Deux organisations anti-Israël de l’université George Washington suspendues, six sous surveillance

JTA — À quelques jours de la rentrée, l’université George Washington a suspendu l’antenne locale de l’organisation Jewish Voice for Peace.

Cette université privée de Washington a également suspendu Students for Justice in Palestine et mis six autres organisations étudiantes pro-palestiniennes sous surveillance. Ces mesures préventives sont le signe que l’établissement s’attend à une reprise des manifestations contre la guerre Israël-Hamas sur le campus à la rentrée.

Ces organisations avaient été un temps suspendues, l’automne dernier, suite à la projection par des étudiants pro-palestiniens de messages provocateurs sur les façades du campus, parmi lesquels « Gloire à nos martyrs » ou encore « Libérez la Palestine de la rivière à la mer », quelques semaines après le pogrom commis par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. La section locale de Jewish Voice for Peace, organisation juive antisioniste, avait apporté son soutien à cette manifestation et fait savoir sur les réseaux sociaux qu’elle endossait chacun de ces messages.

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Frappées par cette nouvelle suspension, ces organisations ne seront pas reconnues par l’université et ne toucheront pas de subventions ou d’autres formes de soutien institutionnel ce semestre. Au printemps prochain, elles seront soumises à une période de probation et devront demander l’autorisation d’organiser des événements sur le campus.

De crainte de nouvelles confrontations avec des organisations d’activistes à la rentrée, compte tenu de la poursuite des combats à Gaza, nombre d’universités ont, cet été, revu et corrigé leurs règles concernant l’organisation de manifestations sur les campus.

Des étudiants manifestent contre la guerre à Gaza à l’université George Washington, à Washington, le 26 avril 2024. (Crédit : AP Photo/Jose Luis Magana)

Souvent unies dans leur action militante, les organisations suspendues par l’université ont publié la nouvelle sur Instagram lundi, assurant que cela ne les dissuaderait pas pour autant.

« Les autorités de George Washington peuvent bien suspendre nos organisations et nous priver de subventions, cela n’étouffera pas le mouvement étudiant », ont écrit les organisations étudiantes sur Instagram, promettant de « revenir cent fois plus forts face à leur répression ».

Ni l’université George Washington ni l’organisation nationale de Jewish Voice for Peace n’ont souhaité faire de commentaire pour la Jewish Telegraphic Agency.

Le porte-parole de l’université a déclaré à Jewish Insider que celle-ci avait « l’obligation de lutter contre les infractions à son règlement et qu’elle le faisait sans considération pour le contenu des messages des manifestants. Elle le fait au regard du code de conduite des étudiants, lequel prévoit une procédure d’examen équitable avec des étudiants ». Il n’a pas précisé quels passages du règlement du campus ces organisations avaient enfreints.

L’université George Washington est a priori la deuxième grande université à avoir suspendu son antenne de Jewish Voice for Peace depuis le pogrom du 7 octobre en Israël. L’université de Columbia a pris une mesure similaire, l’automne dernier. Elle a renouvelé la suspension durant l’hiver, avant de devenir l’épicentre du mouvement de campement pro-palestinien.

Jewish Voice for Peace a été l’un des principaux fers de lance de ce mouvement, auquel il a apporté une sorte de caution juive à un mouvement étudiant dont les appels à se désinvestir d’Israël étaient perçus comme potentiellement antisémites.

Le campement de l’université George Washington a été évacué par la police de Washington en mai, sous la pression du Congrès et d’enseignants juifs.