Des manifestants exhortent la police à retrouver une fillette d’origine éthiopienne disparue en 2024

Une centaine de manifestants se sont rassemblés devant la Knesset à Jérusalem pour appeler la police à intensifier ses efforts dans l’enquête sur la disparition d’une fillette israélo-éthiopienne de 9 ans, Haymanut Kasau.

Haymanut Kasau a disparu il y a plus d’un an d’un centre d’intégration pour nouveaux immigrants dans la ville de Safed, dans le nord du pays.

« Où est Haymanut ? Haymanut a été kidnappée », ont scandé les manifestants qui se dirigeaient vers la Knesset, rejoignant ainsi une foule de manifestants anti-gouvernement dans le même secteur.

« Où est le gouvernement ? Où est la police ? », ont poursuivi les manifestants qui portaient des T-shirts jaunes, ce que l’organisateur Avi Yitzhak a décrit comme une marque de solidarité avec les otages détenus par le Hamas à Gaza.

Le groupe a accusé la police et le Shin Bet d’avoir ignoré le cas de Kasau en raison de son origine éthiopienne.

« Haymanut n’avait pas la bonne couleur de peau », a ainsi crié Yitzhak dans un mégaphone, demandant à la police de traiter son cas comme un enlèvement. « Si elle avait simplement disparu, ils l’auraient retrouvée au bout d’une semaine ou deux », a-t-il ajouté.

Le mois dernier, les parents de Haymanut ont participé à une réunion de la commission de la Sécurité nationale de la Knesset consacrée à leur fille.

Des membres de la famille de Haymanut Kasau participe à une réunion de la commission de la Sécurité nationale de la Knesset au sujet de la disparition de la jeune fille l’année dernière alors qu’elle n’avait que 9 ans, le 25 février 2025. (Chaim Goldberg/Flash90)

À cette occasion, la députée Pnina Tamano-Shata (HaMahane HaMamlahti), elle aussi d’origine éthiopienne, s’était fait l’écho des accusations de racisme dans le traitement de l’affaire. Elle avait alors déclaré : « D’un point de vue social, il faut le dire honnêtement, il est impossible qu’une fillette de neuf ans disparaisse et ne fasse pas l’objet d’un débat public ».

« S’il s’agissait d’une fillette israélienne et non d’origine éthiopienne, le tollé aurait été bien plus grand », avait à son tour acquiescé le député Naor Shiri (Yesh Atid).

Les députés avaient interrogé les représentants de la police, notamment sur les raisons pour lesquelles l’affaire n’a pas été classée comme un enlèvement, mais a continué à faire figurer Kasau sur la liste des personnes portées disparues.

De son côté, le commissaire principal Tomer Pinchi avait affirmé qu’aucune autre mesure n’aurait pu être prise même si l’affaire avait été traitée comme un enlèvement.

Haymanut Kasau, 9 ans, disparue le 25 février 2024 d’un centre d’intégration de l’Agence juive, à Safed, dans le nord d’Israël. (Crédit : Autorisation)

Haymanut a été vue pour la dernière fois sur des images de vidéosurveillance à 19h45 le 25 février 2024, distribuant des tracts pour les élections municipales à l’extérieur du centre d’accueil de l’Agence juive, où elle vit depuis trois ans, depuis qu’elle a immigré d’Éthiopie avec sa famille.

Selon une description, Haymanut mesure 1 mètre 20, est mince, a les cheveux et les yeux foncés. Au moment de sa disparition, elle portait un pantalon rose, une jupe noire et une chemise blanche.