Israël en guerre - Jour 431

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Le cabinet donne le feu vert au transfert des revenus fiscaux à Ramallah

Les ministres ont néanmoins décidé de retenir 600 millions de shekels sur 2,4 milliards au total pour compenser les paiements effectués par l'AP aux terroristes et à leurs familles

Des proches de Palestiniens détenus dans des prisons israéliennes brandissent leur portrait lors d'une manifestation pour marquer la "Journée des prisonniers" à Ramallah, en Cisjordanie, le mercredi 7 avril 2019. (AP Photo/Majdi Mohammed)
Des proches de Palestiniens détenus dans des prisons israéliennes brandissent leur portrait lors d'une manifestation pour marquer la "Journée des prisonniers" à Ramallah, en Cisjordanie, le mercredi 7 avril 2019. (AP Photo/Majdi Mohammed)

Le cabinet de sécurité a autorisé, dimanche dans la soirée, le transfert d’environ 2,4 milliards de shekels en revenus fiscaux que collecte Israël pour le compte des Palestiniens après la reprise de la coopération sécuritaire avec l’AP au début du mois.

Toutefois, les ministres ont aussi décidé de retenir environ 600 millions de shekels pour compenser les « primes aux attentats » – le versement de salaires aux terroristes et à leurs familles.

Dans le cadre de l’Accord d’Oslo conclu entre Israël et les Palestiniens, l’Etat juif collecte des revenus au nom de l’Autorité palestinienne. Mais l’AP a annoncé, au mois de juin, qu’elle refuserait d’accepter les transferts mensuels de plus de cent millions de dollars dans le cadre de la fin de la coordination avec l’Etat juif. Les revenus ont constitué plus de 60 % du budget de Ramallah en 2019.

L’AP avait coupé les relations en signe de protestation contre le plan israélien – mis en suspens depuis – d’annexer certains pans de la Cisjordanie.

Les manifestants palestiniens avec des bannières au cours d’une manifestation sur le plan israélien d’annexion de la Cisjordanie, près de la ville de Ramallah, le 19 juin 2020. (Crédit : ABBAS MOMANI / AFP)

Ce refus d’accepter l’argent avait entraîné une crise longue de six mois qui avait entraîné l’effondrement de la coopération entre Israël et les Palestiniens. Des centaines de milliers de fonctionnaires n’avaient pas pu toucher leurs salaires.

Alors que l’AP affronte une crise financière massive, des centaines de milliers d’employés du secteur public – environ 15 à 20 % de l’économie de l’AP, selon une évaluation de la Banque mondiale – n’ont pas reçu l’intégralité de leurs salaires pendant presque cinq mois.

La décision de reprendre les liens est survenue après la victoire du candidat démocrate Joe Biden aux élections présidentielles américaines qui, selon Ramallah, devrait afficher une plus grande sympathie à l’égard de leur cause que le président sortant Donald Trump. L’Autorité palestinienne avait rompu tous les liens avec l’administration Trump il y a trois ans, après la reconnaissance de Jérusalem en tant que capitale d’Israël par ce dernier et le transfert de l’ambassade des Etats-Unis dans la ville sainte.

Les officiels palestiniens auraient changé de stratégie suite à la victoire de Biden de manière à obtenir le renversement des dures mesures de sanction appliquées à Ramallah par l’administration Trump.

L’Autorité palestinienne réfléchirait aussi à réformer sa politique controversée de paiement de salaires aux Palestiniens condamnés par Israël pour des délits sécuritaires et terroristes. La question des prisonniers entrave depuis longtemps les efforts diplomatiques livrés par l’AP auprès de Washington et l’Etat juif évoque, de manière répétée, ce financement du terrorisme pour critiquer Ramallah devant les forums internationaux.

Israël a adopté une loi au mois de juillet 2018 qui appelait à retenir un montant égal aux paiements réalisés en faveur des prisonniers et des familles des terroristes tués alors qu’ils commettaient un attentat.

Le chiffre de 600 millions de shekels se base sur les estimations du montant que Ramallah aurait versé aux terroristes palestiniens tués ou blessés en se prêtant à des activités terroristes depuis 2019, a fait savoir le quotidien Haaretz.

Israël explique que ce « Fonds des martyrs » récompense et encourage la violence, tandis que les Palestiniens expliquent qu’il sert à répondre aux besoins de familles nécessiteuses affectées par ce conflit vieux de plusieurs décennies.

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