Au milieu des tensions, la force de l’ONU au Liban prolongée d’un an

Le Conseil de sécurité de l’ONU a prolongé mercredi d’un an le mandat de la force de maintien de la paix au Liban (Finul), appelant à la « désescalade » après une flambée de violences entre Israël et le Hezbollah libanais.

Dans une résolution adoptée à l’unanimité, le Conseil a décidé de « prolonger le mandat actuel de la Finul jusqu’au 31 août 2025 ».

Cette extension était « nécessaire » pour « la stabilité dans le sud du Liban », a salué le Premier ministre libanais Najib Mikati dans un communiqué de ses services, soulignant son engagement à « travailler de façon étroite avec la Finul pour faire face aux défis et aux menaces ».

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Forte de plus de 10 000 hommes, la Finul est stationnée dans le sud du Liban depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Son rôle a été renforcé depuis le conflit de 33 jours qui a opposé le Hezbollah à Israël à l’été 2006.

Depuis le début de la guerre à Gaza, les tensions sont à nouveau montées d’un cran, le Hezbollah ayant ouvert un « front de soutien » au Hamas dans le sud du Liban, échangeant des tirs quotidiens avec Israël.

Dimanche, le Hezbollah a mené une attaque d’ampleur de drones et de roquettes contre Israël, en représailles à la mort de l’un de ses chefs militaires, tué dans une frappe israélienne fin juillet près de Beyrouth. L’armée israélienne a largement déjoué cette attaque en lançant de multiples frappes préventives au Liban.

Un missile du Hezbollah intercepté par le système de défense antiaérienne israélien dans le nord du pays, sur une photo prise depuis le nord d’Israël le 25 août 2024. (Crédit : Jalaa Marey/AFP)

Après cette flambée de violence, les échanges de tirs sont revenus à leur rythme habituel.

Dans ce contexte, le Conseil de sécurité de l’ONU « appelle fermement tous les acteurs concernés à mettre en place des mesures immédiates pour une désescalade » afin de « rétablir le calme, la retenue et la stabilité autour de la Ligne bleue », ligne de démarcation entre Israël et le Liban établie par l’ONU en 2000.

La résolution répète également le « fort soutien » du Conseil « à un respect complet de la Ligne bleue et à une cessation totale des hostilités ».

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, dans une lettre adressée au Conseil fin juillet, avait soutenu la demande de Beyrouth de prolonger le mandat de la Finul à l’identique.

Si le mandat n’a effectivement pas été modifié, la résolution adoptée mercredi « encourage le secrétaire général à assurer que la Finul reste prête à adapter ses activités pour soutenir la désescalade, dans le cadre de son mandat et de ses règles d’engagement ».

« Nous avons proposé de renouveler son mandat à l’identique à l’heure où les Casques bleus sont sous le feu de l’action et qu’ils accomplissent un travail remarquable dans des conditions extrêmement éprouvantes », a commenté Nathalie Broadhurst, ambassadrice adjointe de la France qui a rédigé la résolution, assurant que le Conseil serait prêt à prendre d’autres mesures si nécessaire.

Une analyse loin d’être partagée par l’ambassadeur israélien à l’ONU Danny Danon, qui a entamé son deuxième mandat le 20 août dernier. Il a accusé le Hezbollah d’avoir assemblé un « arsenal immense de roquettes dans le sud du Liban », « sous le nez de la Finul ».

« Quel bien ce mandat fait-il quand il échoue misérablement à remplir le moindre de ses objectifs », a-t-il lancé, dénonçant un Conseil « fermant les yeux sur le renforcement militaire majeur du Hezbollah ».