Accusations d’antisémitisme au cœur de la campagne pour la Commission scolaire English-Montréal

À la suite des élections de la Commission scolaire English-Montréal (CSEM), plusieurs plaintes ont été déposées contre Joe Ortona, président fraîchement élu de la CSEM, et son vice-président Julien Feldman.

La CSEM constitue la plus grande commission scolaire publique anglophone au Québec qui représente 44 000 élèves. Elle dispose d’un budget alimenté par des subventions du gouvernement provincial et, dans une moindre mesure, de taxes scolaires locales. Ce budget dépasse les 350 millions de dollars.

Les plaintes, déposées par l’équipe de Katherine Korakakis, adversaire d’Ortona lors de la campagne électorale, reprochent à leurs opposants d’avoir accusé à tort certains colistiers d’antisémitisme.

Shalani Alisharan Bel, l’une des plaignantes, explique au journal Le Devoir être victime d’une atteinte délibérée à sa réputation par la diffusion « d’informations erronées, sans fondement, discriminatoires et préjudiciables » à son sujet. Shalani Alisharan Bel affirme que Julien Feldman l’aurait qualifiée de « Mme Gaza » en raison du soutien qu’elle a reçu de l’ancienne membre de la CSEM, Mubeenah Mughal, critique de la riposte de l’armée israélienne aux attentats du 7 octobre 2023. Shalani Alisharan Bel dit ne jamais s’être exprimée sur le conflit au Proche-Orient.

« Traiter quelqu’un d’antisémite, c’est très grave. Cela peut détruire une vie », déclare Katherine Korakakis, elle-même de confession juive.

Samara Perez, autre candidate battue et également de confession juive, s’est jointe à la plainte. « Ils ont gagné, mais nous continuons de subir les conséquences de ce qui s’est passé », affirme-t-elle. Pendant la campagne, une mère d’élève l’aurait accusée de ne pas être « une vraie juive » et de soutenir le Hamas, car elle aurait fait cause commune avec Shalani Alisharan Bel.