Israël en guerre - Jour 642

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80 écoles ultra-orthodoxes fermées pour avoir accueilli des élèves malgré les restrictions

Les écoles, désormais privées de financement, ont bravé l'ordre donné par le Commandement du Front intérieur en raison des dangers posés par les missiles iraniens

Des équipes israéliennes s'efforcent d'évaluer les dégâts et de déblayer les décombres à Bnei Brak après qu'une école locale a été touchée par un missile iranien, le 16 juin 2025. (Crédit : Stav Levaton/Times of Israel)
Des équipes israéliennes s'efforcent d'évaluer les dégâts et de déblayer les décombres à Bnei Brak après qu'une école locale a été touchée par un missile iranien, le 16 juin 2025. (Crédit : Stav Levaton/Times of Israel)

Le ministère de l’Éducation a fait fermer 80 écoles ultra-orthodoxes qui étaient restées ouvertes malgré les instructions données par le Commandement du front intérieur de l’armée israélienne, qui avait demandé au système éducatif de suspendre l’intégralité de ses activités pendant la guerre avec l’Iran, a annoncé lundi le ministère.

Des mesures ont été prises contre des établissements de Jérusalem, Bnei Brak, Tibériade, Rehovot, Modiin Ilit et Beitar Illit pour « mise en danger de la vie humaine », a indiqué le ministère dans un communiqué qui a été diffusé lundi. Les écoles ont reçu des ordres de fermeture et le ministère a suspendu leur financement public, a-t-il ajouté.

Si le communiqué n’a pas précisé pas quelles écoles avaient été concernées ni leur nombre exact, une source proche du ministère a indiqué au Times of Israel qu’il s’était avéré que 80 établissements étaient en infraction au sein de la communauté ultra-orthodoxe. Il s’agit d’écoles talmudiques et de yeshivot ketanot qui, dans le système éducatif ultra-orthodoxe, accueillent respectivement les garçons âgés de 6 à 14 ans et les adolescents de 14 à 17 ans.

La source a précisé que si le budget du ministère variait selon les établissements, tous reçoivent une part substantielle de leur financement de l’État.

« La vie de nos enfants passe avant tout », a expliqué le ministre de l’Éducation, Yoav Kisch, dans le communiqué. « Il n’y a pas de compromis possible lorsqu’il s’agit de la sécurité des élèves. Il s’agit d’une responsabilité nationale, et nous agissons avec tous les moyens qui sont mis à notre disposition ».

Les écoles avaient été fermées après le 13 juin – date à laquelle Israël avait lancé sa campagne militaire contre les sites nucléaires et balistiques iraniens. L’Iran a depuis riposté en tirant des centaines de missiles en direction des villes israéliennes, tuant 24 personnes et faisant des milliers de blessés. Des missiles sont tombés à Rehovot et à Bnei Brak, où une école vide a été touchée.

Le ministre de l’Éducation Yoav Kisch participe à une réunion de la Commission de l’Éducation, de la Culture et des Sports à la Knesset, Jérusalem, le 12 mai 2025. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Des inspecteurs ont été envoyés après que le ministère a reçu des informations laissant entendre que certains des établissements étaient toujours ouverts, selon les médias israéliens.

Des sources, au sein du ministère de l’Éducation, ont fait savoir au média Kikar Hashabbat, qui s’adresse à la communauté haredi, qu’elles avaient reçu la semaine dernière des informations portant sur une dizaine d’écoles qui avaient suivi les recommandations faites par le leader ultra-orthodoxe lituanien Dov Landau, qui avait autorisé les établissements scolaires à rester ouverts s’ils disposaient d’un abri.

Une source politique ultra-orthodoxe a déclaré à Kikar Hashabbat que des efforts étaient déjà en cours pour garantir la reprise du financement des écoles.

Dans une lettre publiée la semaine dernière, Landau avait décidé que si les jardins d’enfants devaient rester fermés, les établissements d’enseignement du Talmud, y compris les yeshivot, pouvaient rester ouverts s’ils disposaient d’un abri approprié. Landau avait également exhorté les élèves à étudier encore plus dur pendant une attaque – l’étude de la Torah offrant « protection et salut ». Il leur avait toutefois interdit de sortir pour observer « des scènes susceptibles d’exciter leur curiosité » parce que cela mettrait leur vie en danger — une référence apparente à ceux qui regardent les intercepteurs et les missiles traverser le ciel plutôt que de chercher un abri.

Le ministère de l’Éducation a expliqué qu’il continuerait à prendre des mesures « déterminées » à l’encontre de toute violation des directives obligatoires.

Dimanche, après les frappes américaines sur trois sites nucléaires iraniens, le Front intérieur de l’armée israélienne a publié des règles encore plus strictes en direction des civils, interdisant tous les rassemblements publics, ordonnant la fermeture des écoles et n’autorisant que les activités essentielles à la suite de l’attaque américaine contre l’Iran.

Ces nouvelles directives restrictives resteront en vigueur jusqu’à lundi, date à laquelle une nouvelle évaluation sera effectuée.

Les forces de sécurité et de secours israéliennes sur le site d’impact d’un missile balistique à Rehovot, le 15 juin 2025. (Crédit : Yossi Aloni/Flash90)

Les États-Unis ont bombardé dans la nuit de dimanche à lundi les sites nucléaires iraniens de Fordo, Natanz et Ispahan après plus d’une semaine d’attaques israéliennes qui ont endommagé les installations nucléaires iraniennes, détruit les défenses aériennes du pays et qui ont été l’occasion d’éliminer de nombreux hauts responsables militaires et scientifiques nucléaires.

En représailles aux frappes israéliennes, l’Iran a lancé des dizaines de missiles balistiques sur Israël, dont 27 missiles qui ont été tirés en deux salves, dimanche matin. Elles ont fait 86 blessés, selon le ministère de la Santé.

Les nouvelles directives marquent un retour au niveau de restrictions le plus strict qui avait été imposé au début de la campagne contre l’Iran. Elles avaient été assouplies ces derniers jours, permettant la reprise des activités sur les lieux de travail et les petits rassemblements à proximité des abris antiaériens.

La semaine dernière, la police a dispersé un mariage hassidique de grande ampleur organisé à Jérusalem qui enfreignait les restrictions de l’armée israélienne sur les rassemblements publics, ont rapporté les médias israéliens.

Des milliers d’ultra-orthodoxes fêtent un mariage devant la grande synagogue Belz de Jérusalem, malgré les restrictions sur les rassemblements dans un contexte de guerre contre l’Iran, le 18 juin 2025. (Capture d’écran/Ynet)

Des milliers de Juifs ultra-orthodoxes s’étaient rassemblés devant la principale synagogue de la dynastie hassidique Belz, dans la capitale, pour célébrer le mariage de la petite-fille du rabbin Yissachar Dov Rokeach, le chef spirituel de la secte.

Un mariage qui avait eu lieu malgré la limite de 30 personnes imposée par le Commandement du front intérieur pour les rassemblements publics dans la majorité des régions du pays – à condition que les participants puissent atteindre un espace protégé à temps.

Israël affirme que son offensive de grande envergure, qui a été lancée le 13 juin contre les principaux dirigeants militaires iraniens, les scientifiques spécialistes du nucléaire, les sites d’enrichissement d’uranium et le programme de missiles balistiques, est nécessaire pour empêcher la république islamique de réaliser son projet déclaré de détruire l’État juif.

L’Iran a riposté en lançant plus de 500 missiles balistiques et un millier de drones environ sur Israël.

Selon les autorités de la Santé et les hôpitaux, les attaques iraniennes ont fait 24 morts et des milliers de blessés en Israël. Certains des missiles qui n’ont pas été interceptés par le système de défense antiaérienne israéliens se sont abattus sur des immeubles d’habitation, sur une université et sur un hôpital, causant d’importants dégâts.

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