Alors que Tsahal cible Gaza, Katz dit que l’offensive vise à s’emparer d’un « vaste territoire »

Le ministre de la Défense, Israel Katz, a annoncé mercredi matin qu’Israël élargissait ses opérations à Gaza, à la suite des frappes de grande ampleur menées cette nuit dans le sud de l’enclave.

« Les troupes avanceront pour éliminer les terroristes et les infrastructures, et capturer de vastes zones qui seront ajoutées aux zones de sécurité de l’État d’Israël », a-t-il déclaré dans un communiqué.

Mercredi, Tsahal a déployé une division supplémentaire dans le sud de la bande de Gaza, dans le cadre de l’intensification de son offensive contre le groupe terroriste palestinien du Hamas.

Les médias palestiniens ont fait état d’une importante vague de frappes à Rafah et à Khan Younès dans la nuit, suivie d’une avancée terrestre des troupes israéliennes à Rafah. D’après ces mêmes sources, les bombardements auraient fait 21 morts à l’aube de mercredi.

L’entrée de troupes dans le sud de Gaza intervient un mois après l’annonce de l’envoi de la 36ᵉ division sous le commandement du Commandement Sud, en préparation d’une nouvelle phase d’opérations.

Cette offensive terrestre élargie a été lancée quelques jours après l’ordre d’évacuation donné par Tsahal pour l’ensemble de la zone de Rafah et une large bande de terre jusqu’à Khan Younès, où aucune opération terrestre n’avait encore eu lieu.

Il s’agit de l’ordre d’évacuation le plus vaste depuis la reprise de l’offensive contre le Hamas au début du mois, qui a mis fin à deux mois de cessez-le-feu. Ces évacuations ont eu lieu pendant l’Aïd al-Fitr, fête musulmane marquant la fin du Ramadan, traditionnellement synonyme de réjouissances.

Les Palestiniens qui ont fui Rafah après les ordres d’évacuation israéliens arrivent à Khan Younès, à Gaza, le lundi 31 mars 2025. (Crédit : Abdel Kareem Hana/AP)

Dans son communiqué de mercredi, Katz a également appelé les habitants de Gaza à « agir maintenant pour renverser le Hamas et libérer tous les otages ».

Le Forum des familles d’otages et de disparus a dénoncé cette décision, déclarant que les familles « ont été horrifiées de découvrir ce matin l’annonce du ministre de la Défense, selon laquelle l’opération militaire à Gaza serait élargie dans le but de ‘s’emparer d’un vaste territoire’ ».

« Le Forum a déclaré dans un communiqué : « A-t-on décidé de sacrifier les otages au nom de “gains territoriaux” ? « Au lieu d’obtenir la libération des otages par le biais d’un accord et de mettre fin à la guerre, le gouvernement israélien envoie davantage de soldats à Gaza pour combattre dans les mêmes zones où des batailles ont déjà eu lieu à plusieurs reprises.

Alon Ohel, capturé par des terroristes du Hamas le 7 octobre 2023 lors du festival Supernova. (Crédit : Autorisation)

Le père de l’otage Alon Ohel, toujours aux mains du Hamas, qui, selon les témoignages d’otages libérés, souffrirait de blessures mettant sa vie en danger, a mis en garde contre l’intensification de l’offensive à Gaza.

« Je me suis réveillé avec une angoisse renouvelée, craignant pour le sort d’Alon. Au vu de ce que nous savons et avons observé, les combats n’ont pas permis de ramener les otages. La seule voie possible pour les faire revenir, c’est un accord », a déclaré Kobi Ohel.

Les groupes terroristes de la bande de Gaza détiennent toujours 59 otages, dont 58 des 251 enlevés par les terroristes du Hamas le 7 octobre 2023. La mort de 35 d’entre eux a été confirmée par Tsahal.

Israël a repris ses bombardements intensifs sur la bande de Gaza le 18 mars, avant de lancer une nouvelle offensive terrestre, mettant fin à près de deux mois de cessez-le-feu dans la guerre contre le Hamas. Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, mardi, 1 042 personnes auraient été tuées depuis le début de cette nouvelle offensive.

Aux termes de l’accord de cessez-le-feu du 19 janvier, les deux parties devaient entamer des négociations sur une deuxième phase de l’accord quelques semaines plus tard. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a refusé d’ouvrir ces discussions, affirmant que la guerre ne prendrait fin que lorsque les capacités politiques et militaires du Hamas seraient entièrement démantelées.