Décès de Jean-Paul Rosner, enfant juif caché et rescapé de la Shoah à Lyon

Le journal régional Le Progrès, basé à Lyon, a annoncé vendredi 18 avril la mort, à l’âge de 90 ans, de Jean-Paul Rosner, ancien enfant juif caché pendant la Seconde Guerre mondiale et survivant de la Shoah.

Connu pour sa participation active à la transmission de la mémoire du génocide, notamment en témoignant de son histoire devant des collégiens et lycéens, Jean-Paul Rosner était membre de l’Amicale des rescapés d’Auschwitz-Birkenau et adhérent du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) et de la Licra.

Né le 7 mai 1935 à Grenoble, il avait été témoin de l’arrivée des Allemands à Lyon en 1942 alors qu’il n’avait que sept ans. Lorsqu’ils avaient appris que leurs noms se trouvaient sur la liste d’une rafle, ses parents — dont un père d’origine polonaise — l’avaient envoyé avec son frère chez des fermiers du hameau de Charbonnières (Isère), Pierrette et Jean-Louis Couturier. Le couple a été reconnu « Justes parmi les nations » par Yad Vashem pour avoir sauvé les deux garçons.

Ses parents, qui avaient quitté Lyon et s’étaient eux aussi cachés dans la région, ont pu lui rendre visite plusieurs fois au cours de cette période. Toute la famille a survécu et a été réunie à la libération de Lyon, le 3 septembre 1944.

C’est à ce moment-là seulement que Jean-Paul découvre qu’il est juif et il reçoit une éducation religieuse. Il fait sa bar-mitsvah à la Grande synagogue de Lyon en 1948.

À l’annonce de son décès, le Crif a témoigné sur les réseaux sociaux de sa « profonde tristesse »

Nous avons appris avec une profonde tristesse le décès de Jean-Paul Rosner, enfant caché, survivant de la Shoah.

Il avait participé à l'exposition Lest We Forget organisée par le Crif en 2022, à l'occasion du 80e anniversaire de la rafle du Vél d'Hiv. Nous l’avions rencontré… pic.twitter.com/ceKDDGprjR

— CRIF (@Le_CRIF) April 22, 2025

« Il avait participé à l’exposition Lest We Forget organisée par le Crif en 2022, à l’occasion du 80e anniversaire de la rafle du Vél d’Hiv. Nous l’avions rencontré chez lui, près de Lyon, où il conservait de nombreux documents, parmi lesquels le dossier qu’il avait constitué avec son frère pour que les Couturier, la famille qui l’avait caché, soit reconnue Juste parmi les Nations. »

« Jean-Paul était particulièrement fier d’avoir connu des personnes d’un tel dévouement et d’un tel courage, honoré d’avoir croisé leur route et d’avoir bénéficié de leur protection », a ajouté l’association.