Des activistes anti-israéliens veulent briser le blocus naval à Gaza et faire entrer des aides humanitaires

VALLETTA, Malte — Des activistes pro-palestiniens et anti-israéliens de plusieurs pays sont partis à bord d’un chalutier reconverti pour défier le blocus israélien et acheminer de l’aide humanitaire aux Palestiniens de la bande de Gaza.

« L’objectif poursuivi par cette mission est de transmettre le message que la société civile n’est pas d’accord avec ce qui arrive à Gaza », a déclaré Fellipe Lopes, coordinateur pour les médias de la Coalition des Flottilles de la Liberté, qui est lui-même citoyen portugais. Le bateau, la « Handala » faisait étape à Malte lorsqu’il s’est exprimé.

En 2010, la coalition avait tenté, en vain, d’accéder par la mer à Gaza – une rixe meurtrière entre les activistes qui étaient embarqués à bord du Mavi Marmara et les soldats israéliens avait suivi. Les militaires qui étaient montés sur le navire avaient riposté après avoir été agressés par des activistes turcs à coup de matraques et de barres en fer. Neuf ressortissants turcs avaient été tués pendant les échauffourées, à bord du bateau et un dixième avait succombé à ses blessures, plusieurs années plus tard.

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D’autres navires ont été arrêtés de la même manière et les soldats sont montés à leur bord, sans faire de blessé.

Le navire « Handala » transporte des activistes originaires d’Italie, de France, de Norvège, d’Australie, des Pays-Bas, de Syrie ainsi que plusieurs Palestiniens. Il s’est arrêté dans plusieurs ports de Scandinavie et de la mer méditerranée pour sensibiliser à la situation à Gaza.

Sur sa coque, des slogans ont été écrits et notamment « Libérez la Palestine », « Gaza, vous n’êtes pas seuls » et « Stop le génocide ». La cargaison humanitaire qui se trouve dans le bateau est majoritairement constituée de médicaments.

« Nous nous attendons à rencontrer de la résistance pendant notre mission », a dit un activiste australien, Michael Coleman.

« Nous ne menons aucune activité illégale, sous n’importe quelle forme que ce soit. La Cour internationale de justice leur a demandé de permettre un accès sans entrave de l’aide humanitaire à Gaza, et je les implore de nous laisser passer, nous et les potentiels autres », a-t-il ajouté.

Le navire « Handala » a reçu la visite, à Malte, d’Ann Wright, colonelle de l’armée à la retraite et diplomate américaine, qui était montée à bord du Challenger I pendant la mission de 2010. Son bateau avait été pris d’assaut par les forces israéliennes mais aucun passager n’avait été tué.

“The purpose of this mission is to send a message that civil society is not OK with what’s happening in Gaza,” Fellipe Lopes, the Portuguese media coordinator of the Freedom Flotilla Coalition.
#FreePalestine #Godspeed ???? pic.twitter.com/3cSf1B8kLr

— ????????Prashant Kumbhat???????? (@KumbhatPrashant) August 16, 2024

« Ces gens sont très braves parce que nous ignorons ce qu’il va se passer. Si les Israéliens les arrêtent, nous savons que ce sera brutal », a-t-elle dit.

Ce voyage vers Gaza, par l’Est de la méditerranée, durera une semaine – mais les organisateurs indiquent qu’ils pourraient s’arrêter dans un autre port pendant le voyage.

Le Mavi Marmara au port de Haifa (Crédit: Herzl Shapira/Flash 90)

Israël a fortement réduit l’accès à Gaza dans le sillage du pogrom commis par le Hamas dans le sud de l’État juif, le 7 octobre. Mais Jérusalem a pris des initiatives visant à renforcer l’afflux de l’assistance humanitaire au sein de l’enclave côtière suite aux pressions intenses exercées par la communauté internationale et aux mises en garde concernant une possible famine et le risque d’épidémies dans la bande.

Tous les produits qui entrent dans la bande de Gaza sont soumis à des inspections, de façon à empêcher le groupe terroriste du Hamas de trafiquer des armes.

La guerre à Gaza avait éclaté lorsque des milliers d’hommes armé du Hamas avait commis un pogrom dans le sud d’Israël, le 7 octobre, massacrant près de 1 200 personnes, des civils en majorité. Les terroristes avaient également kidnappé 251 personnes, qui avaient été prises en otage dans la bande de Gaza. Il resterait 111 captifs dans les geôles du Hamas. L’armée israélienne a confirmé la mort de 39 d’entre eux.

Le ministère de la Santé de Gaza, qui est placé sous l’autorité du Hamas, affirme que plus de 40 000 personnes ont été tuées ou sont présumées mortes dans les combats jusqu’à présent. Ce bilan ne peut être vérifié et ne fait pas la distinction entre terroristes et civils. Israël, de son côté, déclarait, au début du mois d’août, avoir tué environ 17 000 hommes armés au sein de l’enclave côtière en plus d’un millier sur le territoire israélien, le 7 octobre. L’État juif affirme chercher à minimiser le nombre de victimes au sein de la population et note que le Hamas mène ses attaques depuis les habitations, les hôpitaux, les mosquées et les écoles.

Le bilan humain du côté d’Israël, dans le cadre de l’offensive terrestre contre le Hamas et des opérations militaires qui ont eu lieu le long de la frontière, s’élève à 332 morts.