Agression du rabbin d’Orléans : Quelque 300 personnes rassemblées à Paris

Quelque 300 personnes se sont rassemblées dimanche soir à Paris pour « tirer la sonnette d’alarme sur l’antisémitisme » au lendemain de l’agression du rabbin d’Orléans en pleine rue, a constaté une journaliste de l’AFP.

L’appel à ce rassemblement unitaire, place de la Bastille, avait été lancé par l’Union des étudiants Juifs de France et l’Union des lycéens juifs de France.

« C’est inadmissible. Il faut faire bouger les choses », a confié Léa, étudiante en management de 18 ans, qui n’a pas souhaité donner son nom de famille.

« Ce qu’on peut faire à notre portée, c’est manifester », a poursuivi la jeune femme, racontant qu’un taxi a refusé de la transporter avec sa grand-mère en lui disant qu’elle était juive, alors qu’elle portait un signe d’appartenance religieuse.

« Il y en a marre d’être assimilé au conflit israélo-palestinien », a-t-elle déploré, notant que les réflexions antisémites se sont « amplifiées depuis le 7 octobre 2023 ».

« C’est la énième manifestation pour tirer la sonnette d’alarme auprès du gouvernement et des Français sur l’état de l’antisémitisme », a aussi déclaré Ethan Benaroche, étudiant.

« Même si je ne me sens pas en sécurité, ce n’est pas pour autant qu’on doit baisser la tête. On doit montrer qu’on peut très bien vivre en France en étant juif », a jugé le jeune homme lors de ce rassemblement auquel participaient notamment Yonathan Arfi, le président du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) et l’auteur et producteur Joann Sfar.

Le rabbin Arié Engelberg, rabbin d’Orléans, prononçant un sermon en ligne. (Crédit : Capture d’écran/Arié Engelberg/YouTube)

Samedi vers 13H30, le rabbin d’Orléans Arié Engelberg a été agressé et insulté par une personne qui l’a mordu à l’épaule, alors qu’il rentrait chez lui accompagné de son fils de neuf ans.

Un adolescent, soupçonné de l’agression, a été interpellé samedi soir.

L’agression a notamment été condamnée par le président Emmanuel Macron qui a dénoncé le « poison » de l’antisémitisme.

En 2024, un total de 1 570 actes antisémites ont été recensés en France, selon le ministère de l’Intérieur. Ils représentent 62 % des actes antireligieux et dans 63 % sont constitués d’atteintes à la personne.