Chypre prête à accueillir les étrangers fuyant le Liban en cas de guerre plus étendue

L'île, qui avait déjà participé à l'évacuation d'étrangers lors du conflit de 2006, a reçu des demandes d'information de près de 10 pays sur ses intentions de servir de refuge

Par Reuters et Times of Israel Staff 9 août 2024, 15:43 Edit

Des personnes évacuées du Liban déchiré par la guerre débarquent du paquebot Serenade dans le port de Larnaca, à Chypre, le 27 juillet 2006. (Samuel Aranda/AFP)

LARNACA, Chypre – L’île méditerranéenne de Chypre se tient prête à faciliter l’évacuation d’Européens et de ressortissants de pays tiers si le conflit au Moyen-Orient devait s’aggraver, ont déclaré des responsables jeudi.

Située à l’extrême est de l’Union européenne, Chypre a accueilli au cours des dernières dizaines d’années des milliers de personnes fuyant la guerre qui sévit dans cette région instable.

Plusieurs informations ont rapporté que l’Iran et le Hezbollah pourraient attaquer Israël dans les jours ou les semaines à venir, après les assassinats consécutifs, la semaine dernière, du chef militaire du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, Fuad Shukr, à Beyrouth, par une frappe israélienne, et du chef du groupe terroriste palestinien du Hamas, Ismail Haniyeh, à Téhéran. L’Iran a accusé Israël d’être responsable de la mort de Haniyeh et a promis de riposter.

« Nous sommes prêts, nous avons activé un plan spécifique, ESTIA, qui a été testé et approuvé », a déclaré le porte-parole adjoint du gouvernement chypriote, Yiannis Antoniou.

« Dans le cas où l’on nous demanderait d’aider certains pays à rapatrier leurs ressortissants de la zone de crise, nous sommes en mesure de les accueillir pour quelques jours, le temps de les rapatrier », a-t-il ajouté.

Antoniou a indiqué à Reuters qu’une dizaine de pays s’étaient renseignés sur ce plan, mais qu’il n’y avait pas eu de demande formelle spécifique. Si un plan d’évacuation massive est mis en place, il se fera essentiellement par voie aérienne, a-t-il ajouté.

De la fumée s’échappe du site d’une frappe israélienne qui a visé le village de Kfar Kila, dans le sud du Liban, le 7 août 2024. (Crédit : Rabih Daher / AFP)

« Nous avons la capacité et l’infrastructure nécessaires », a-t-il déclaré.

Le centre de coordination est le Centre conjoint de coordination des secours (JRCC), situé dans la ville portuaire de Larnaca, au sud de l’île, à proximité du plus grand aéroport de l’île. Il fonctionne 24 heures sur 24 et a pour mission principale de coordonner, de contrôler et de diriger les opérations de recherche et de sauvetage.

Des tentes ont été montées dans l’enceinte jeudi, et des lits de camp seront utilisés pour accueillir les nouveaux arrivants, a-t-on appris.

Chypre a joué un rôle crucial comme plate-forme d’évacuation pour les quelque 30 000 personnes qui ont quitté le Liban pendant la guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006.

« Historiquement, nous avons de très bonnes relations avec tous nos voisins, nous essayons donc d’utiliser notre position spéciale afin de faire en sorte que Chypre soit un pilier de sécurité et de stabilité, et qu’elle serve de pont pour la coopération et la paix », a indiqué Antoniou.

Depuis le 8 octobre, les forces dirigées par le Hezbollah attaquent presque quotidiennement les communautés israéliennes et les positions militaires le long de la frontière, le groupe affirmant qu’il le fait en soutien à Gaza en pleine guerre.

Jusqu’à présent, les affrontements ont causé la mort de 25 civils du côté israélien, ainsi que celle de 18 soldats et réservistes de Tsahal. Plusieurs attaques ont également été lancées depuis la Syrie, sans faire de blessés.

Le Hezbollah a identifié 401 de ses membres qui ont été tués par Israël au cours des accrochages en cours, principalement au Liban, mais aussi en Syrie. Au Liban, 70 membres d’autres groupes terroristes, un soldat libanais et des dizaines de civils ont également été tués.

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