Amichaï Eliyahu: les fidèles de la mosquée de Jaffa qui ont signalé l’attentat sont des « terroristes »

Le ministre du Patrimoine, Amichai Eliyahu, a qualifié mercredi de « terroristes » les fidèles de la mosquée al-Nuzha de Jaffa, et ce, même s’ils ont appelé la police pour l’alerter d’une fusillade en cours dans la ville la semaine dernière.

Peu après l’attentat, la police a diffusé un enregistrement dans lequel on entend l’un des membres de la mosquée dire aux officiers que l’un des tireurs venait d’entrer, qu’il avait averti les personnes à l’intérieur de ne pas sortir et qu’il avait commencé à ouvrir le feu à l’extérieur.

Peu avant la publication de cet enregistrement, le chef du parti d’extrême droite Otzma Yehudit d’Eliyahu, le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, avait menacé de démolir la mosquée s’il s’avérait que ses membres étaient liés à l’attentat. À ce moment-là, il n’y avait aucune preuve de ce genre et la police n’a fait que disculper davantage les membres de la mosquée depuis lors.

La mosquée fait toujours l’objet de vives critiques en raison des commentaires de Ben Gvir, ce qui a conduit Adina Bar Shalom, la fille de feu le grand rabbin sépharade Ovadia Yosef, à effectuer une visite de solidarité mercredi, organisée par le groupe de coexistence Tag Meir.

Eliyahu a tweeté un article sur la visite de Bar Shalom et l’a interpellée : « Soutenir les terroristes n’est pas mon judaïsme ».

Sept personnes ont été assassinées et seize autres blessées dans cet attentat dans le tramway de Tel-Aviv et sur une route voisine à Jaffa, l’une des attaques terroristes les plus meurtrières de ces dernières années.

Les terroristes étaient Mohammad Mesek, 19 ans, qui a été éliminé sur place, et Ahmed Himouni, 25 ans, qui a été grièvement blessé. Les deux hommes sont des Palestiniens originaires de la ville de Hébron, en Cisjordanie, qui se trouvaient illégalement sur le sol israélien.

Deux terroristes menant une attaque meurtrière à une station de tramway située rue de Jérusalem, à Jaffa, dans le sud de Tel Aviv le 1er octobre 2024. (Crédit : Capture d’écran X ; utilisée conformément à la clause 27a de la loi sur le droit d’auteur)

Avant de perpétrer l’attaque, les terroristes sont entrés dans la mosquée Al-Nuzha, ont caché leurs sacs dans les toilettes de la mosquée et ont menacé les fidèles de ne pas sortir.

L’un des terroristes « a ouvert la porte, un M16 à la main », a raconté Ali, un membre de la congrégation, au site d’information Ynet. Il a précisé que le terroriste était entré dans la mosquée par l’entrée des femmes.

« Il a juste jeté un coup d’œil à l’intérieur et a dit : ‘Personne ne sort ! Quiconque sort est un homme mort’, et il est parti. Le deuxième a attendu dehors. Ils ont fermé les portes, nous avons appelé la police et nous avons entendu des coups de feu », a ajouté Ali.

Un autre fidèle, identifié uniquement par son initiale en hébreu « Dalet », a déclaré à Ynet que les terroristes étaient d’abord entrés dans la mosquée avec de grands sacs à dos, qu’ils avaient laissés dans les toilettes et d’où ils avaient récupéré leurs armes.

Le groupe terroriste palestinien du Hamas a revendiqué l’attaque meurtrière.

Les tensions en Israël et en Cisjordanie sont montées en flèche depuis le 7 octobre, date à laquelle des terroristes ont fait irruption en Israël par la frontière de Gaza dans le cadre d’un pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas, tuant plus de 1 200 personnes et prenant 251 otages.

Depuis lors, 40 Israéliens, dont des membres des forces de sécurité, ont été tués dans des attaques terroristes palestiniennes en Israël et en Cisjordanie. Cinq autres membres des forces de sécurité ont été tués lors d’affrontements avec des terroristes en Cisjordanie.