Atlanta : Plainte d’organisations juives américaines pour antisémitisme en milieu scolaire

Trois organisations juives de défense des droits ont porté plainte au niveau fédéral contre le district scolaire du comté de Fulton, à Atlanta (État de Géorgie, aux États-Unis), pour harcèlement antisémite à l’encontre des étudiants juifs, et ce depuis l’attaque du 7 octobre contre Israël menée par le Hamas, qui a débouché sur la guerre à Gaza.

Selon les termes de la plainte, les administrateurs n’ont pas pris de mesures lorsque des étudiants juifs et israéliens ont commencé à être victimes de harcèlement. Le district scolaire « a laissé prospérer un climat hostile qui a favorisé l’antisémitisme dans ses écoles ».

Dans une déclaration écrite, le district du comté de Fulton a réfuté ces allégations. « La description faite des écoles du comté de Fulton par ces organisations privées comme étant tolérantes sinon favorables à l’antisémitisme est absolument fausse », dit le communiqué.

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Les organisations ont porté plainte le 6 août auprès du ministère américain de l’Éducation en vertu du titre IV de la loi sur les droits civils, qui prohibe les discriminations fondées sur l’ethnie, la couleur ou l’origine nationale.

Cette plainte fait suite à des accusations d’antisémitisme contre des écoles et universités un peu partout aux États-Unis.

L’Anti-Defamation League, organisation juive de défense des droits, a elle aussi porté plainte sur une base similaire en juillet dernier, cette fois contre le district scolaire de Philadelphie, l’un des plus importants du pays dans le secteur public.

En novembre, le ministère de l’Éducation avait annoncé l’ouverture d’une enquête pour antisémitisme ou islamophobie dans sept écoles et universités depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.

La nouvelle plainte évoque notamment le cas d’un étudiant israélien insulté en arabe par un lycéen et d’un collégien qui aurait dit à un camarade israélien : « Quelqu’un doit bombarder votre pays, et hé, quelqu’un l’a déjà fait. » Elle laisse par ailleurs entendre que les propos – pro-palestiniens – de certains enseignants étaient totalement inappropriés.

La plainte précise que les parents d’élèves juifs se sont entretenus avec des responsables du district scolaire du comté de Fulton, dès la fin octobre, suite à plusieurs plaintes pour antisémitisme et « la présence d’élèves habillés comme des membres du Hamas ». Ces parents ont proposé d’organiser une sensibilisation à l’antisémitisme, entre autres propositions.

Toujours selon le texte de la plainte, la direction du district scolaire aurait refusé de faire quoi que ce soit et purement et simplement ignoré un certain nombre de plaintes, dont un courriel adressé au surintendant du district, signé par plus de 75 parents.

Le district assure pourtant prendre les plaintes très au sérieux.

« Comme la plupart, sinon la totalité, des établissements scolaires de ce pays, des événements étrangers se sont frayé un chemin sur nos campus », explique le district dans son communiqué.

« Chaque fois qu’un comportement inapproprié est porté à leur attention, les écoles du comté de Fulton le prennent très au sérieux et mènent l’enquête avant de prendre les mesures appropriées », peut-on lire dans le communiqué.

Les organisations Louis D. Brandeis Center For Human Rights Under Law, Jewish Americans for Fairness in Education et National Jewish Advocacy Center Centre ont elles aussi porté plainte. Elles demandent au district de dénoncer l’antisémitisme, rappeler les règles qui s’appliquent en matière de lutte contre l’antisémitisme, à la fois au corps enseignant et aux élèves, et réfléchir à l’amélioration de la vie des élèves juifs.

L’activisme anti-Israël s’est répandu dans les universités et écoles aux premières heures de la guerre de Gaza, lorsque le Hamas a assassiné 1 200 personnes, principalement des civils, et fait 251 otages, ce qui constitue le pogrom antisémite le plus sanglant depuis la Shoah.

La plainte déposée contre le comté de Fulton énumère les attaques verbales dont ont été victimes les étudiants juifs depuis le 7 octobre et parle des manifestations intimidantes de sentiment pro-palestinien.

Les organisations mettent en avant le fait que les étudiants en question portaient le keffieh, ce foulard devenu un symbole du mouvement palestinien. Toujours selon le texte de la plainte, dès le lendemain du pogrom du Hamas, des étudiants portant le keffieh ont en effet crié « Palestine libre » aux étudiants juifs, slogan que les organisations plaignantes qualifient de « cri de ralliement en faveur de l’éradication d’Israël ».