programment pour le lendemain, alors ils s’excusent que cela prenne une journée entière.

Le service de santé est assez bon. Les impôts, par contre… Vous allez réduire les impôts ?

Oui, je vais réduire les impôts. Les gens qui paient 50 % en paieront 35. Comment le financer ? Par une croissance massive, car nous allons également réduire l’impôt sur les sociétés de 23 % à 15 %. Vous allez donc assister à cette ruée vers l’or pour créer des entreprises, pour développer des entreprises.

Ensuite, au lieu de gaspiller l’argent en versant à un million de chômeurs leurs allocations mensuelles, tout l’argent sera consacré à la croissance de l’économie.

Il y a tous ces ministères vraiment ridicules. Il y a le ministère du Renseignement, le ministère de la Stratégie. Qui diable a besoin de ces gars ? Et ce n’est pas seulement les coûts directs. Ces ministres absurdes veulent en fait faire des choses. C’est là où on parle de milliards

Deuxièmement, les dépenses publiques seront gelées pendant quatre ans. Comment procéder ? Tout d’abord, il faut consolider. Il y a tellement de licenciements. Il y a trois systèmes fiscaux : La taxe sur la valeur ajoutée, l’impôt sur le revenu et l’assurance nationale. Cela pourrait devenir un système fiscal unique.

Il y a tous ces ministères vraiment ridicules. Il y a le ministère du Renseignement, le ministère de la Stratégie. Qui diable a besoin de ces
gars ?

Quand j’étais ministre de la Défense, je ne les ai pas rencontrés et je ne voulais pas en entendre parler. Tout ce que je sais, c’est qu’environ une fois par semaine, il y avait une dispute au cours de laquelle le ministre du Renseignement voulait rencontrer des représentants de l’armée, du Mossad et du Shin Bet. Et chaque semaine, il y avait cette crise de colère, vous savez : envoyez-moi quelqu’un. Et donc ils envoyaient un capitaine des services de renseignements à Jérusalem pour qu’il se prononce du bout des lèvres sur cette bêtise.

Et il n’y a pas que les coûts directs. Ce sont les petits chiffres : ce type a un directeur général et un chauffeur. Mais ces ministres absurdes veulent en fait faire des choses. Et c’est là que ça commence vraiment à coûter cher. Quand ils commencent à faire des choses, c’est là où on parle de milliards. Toutes ces initiatives ridicules ne sont que plus de bureaucratie, plus de réglementation. Et c’est pour cela qu’Israël est coincé. Nous pouvons transformer Israël en paradis.

Et nous avons une partie d’un secteur de la population où beaucoup ne travaillent pas.

C’est exact.

Vous avez déjà abordé la question des ultra-orthodoxes dans cette conversation. Soyez précis. Les ultra-orthodoxes devraient-ils faire leur service national ou leur service militaire, et quel serait leur rôle dans la vie active ?

L’armée n’a pas vraiment besoin des Haredim, mais l’économie n’a pas les moyens de les financer

J’ai un plan très créatif, qui sort des sentiers battus. Ce que tout le monde essaie de faire depuis 20 ans, c’est de les faire servir dans l’armée. Je reconnais qu’il est injuste que, alors que j’ai servi pendant de nombreuses années dans l’armée et que mes enfants le feront, ils ne le fassent pas.

Voici la solution « hors des sentiers battus », qui est injuste, je l’admets, mais qui est incroyablement intelligente. Il s’agit de diviser les deux questions du service militaire et de la main-d’œuvre, et de se dire : Il faut les faire travailler, et plus tard, dans dix ans, nous commencerons à nous occuper du service militaire. Parce que l’armée n’a pas vraiment besoin des Haredim, mais l’économie n’a pas les moyens de les financer.

Dans le premier mois de mon gouvernement, j’abaisserais l’âge d’exemption de 26 à 21 ans. Dans l’état actuel des choses, un étudiant à temps plein de yeshiva [qui a été exempté de l’armée] doit attendre d’avoir 26 ans pour commencer à travailler ou à étudier en vue de trouver un emploi. Ce sont les années les plus productives. Nous nous punissons donc deux fois.

Ce que je ferais, c’est dire qu’à l’âge de 21 ans, on est libre de faire ce qu’on veut.

Vous n’avez pas servi dans l’armée, vous avez atteint 21 ans, maintenant vous allez travailler pour gagner votre vie ?

Faites ce que vous voulez. Si vous voulez continuer à apprendre la Torah, ce que fera une minorité, c’est bon. Mais la grande majorité des jeunes Haredim de 21 ans, qui ne sont pas enclins à apprendre la Torah, vont étudier pendant une demi-année, en informatique ou en ingénierie, et trouver un bon emploi au lieu de travailler dans un supermarché pour le reste de leur vie.

Des juifs ultra-orthodoxes affrontent la police à l’entrée de Jérusalem alors qu’ils protestent contre l’arrestation d’un étudiant de yeshiva qui voulait échapper au service militaire, le 22 décembre 2020. (Yonatan Sindel/Flash90)

C’est une mesure que je prendrais en coordination avec le système judiciaire – pour dire que nous allons faire cela comme un palliatif unique pendant huit ans, pour les faire entrer dans l’économie. Ce serait le plus grand changement dans la société israélienne, et il est incroyable que [le chef du parti Yisrael Beytenu, Avigdor] Liberman et Lapid, vous savez, dénigrent les Haredim pour obtenir des suffrages. Ce n’est pas comme ça que ça se passe. Ça ne marchera pas. Ce ne sont pas les tanks qui vont résoudre le problème, mais les cerveaux.

Ce ne sont pas les tanks qui vont résoudre le problème, mais les cerveaux

Les dirigeants Haredi resteraient en désaccord avec vous.

Vous avez raison.

Qui va s’y opposer ? Liberman et Lapid diront : « Hé, Bennett offre un repas gratuit aux Haredim. Et les dirigeants extrémistes Haredi seront également contre, car certains d’entre eux veulent retenir les Haredim, pour presque les contraindre à rester dans les yeshivot même s’ils veulent partir. Mais quel sera leur argument ? Vont-ils dire : « Non, nous ne voulons pas de cette liberté » ? Nous allons refuser d’accepter [votre solution] ? Je n’exclus rien.

Vous êtes en train de dire : Vous pouvez continuer à étudier la Torah à plein temps si vous voulez…

Oui, mais vous avez le choix.

Il n’y a pas de moyen politique efficace pour résister à cela. Le seul souci serait la Cour suprême de justice, et nous devrions donc travailler à l’avance [avec les autorités judiciaires] parce qu’ils diraient que c’est injuste [d’exempter les jeunes hommes orthodoxes du service militaire et de les laisser ensuite rejoindre la population active]. Et c’est injuste. Mais en tant que mesure provisoire pour une période limitée…

Vous pensez que c’est plus intelligent que de dire : d’accord, l’armée n’a pas besoin de vous, mais vous devez au moins effectuer une forme de service national ?

Je soutiens cette approche. Mais c’est une démarche à très, très long terme. Israël ne peut pas se permettre de financer un groupe aussi important qui ne travaille pas. Nous ne pouvons tout simplement pas. Le plan est de transformer Israël en un paradis pour les travailleurs. Nous ne pouvons pas nous permettre de soutenir des gens qui peuvent travailler et qui décident de ne pas travailler.

Je vais utiliser mon influence et imposer un gouvernement national durable, bon et efficace, et faire tout mon possible pour passer le relais de Bibi à notre génération

Dans le cas où tout serait à égalité et que vous êtes le faiseur de rois, et que ce soit Lapid ou Netanyahu, avec qui iriez-vous ?

Je compte former un gouvernement avec des valeurs nationalistes, du camp nationaliste. Lapid ne peut pas devenir Premier ministre. Il n’y a pas de [constellation] politique. Cela ne fonctionne pas. Et il le sait. Lapid ne sera pas le prochain Premier ministre, point final. [Mercredi, Bennett a définitivement exclu de siéger dans une coalition dirigée par Lapid – DH.]

La vraie bataille est donc de savoir si Netanyahu va continuer ou si la prochaine génération, c’est-à-dire Bennett, va devenir le Premier ministre. (Dans un sondage de la Douzième chaîne du mardi 23 février, 31 % des personnes interrogées ont choisi Netanyahu comme Premier ministre, suivi de Lapid (20 %), Saar (15 %) et Bennett (13 %). Cependant, les Israéliens ne votent pas pour un Premier ministre, mais pour un parti, et les chefs de parti commencent à former des coalitions dès que les résultats des élections sont connus – DH).

Naftali Bennett du parti HaBayit HaYehudi et Yair Lapid de Yesh Atid, après un projet de loi adopté à l’unanimité à la Knesset, le 12 mars 2014. (Flash90)

Bennett, avec Netanyahu en tant que partenaire junior si nécessaire ?

Je pense qu’il est temps pour lui de partir. Mais je ne fais pas partie du mouvement de boycott de Lapid, Liberman et Saar, qui disent que quels que soient les résultats, nous boycotterons le Likud.

Je ne vais pas les boycotter, mais j’essaie – en ce moment même dans notre interview – de convaincre, et nous voyons le début de la prise de conscience par les Likudnikim que le seul moyen de sortir de ce scrutin sans fin tout en conservant le leadership du camp nationaliste, c’est Bennett. Ce sera soit Bennett, soit Bibi.

Rotation avec Netanyahu ? Seulement si vous y allez en premier ?

Les mécanismes politiques après les élections sont tellement compliqués. Je pense que j’ai prouvé un certain degré d’aptitude dans ce domaine, après les élections. Je vais utiliser mon influence et imposer un gouvernement nationaliste durable, bon et efficace, et faire tout ce que je peux pour passer le relais de Bibi à notre génération.

Relations avec la diaspora : Vous êtes très à droite, comme vous êtes très fier de le dire. Une grande partie des Juifs américains ne sont pas très à droite. Ils s’inquiètent des droits de l’Homme des Palestiniens. Ils sont inquiets de la situation du judaïsme non-orthodoxe, de son statut en Israël. Comment allez-vous répondre à cela ?

La question des Juifs à travers le monde est l’un des éléments centraux de ma vision pour Israël. Lorsque je regarde les 50 prochaines années, notre responsabilité n’est pas seulement envers les Israéliens, mais aussi envers les Juifs du monde entier. Et ma vision est que le Premier ministre israélien porte deux chapeaux. Il devrait porter deux chapeaux. L’un est le chef de tous les Israéliens, Juifs et Arabes. Mais il devrait aussi être le leader du peuple juif.

Mes parents ont grandi totalement laïcs, loin du judaïsme. J’aurais pu m’assimiler si j’avais eu une histoire familiale légèrement différente

Aujourd’hui, c’est presque le contraire. La première chose est de reconnaître que nous avons cette responsabilité envers les Juifs du monde entier. Je m’en soucie particulièrement en raison de ma propre histoire. Mes parents ont grandi totalement laïcs, loin du judaïsme. J’aurais pu m’assimiler si j’avais eu une histoire familiale légèrement différente.

Je suis conscient du fait que les jeunes Juifs américains, en particulier, ont tendance à être beaucoup plus libéraux et de gauche que la jeune génération en Israël, qui a tendance à être beaucoup plus conservatrice et de droite. Je comprends cela. J’appelle cela des disputes au sein de la famille. Comment résoudre ce problème ? Eh bien, vous ne le résolvez pas vraiment. Vous vivez avec et vous l’acceptez.

Voici ce que nous devons faire : S’engager, parler, trouver des objectifs communs. Imaginez si, l’année dernière, au lieu de mal gérer la COVID, Israël l’avait bien gérée, et avait ensuite créé un groupe de travail international de jeunes juifs du monde entier, avec des Israéliens, couplés entre eux, allant dans différents pays et les aidant à combattre la COVID avec succès.

Imaginez si nous avions poussé, comme nous aurions dû le faire, le centre biologique de Ness Ziona [pour finaliser le développement d’un vaccin israélien], et que nous étions là à envoyer des vaccins et à faire du tikkoun olam [Selon ce concept de la Kabbale, les vases contenant la lumière divine se sont brisés, et c’est à l’homme d’achever le travail de Dieu en réparant le monde].

Il n’est pas trop tard. Israël pourrait être un phare. Israël et le peuple juif. Ils viendraient en Israël. Quand vous venez en Israël, les choses sont soudainement très différentes de celles du Minnesota ou de Chicago. Nous pourrions parler et créer.

Il y a eu un accord pour un contrôle non orthodoxe de la prière dans la zone mixte du mur Occidental. Il a été abandonné par le gouvernement. Quelle est votre position à ce sujet ? C’est crucial pour des millions de juifs non orthodoxes.

Je suis celui qui a créé la place Israël. Je ne sais pas si vous le savez. En 2013, chaque mois, les Femmes du Mur y allaient, et il y avait des manifestations. Et Sharansky a eu l’idée de créer une troisième place.

Naftali Bennett, alors ministre des Affaires religieuses, inaugure une plateforme temporaire de prière égalitaire, au mur Occidental de Jérusalem, en août 2013. (Crédit : Ezra Landau/Flash90)

Et je l’ai fait. J’étais ministre des Affaires de Jérusalem et en cinq jours je l’ai construite [à côté du site archéologique de l’Arche de Robinson à l’extrémité sud du Mur]. Je ne l’appelle pas la [zone de prière] pluraliste. Je l’appelle le rehavat yisrael [la place Israël]. Je l’ai construite, littéralement. Si elle avait été confiée à quelqu’un d’autre, à Bibi, nous en parlerions encore. Mais nous l’avons fait, c’est tout. Boom. Elle est toujours là. Et ça a fait beaucoup pour résoudre le problème.

Je n’ai pas la solution à tous les problèmes. Mais je sais comment gérer cette relation. La seule chose que je peux promettre à tous les Juifs du monde, quelles que soient leurs croyances, leurs inclinaisons ou quoi que ce soit, c’est le respect et le dialogue. Et c’est ce que je promets, tout en ayant une kippa sur la tête. Je ne vais pas changer la halakha [loi juive], mais il n’y a rien dans la halakha qui dit que nous devons nous manquer de respect les uns les autres.

Comment géreriez-vous l’intention déclarée du président américain Joe Biden de renouer le dialogue avec l’Iran sur l’accord nucléaire ?

Nous ne sommes pas contre l’accord sur l’Iran en tant que tel, mais les clauses de caducité ne peuvent pas exister. Nous ne pouvons pas laisser le soleil se coucher sur la sécurité d’Israël

Nous devons être extrêmement clairs sur les besoins vitaux de la modification de l’accord. Nous ne sommes pas contre l’accord en tant que tel, mais les clauses de caducité ne peuvent pas exister. Nous ne pouvons pas laisser le soleil se coucher sur la sécurité d’Israël. C’est ridicule. En l’état actuel des choses, à la fin de cet accord, l’Iran est à un millimètre non pas d’une seule arme nucléaire, mais de 20. Vous ne pouvez donc pas laisser l’Iran franchir la ligne rouge…

La deuxième partie est que nous avons besoin d’une surveillance efficace, qui n’existe pas, et nous devons couvrir la composante armement et pas seulement la composante enrichissement de l’uranium.

Nous devons en outre veiller à ce que l’Iran mette un terme à l’exportation internationale du terrorisme. C’est cette situation folle où il y a une république qui, alors que son propre peuple est malheureux, se réveille le matin avec pour objectif de créer des ravages et de la misère dans toute la région. Et on laisse faire pour une raison inconnue.

Le ministre israélien de la Défense Naftali Bennett, (à gauche), rencontre le secrétaire américain à la Défense Mark Esper à Washington, le 4 février 2020. (Crédit : Département de la Défense américain)

Ce que je ferais donc, c’est ce que j’ai toujours fait quand je travaillais avec les Américains dans le monde des affaires, et plus tard dans le monde diplomatique : être très clair. Être très respectueux. Nous ne serons pas d’accord sur tout. Mais c’est un énorme intérêt national pour l’Amérique, car si l’Iran se dote du nucléaire ou s’il est perçu comme progressant [vers la bombe], tout le Moyen-Orient va devenir un cauchemar d’armes nucléaires. La Turquie, l’Irak, l’Egypte, tout le monde va se doter de l’arme nucléaire.

Et l’une de ces armes nucléaires ne va pas seulement frapper Israël, elle va finir par frapper l’Europe et les États-Unis. Si nous avons appris quelque chose du 11 septembre, c’est qu’on ne peut pas ignorer le terrorisme qui s’installe et espérer le meilleur. Espérer le meilleur n’est pas un plan de sécurité nationale.

Je n’avais pas prévu d’entrer en politique au départ. J’ai eu une belle vie dans la haute technologie. J’ai réalisé une sortie et j’allais monter d’autres entreprises. Et puis… la deuxième guerre du Liban a commencé

Vous avez dit : « Je vais être le faiseur de rois, mais le peuple d’Israël sera roi ». Je pensais que vous alliez dire : « Les gens disent que je vais être le faiseur de rois, mais je vais être le roi ».

Je cherche effectivement à diriger la nation d’Israël. Je veux partager avec vous mon dynamisme. Je n’avais pas prévu d’entrer en politique au départ. J’ai eu une belle vie dans la haute technologie. J’ai réalisé une sortie et j’allais monter d’autres entreprises.

Et puis, de fil en aiguille, après avoir vendu ma société pour 145 millions de dollars, quand il aurait été logique que je déguste des cocktails dans les Caraïbes, soudain, le lendemain de mon départ, le 11 juillet 2006, la deuxième guerre du Liban a commencé. Et soudain, je me suis retrouvé à commander des soldats dans un village du Liban et à combattre le Hezbollah. Ce fut la chose la plus étrange. Et ce que j’ai vu dans cette guerre, ce sont des amis à moi blessés ou mourant à cause d’un commandement incompétent ou immoral.

Cela me rendait presque fou – combien de gens bien souffrent à cause de mauvais dirigeants. C’est ce qui m’a poussé à faire de la politique. Je ne veux pas que mon peuple souffre à cause de mauvais dirigeants.

Le ministre de la Défense de l’époque, Naftali Bennett, (à gauche), avec le chef d’état-major de l’armée israélienne, Aviv Kohavi, (deuxième à partir de la gauche), le commandant de la division Judée et Samarie, le général Yaniv Alaluf, (au centre), et d’autres officiers supérieurs de Tsahal en Cisjordanie, le 28 janvier 2020. (Ariel Hermoni/Ministère de la Défense)

Je me suis à nouveau confronté à cela lors de l’opération Bordure protectrice [à Gaza en 2014], lorsque j’ai réalisé qu’il y avait 30 tunnels terroristes, et j’ai vu tous nos dirigeants, paralysés, affirmer que nous ne pouvions rien faire. J’ai forcé tout le cabinet et Tsahal à aller détruire ces tunnels et, grâce à Dieu, nous avons empêché un énorme massacre terroriste.

Ce sentiment, je le ressens pour la troisième fois face au coronavirus. Tant de gens ont perdu leur emploi, tant de gens sont morts alors qu’ils n’auraient pas dû, et tant sont tombés malades et le resteront longtemps alors qu’ils n’auraient pas dû, tout cela à cause d’une mauvaise gestion, d’un gouvernement incompétent et d’un leadership immoral. Je vais tout faire pour remplacer ce leadership afin que les gens ne souffrent pas par la faute et entre les mains de mauvais dirigeants.

Israël a prospéré avant Bibi et prospérera après Bibi. Le peuple juif ne dépend pas d’une seule et unique personne. Un bon dirigeant ne crée pas ce sentiment que tout repose sur lui.

L’une des choses contre lesquelles vous vous battez est la
psychologie : une génération entière a grandi en ne connaissant que Netanyahu comme Premier ministre, et n’imagine pas la vie sans lui en tant que Premier ministre.

Vous avez raison. Il y a toute une génération qui ne connaît rien d’autre que Bibi, et pense qu’Israël ne survivra pas sans Bibi. Il n’y a rien de plus faux. Israël a prospéré avant Bibi et prospérera après Bibi.

Le peuple juif ne dépend pas d’une seule et unique personne. Un bon dirigeant ne crée pas le sentiment que tout repose sur lui. Un bon dirigeant dit au peuple que le peuple est plus grand qu’un individu, tandis que Netanyahu essaie d’inculquer à nos cerveaux que l’avenir d’Israël dépend de sa position au pouvoir.

J’ai un scoop à vous annoncer : non seulement Israël survivra, mais sa  prospérité va décoller, au lendemain de Netanyahu. Ce qu’il n’a pas fait en ce qui concerne la justice, il ne le fera jamais. Ce qu’il n’a pas accompli dans le Néguev et en Galilée, il ne l’accomplira jamais. Ce qu’il n’a pas fait pour réduire la bureaucratie, il ne le fera jamais. Ce que Netanyahu n’a pas réussi à faire depuis plus de deux décennies, il ne le fera jamais. Nous le ferons. En ce qui concerne le système judiciaire, la bureaucratie, la gouvernance, l’économie, nous allons faire prospérer Israël.

Si je suis Premier ministre, vous allez voir Israël prendre son envol en tant qu’État entrepreneurial. Vous allez voir beaucoup plus d’unité. Vous verrez une bien meilleure gestion d’Israël en interne. Et vous verrez de bonnes relations internationales. Israël se portera très bien.

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