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Allemagne : Le nouveau gouvernement intègre une ministre juive

Karin Prien, actuelle ministre de l'Éducation de l'État du Schleswig-Holstein et porte-parole du Forum juif de son parti, est la première femme ministre juive nommée à ce niveau depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale

La future ministre allemande de l'Education, Karin Prien, arrive à une réunion du comité fédéral de l'Union chrétienne-démocrate (CDU), le 28 avril 2025 à Berlin. (Crédit : John MACDOUGALL / AFP)
La future ministre allemande de l'Education, Karin Prien, arrive à une réunion du comité fédéral de l'Union chrétienne-démocrate (CDU), le 28 avril 2025 à Berlin. (Crédit : John MACDOUGALL / AFP)

Le futur Premier ministre allemand Friedrich Merz a nommé Karin Prien au poste de ministre de l’Éducation. Il s’agit de la première femme juive nommée ministre dans le pays, et du deuxième ministre juif à siéger dans un gouvernement depuis la Shoah.

Prien, une avocate qui occupe actuellement le poste de ministre de l’Éducation de l’état du Schleswig-Holstein, dans le nord du pays, est membre du parti de centre-droit de l’Union chrétienne-démocrate (CDU). Elle est coprésidente de son conseil national. Elle est également la porte-parole du Forum juif de la CDU.

Le cabinet dont les membres ont été nommés dans la journée de lundi devrait entrer en fonction le 6 mai.

Née à Amsterdam, où ses grands-parents maternels s’étaient installés après avoir quitté l’Allemagne, avant l’arrivée d’Hitler au pouvoir, Prien était arrivée en Allemagne quand elle était jeune. Elle est devenue citoyenne allemande à l’âge de 26 ans.

Si elle n’a pas grandi dans un foyer religieux, elle a toutefois conservé la mémoire des membres de sa famille paternelle qui ont perdu la vie pendant la Shoah. Elle a raconté que lorsqu’elle a obtenu la nationalité allemande, cela a été « une grosse affaire » pour sa mère », qui « n’a pas vraiment apprécié ».

En 2016, après une visite effectuée au musée de Yad Vashem à Jérusalem alors qu’elle avait 50 ans, Prien a commencé à parler ouvertement de ses origines juives.

Trois ans plus tard, lorsqu’un parti satirique allemand a présenté des candidats portant les noms de famille de personnalités déterminantes du régime nazi, Karin Prien a critiqué cette initiative, déclarant que « prétendre vouloir combattre les populistes de droite de cette manière est soit naïf, soit un mensonge – ce n’est en tout cas pas très intelligent ».

La nouvelle ministre allemande de l’éducation, Karin Prien (C), parmi d’autres membres du cabinet fraîchement nommés, à Berlin, le 28 avril 2025. (Crédit : Tobias SCHWARZ / AFP)

En 2021, elle a diffusé un message en soutien au chanteur germano-israélien Gil Ofarim, après que l’artiste a raconté que le personnel d’un hôtel haut de gamme de Leipzig lui avait demandé « d’enlever » un collier qui était orné d’une étoile de David. Ofarim a par la suite admis avoir inventé l’incident et Prien s’est excusée de l’avoir soutenu.

La nouvelle ministre de l’Éducation a évoqué à plusieurs reprises la thématique de l’antisémitisme suite au pogrom commis par le groupe terroriste du Hamas dans le sud d’Israël, le 7 octobre 2023 – une attaque sanglante qui a déclenché la guerre qui est encore en cours.

Au mois de novembre 2023, quelques semaines après l’attaque, Prien a publié sur X une photo du collier en forme d’étoile de David qu’elle portait sur sa robe, en écrivant : « Maman, je porte aujourd’hui ta petite étoile de David sur ma robe. Pendant des décennies, tu ne l’as portée que cachée sous tes vêtements. Tu avais peur d’admettre que tu étais juive en Allemagne. Je pensais que c’était exagéré, et j’avais tort. C’est toi qui avais raison ».

En mai dernier, Prien a signé une pétition qui s’opposait au mouvement de boycott universitaire d’Israël. Elle a également déclaré que qualifier Israël « d’État d’apartheid » était antisémite, selon le site d’information Ynet.

Prien a été critiquée, dans le passé, pour ses appels à limiter l’immigration en Allemagne. Elle a déclaré en 2023 que l’Allemagne devait accueillir les demandeurs d’asile et les réfugiés, mais que le pays devait trouver un « équilibre délicat » visant à réduire le nombre de migrants économiques.

L’année dernière, elle a estimé que les Allemands devaient conserver un « mépris civilisé » pour le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD ), dont la popularité a bondi au cours de ces dernières années.

De 1969 à 1974, Gerhard Jahn, dont la mère juive avait été tuée à Auschwitz, avait été ministre de la Justice.

En 1922, avant la Shoah, le Juif Walther Rathenau avait été nommé ministre des Affaires étrangères. Il n’était resté à son poste que six mois avant d’être assassiné par une milice d’extrême droite.

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