Les familles Goldin, Shaul et Mengistu fustigent l’inaction du gouvernement
Lors d'un rassemblement à Beer Sheva, le père d'Hadar Goldin a déclaré : "nos dirigeants [...] nous ont fait voter 3 fois, mais n'ont rien fait pour ramener Hadar, Oron ou Avera"
Plusieurs milliers de personnes ont participé à un rassemblement à Beer Sheva mercredi soir, appelant le gouvernement à agir davantage pour assurer le retour de deux civils israéliens et des corps de deux soldats détenus par le groupe terroriste du Hamas à Gaza.
Le groupe retient captifs les citoyens Avraham Avera Mengistu et Hisham al-Sayed, qui seraient entrés de leur propre chef dans la bande de Gaza en 2014-2015. Il détient également les dépouilles des soldats Oron Shaul et Hadar Goldin, tués lors de la guerre de Gaza en 2014.
Le frère de Shaul, Aviram, a déclaré : « aujourd’hui, après presque six ans, nous avons fini de nous taire. Aujourd’hui, pour la première fois, nous sommes tous réunis ». Il a déclaré que le gouvernement « se soustrait à ses responsabilités depuis cinq ans. Délaissant et abandonnant non seulement ses garçons mais aussi leurs familles ».
Le frère de Mengistu, Ilan, s’est demandé si un Israélien ayant une couleur de peau différente (Mengistu est d’origine éthiopienne) aurait bénéficié d’un traitement différent. « La nation serait prête à prendre les armes et à déployer des efforts pour son retour », a-t-il affirmé. « Le Premier ministre et les partis ont abandonné les prisonniers et les personnes disparues… rien n’est fait pour eux. ».
Simcha Goldin a raconté au sujet de son fils : Hadar disait, « dans la vie, vous avez deux options : vous occuper de vous-même ou faire de grandes choses. Vous [les participants] faites de grandes choses. Nos dirigeants se préoccupent d’eux-mêmes. Ils nous ont fait voter trois fois, mais n’ont rien fait pour ramener Hadar, Oron ou Avera ».
Goldin et Maya Ohana Moreno, la veuve du lieutenant colonel Emmanuel Moreno, tué lors de la seconde guerre du Liban, ont critiqué le gouvernement israélien pour avoir autorisé une action humanitaire dans la bande de Gaza au lieu d’utiliser ces enjeux comme moyen de pression pour ramener les Israéliens disparus.
« Ramener chaque soldat à la maison est un principe fondamental », a-t-elle rappelé. « Nous devons maintenir la camaraderie et la solidarité qui ont été érodées… c’est notre force et ce qui nous rassemble, et nous ne devons pas l’oublier. »
Les pourparlers entre Israël et le Hamas pour les dépouilles et les Israéliens vivants détenus par le groupe terroriste n’ont pas abouti à des progrès en plus de cinq ans, malgré la grande sympathie du public pour leur cause. Ces dernières années, les familles sont devenues de plus en plus critiques à l’égard du Premier ministre Benjamin Netanyahu et de son gouvernement.
Leah Goldin a récemment accusé Netanyahu de travailler plus dur pour libérer une randonneuse israélienne emprisonnée en Russie pour trafic de drogue qu’il ne l’a fait pour ramener son fils.
Netanyahu a fait un détour très médiatisé en revenant de Washington pour ramener Naama Issachar en Israël après qu’elle eut été graciée par le président russe Vladimir Poutine au terme d’intenses efforts diplomatiques.
« Comment peut-il justifier d’avoir remué ciel et terre pour Naama [Issachar] – une délinquante ayant obtenu une grâce – alors qu’il ne fait rien pour faire rapatrier nos soldats ? », a-t-elle interrogé au cours d’un entretien accordé à la Douzième chaîne.
Leah Goldin a également critiqué les efforts israéliens destinés à conclure un accord de cessez-le-feu à long-terme avec le Hamas, disant qu’aucun arrangement ne devait être trouvé pour alléger le blocus dans la bande sans retour préalable des Israéliens détenus à Gaza.
Israël refuse de reconnaître avoir conclu ou négocié des accords avec le Hamas en échange d’une accalmie. Netanyahu a juré dans le passé qu’aucun accord ne serait conclu avec le groupe terroriste tant que les soldats et les trois civils actuellement détenus à Gaza n’étaient pas rapatriés en Israël.
Répondant aux critiques, le bureau du Premier ministre a fait savoir qu’il travaillait « sans relâche » au rapatriement des dépouilles des soldats tombés au combat.
« Afin de ne pas nuire aux canaux de communication, nous ne pouvons pas détailler les contenus des discussions et initiatives diplomatiques majeures qui sont entreprises », a expliqué le bureau au début du mois.