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A Yom HaZikaron, le Premier ministre salue les soldats qui ont « brisé l’étau de nos ennemis »
Netanyahu a été interpellé par des manifestants, sur le mont Herzl, qui l'ont exhorté à faire libérer les otages et à démissionner ; la cérémonie d'allumage des torches prévue mercredi soir a été annulée en raison des incendies
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a rendu hommage aux soldats israéliens qui ont « brisé l’étau étouffant de nos ennemis » à l’occasion d’une cérémonie organisée pour Yom HaZikaron – une journée qui a été marquée par des événements qui ont eu lieu dans dans tout le pays dans la journée de mercredi.
Les Israéliens ont observé deux minutes de silence à 11 heures, alors que les sirènes résonnaient sur tout le territoire, donnant le coup d’envoi au lancement des cérémonies en hommage à tous ceux qui sont tombés au combat ainsi qu’aux victimes du terrorisme depuis des décennies.
Certains ministres venus prendre part à différents événements ont été chahutés par les manifestants.
Alors qu’il prenait la parole lors de la cérémonie de commémoration des victimes du terrorisme organisée sur le mont Herzl, à Jérusalem, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a été interpellé par des manifestants qui l’ont appelé à démissionner, hurlant : « Vous êtes le responsable, vous êtes coupable ».
« Les otages souffrent, faites-les libérer ! », ont-ils crié.
Dans son discours, Netanyahu a dit : « La renaissance d’Israël a malheureusement été acquise dans la douleur et dans le sang. C’est ce que disent nos sources : ‘Dans votre sang, vivez’. Et c’est pour cela que je vous affirme, au nom de tous ceux que nous aimons, que nous apporterons la vie, que nous construirons notre pays et que nous vaincrons nos ennemis ».
Évoquant les atrocités commises le 7 octobre 2023, le Premier ministre a souligné les incitations à la violence, à la haine et au terrorisme au sein de la société palestinienne : « Les enfants de nos ennemis tètent ce fanatisme empoisonné dans le lait de leur mère, dans les jardins d’enfants, dans les manuels scolaires, dans les cours de religion, dans les sermons, dans les jugements religieux qui prêchent notre destruction. Mais nous ne les laisserons pas nous détruire parce que notre force vitale est plus puissante que leur pouvoir de mort et de destruction. »
Le président Isaac Herzog s’est, lui aussi, exprimé lors de la cérémonie, déclarant que le « pacte israélien » forgé dans le sang des victimes du terrorisme nécessitait le rapatriement de tous les otages qui se trouvent à Gaza.
« Ce pacte nous oblige à soutenir les soldats de Tsahal et les membres de toutes les forces de sécurité – qu’il s’agisse de ceux qui effectuent leur service national, des soldats de carrière ou des réservistes – et il nous oblige à prendre soin des blessés dans les attentats terroristes et dans les guerres d’Israël », a-t-il noté.
« Cet engagement – ce pacte israélien – exige que nous agissions de toutes les manières possibles et de toutes nos forces, en faveur du retour à la maison de tous les otages », a-t-il poursuivi. « Jusqu’au dernier d’entre eux. Le retour des otages est le pacte le plus fondamental entre un État et ses citoyens – et c’est aussi le pacte moral et juif qui guide nos agissements ».
Herzog est revenu sur le message d’unité qu’il avait transmis mardi soir au mur Occidental, au début de Yom HaZikaron, et sur la nécessité urgente de calmer le discours public.
« Cet engagement israélien repose sur nos épaules à tous, et dans tous les sens du terme », a déclaré le président. « Il nous oblige à renforcer les ponts entre nous, à réduire les divisions et à apaiser les flammes des querelles internes, et à ne pas accorder à nos ennemis le don de la haine intérieure ».
« Nous ne devons pas l’oublier : Nos ennemis ne font pas de distinction entre le sang des soldats et celui des civils, entre le sang des personnes âgées et des enfants, entre le sang des femmes et des hommes », a-t-il ajouté.
נאום נשיא המדינה בטקס האזכרה הממלכתי לחללי פעולות האיבה בארץ ובחו”ל >> pic.twitter.com/k1OThqSd2t
— יצחק הרצוג Isaac Herzog (@Isaac_Herzog) April 30, 2025
Un peu plus tôt dans la soirée, lors de la cérémonie organisée en hommage aux soldats tombés au champ d’honneur sur le mont Herzl, Netanyahu avait indiqué que les soldats israéliens « sont déterminés à demander des comptes à ceux qui ont commis des actes de massacre et des atrocités ».
« De Rafah, qui est en train de s’écrouler, jusqu’au sommet du mont Hermon, nos fils et nos filles ne sont pas prêts à excuser ce que les monstres qui nous ont attaqués ont commis », avait-il indiqué, faisant référence au pogrom commis dans le sud d’Israël par le Hamas, le 7 octobre 2023, et aux attaques des proxies de l’Iran qui ont suivi.
« Ils se mettent en danger afin de créer les conditions nécessaires au retour de tous nos otages et à la victoire sur nos ennemis », avait poursuivi le chef de gouvernement, évoquant les soldats.
« Nous sommes tous en deuil et nos proches nous manquent, et comme nous l’a dit une famille : ‘Pour nous, l’expression ‘en deuil’ n’est pas un cliché, nous la ressentons dans chaque cellule de notre corps’. C’est exactement ce qu’avait dit le roi David il y a 3 000 ans, alors qu’il pleurait la mort de son fils ».
« Grâce à l’héroïsme de nos soldats, nous avons brisé l’étau de nos ennemis. Nous l’avons fait dans le sud du pays, dans le nord, en Judée-Samarie [la Cisjordanie], et aussi sur d’autres fronts. Notre lien étroit avec la patrie nous donne encore davantage de force ainsi qu’une croyance dans la justesse de notre chemin », avait-il noté.
Prenant également la parole sur le mont Herzl, le ministre de la Défense Israel Katz a promis de rapatrier les otages qui se trouvent encore à Gaza et de remporter une « une victoire claire » sur le Hamas.
Dans le discours qu’il a prononcé lors de la cérémonie, en lisant les noms de tous ceux qui sont tombés au combat, Katz s’est attardé sur Arnon Zmora, un agent de police chargé de lutter contre le terrorisme qui avait été tué lors d’une opération qui avait permis de secourir quatre otages qui étaient détenus dans le centre de la bande, l’année dernière.
« Arnon a sacrifié sa vie pour permettre à nos otages de recouvrer la liberté et c’est en vertu de cette mission et de cet engagement sacré que, en ce moment-même, dans la bande de Gaza, les troupes de Tsahal qui se trouvent sur le terrain s’efforcent de ramener à la maison tous les hommes et toutes les femmes qui ont été enlevés et ce, qu’ils soient vivants ou morts », a indiqué Katz. « C’est l’obligation ultime de l’État d’Israël au nom de notre sens de la responsabilité mutuelle et au nom de l’unité du peuple ».
« L’objectif que nous poursuivons est celui d’une victoire claire et sans compromis », a-t-il ajouté.
Il a également réaffirmé la détermination d’Israël à empêcher l’Iran de se doter de l’arme atomique.
« Nous ne permettrons pas que l’État d’Israël soit menacé de destruction », a-t-il souligné.
Lors d’une cérémonie de commémoration qui était organisée sur le mont Herzl, dans la matinée, en direction de la police israélienne, le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a prononcé un discours devant les familles de membres des forces de l’ordre qui ont perdu la vie. Il a réclamé la peine de mort pour les terroristes.
« Nous continuerons à développer l’administration des prisons pour qu’elle soit puissante et pour qu’elle puisse être plus ferme », a-t-il expliqué, ajoutant que sous son autorité, l’agence a déjà « changé toutes les conditions de détention des terroristes incarcérés ».
« Puissions-nous parvenir à une loi sur la peine de mort pour les terroristes », a dit le dirigeant d’extrême droite, qui s’est engagé à « continuer à soutenir la police » en tant que ministre de la Sécurité nationale.
Ben Gvir était rentré mardi dans la soirée d’un déplacement aux États-Unis qu’il a écourté d’une journée, apparemment pour participer aux cérémonies de Yom HaZikaron.
Confirmant une tendance qui a pu être observée ces dernières années, plusieurs ministres ont été hués par le public alors qu’ils prenaient part à différents événements.
À Tel Aviv, des personnes ont crié « Tous, maintenant ! » au ministre de l’Agriculture Avi Dichter, dans un appel à rapatrier au plus vite les 59 otages qui sont encore détenus à Gaza.
בזמן נאום דיכטר בבית העלמין קריית שאול – קריאות מהקהל "את כולם עכשיו"@eli_zil pic.twitter.com/vo16sEilhc
— גלצ (@GLZRadio) April 30, 2025
D’autres ont brandi des pancartes qui portaient le chiffre « 59 ».
À Ramle, des personnes ont accueilli la ministre de la Justice sociale, May Golan, aux cris de « traîtresse ». D’autres sont sortis quand elle a commencé son discours.
Des interruptions qui se sont produites malgré une forte présence policière dans les cimetières militaires, afin d’éviter les débordements qui avaient eu lieu lors des commémorations, l’année dernière.
Des personnes présentes lors du discours prononcé, à Holon, par la ministre des Transports Miri Regev ont brandi des pancartes où étaient écrits les noms des otages, manifestant en silence.
Le ministre du Logement et de la construction, Yitzhak Goldknopf, a fait savoir qu’il n’assisterait pas à une cérémonie organisée au cimetière militaire de Kiryat Gat, après un tollé de la part des familles endeuillées de la ville qui se sont opposées à sa présence, Goldknopf apportant son soutien à une exemption de service militaire généralisée pour les membres de la communauté ultra-orthodoxe.
Des centaines de personnes se sont rassemblées au cimetière militaire du village druze de Hurfeish pour une cérémonie en l’honneur des soldats de Tsahal qui sont tombés au champ d’honneur.
« L’année passée a été très difficile », a confié Diana Zoher Rabah, dont le père, Merey Zoher, 39 ans, a perdu la vie alors qu’il servait dans l’armée, en 1994. « Chaque soldat tué nous rappelle des souvenirs ».
Deux soldats originaires de Hurfeish ont été tués pendant la guerre : Anwar Serhan et Jawad Amer.
« Nous avons vécu avec cette douleur pendant 30 ans, et je sais ce qu’ils vont endurer pendant les 30 prochaines années », a confié Rabah.
Lors de la cérémonie, le ministre des Affaires de Jérusalem, Meir Porush, a déclaré à la foule qui était réunie que le gouvernement était au courant de la « terrible situation en Syrie » et que « nous veillerons à ce que personne ne fasse de mal aux Druzes en Syrie, » faisant référence aux violences commises contre la communauté à proximité de Damas au cours des dernières vingt-quatre heures.
Porush a mentionné Serhan et Amer, ainsi que la « tragédie qui a frappé la communauté druze de Majdal Shams » au mois de juillet dernier, quand douze enfants avaient été tués par des roquettes du Hezbollah.
Les Druzes, a-t-il dit, « donnent beaucoup à la nation. Nous savons que le gouvernement peut faire davantage pour renforcer la communauté druze ».
Yom HaZikaron a commencé mardi à 20 heures avec des cérémonies qui ont eu lieu dans tout le pays, avec notamment une cérémonie de commémoration officielle qui a été organisée au mur Occidental, à Jérusalem.
Mercredi après-midi, la ministre des Transports, Mme Regev, a annoncé l’annulation de la cérémonie d’allumage des torches qui marque traditionnellement Yom HaAtsmaout, la Journée israélienne de l’Indépendance, qui était prévue ce soir à Jérusalem en raison des vents forts et des incendies qui font rage dans les collines avoisinantes.
« Je viens de terminer une évaluation de la situation avec les responsables de la sécurité. Il y a un risque de dégâts importants et il y a des dangers pour la vie humaine. Ma décision est sans équivoque : c’est celle de ne prendre aucun risque », a déclaré Regev.
La cérémonie qui est organisée sur le mont Herzl est un événement de premier plan qui marque la transition entre Yom HaZikaron et Yom HaAtsmaout – avec un passage du deuil à la célébration.
Ce sont trois cent dix-neuf soldats qui ont été tués au combat depuis l’édition de Yom HaZikaron de l’année dernière, a indiqué le ministère de la Défense, et 61 autres vétérans qui étaient handicapés sont décédés suite à des complications liées à leurs blessures.
Ces chiffres portent à 25 420 le nombre de personnes qui ont perdu la vie au service du pays depuis 1860, année à partir de laquelle Israël – et la communauté juive de la région avant la fondation de l’État – avait commencé à compter ses soldats et ses défenseurs tombés au champ d’honneur.
Les chiffres annuels incluent tous les soldats, policiers, agents du Shin Bet et agents de la sécurité civile qui sont morts au cours des douze derniers mois – que ce soit dans l’exercice de leurs fonctions ou à la suite d’un accident, d’une maladie ou d’un suicide.
La grande majorité des 319 soldats ont perdu la vie dans le cadre de la guerre en cours dans la bande de Gaza, au Liban et en Cisjordanie.
