D’intenses combats signalés à Gaza ; Katz : les combats « ont un prix élevé »

Dans un contexte de combats intenses à Gaza, le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a déclaré vendredi que l’armée israélienne progressait mais payait un lourd tribut dans l’enclave, où un réserviste a été tué jeudi et un autre gravement blessé par des tirs de RPG (lance-roquettes individuel) vendredi après-midi.

« Les progrès sont considérables, mais les dangers restent grands et le prix à payer est élevé », a écrit Katz sur le réseau social X.

Cette déclaration du ministre de la Défense a été faite alors que de violents bombardements étaient signalés dans le nord et le sud de la bande de Gaza.

« Des milliers de soldats de Tsahal, membres de l’armée régulière et de la réserve, combattent actuellement héroïquement à Gaza pour libérer les otages et détruire les terroristes du Hamas », a déclaré Katz, ajoutant que l’armée menait des opérations « intensives » pour assurer la protection des troupes au sol.

« Tous les citoyens israéliens doivent soutenir et renforcer les commandants et les soldats de Tsahal et prier pour leur sécurité et leur succès », a-t-il poursuivi.

Une heure après la déclaration de Katz, l’armée a lancé un avertissement d’évacuation aux habitants du quartier de Zeitoun, situé dans la ville de Gaza, avant de lancer des frappes dans le nord de l’enclave.

#عاجل ‼️ إلى جميع سكان قطاع غزة المتواجدين في منطقة التركمان, اجديدة، وشمال شرق الزيتون
????هذا انذار مسبق وأخير قبل الهجوم!????
⭕️في ضوء تنفيذ عمليات إرهابية انطلاقًا من المنطقة المذكورة ضد قواتنا سيهاجم جيش الدفاع بقوة شديدة كل منطقة يتم استخدامها لتنفيذ تلك العمليات الارهابية.… pic.twitter.com/SSNk40Qb92

— افيخاي ادرعي (@AvichayAdraee) April 25, 2025

Dans un message publié sur X, le colonel Avichay Adraee, porte-parole de Tsahal en langue arabe, a publié une carte de la zone à évacuer, précisant que cet avertissement faisait suite à des attaques menées par des groupes terroristes contre les troupes israéliennes dans cette zone. Il a exhorté les habitants à se diriger vers l’ouest de la ville de Gaza.

Mohammed al-Mughayyir, un responsable de l’agence de secours de la défense civile gérée par le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza, a déclaré à l’AFP que le bilan des frappes israéliennes de vendredi s’élevait désormais à au moins 40 morts.

L’agence de presse officielle de l’Autorité palestinienne (AP), WAFA, a également rapporté la mort d’un couple de Palestiniens âgés par des tirs d’artillerie israéliens, non loin de Zeitoun, ainsi que la mort d’un autre Palestinien dans une frappe aérienne sur le quartier de Shejaiya à Gaza, et la mort de trois personnes dans une frappe aérienne sur une école abritant des personnes déplacées dans le centre de Gaza-City.

Selon l’agence WAFA, deux autres Palestiniens ont été tués dans des frappes de drones à Jabaliya et Beit Hanoun, deux autres villes du nord de l’enclave.

L’agence de défense civile du Hamas a également fait état d’au moins cinq morts, un couple et leurs trois enfants, vendredi, lorsque leur tente a été touchée dans le quartier d’al-Mawasi, situé dans la ville méridionale de Khan Younès.

Le porte-parole de l’agence, Mahmud Bassal, a déclaré que la femme décédée était enceinte.

Tsahal affirme prendre « de nombreuses mesures » pour minimiser les atteintes aux civils et accuse le Hamas de s’être infiltré dans les infrastructures civiles, notamment les écoles, afin de mener des attaques contre Israël et ses troupes.

L’armée a indiqué que ses avions de combat avaient mené vendredi après-midi plusieurs frappes dans le quartier de Tel Sultan, à Rafah, au sud de Khan Younès, afin de neutraliser des terroristes armés qui avaient tiré un RPG sur un Humvee de Tsahal et auraient également ouvert le feu avec des armes légères.

De la fumée s’élevant dans le ciel après une frappe israélienne à Khan Younès, dans la bande de Gaza, le 24 avril 2025. (Crédit : Abdel Kareem Hana/AP)

L’attaque a grièvement blessé un soldat du 5250ᵉ bataillon de la 205ᵉ brigade du Corps Blindé Mécanisé de réserve de Tsahal et en a légèrement blessé deux autres, a indiqué l’armée.

De son côté, l’agence de défense civile du Hamas a déclaré vendredi que le bilan d’une frappe aérienne israélienne sur une maison à Jabaliya, dans le nord de Gaza, la veille, était passé à 23 morts.

« Les équipes de la défense civile ont récupéré onze corps hier soir et ce matin à la suite du bombardement israélien qui a visé une maison résidentielle […] à Jabaliya », a déclaré à l’AFP Mohammed al-Mughayyir, un responsable de l’agence.

« Cela s’ajoute aux douze victimes retrouvées lors de l’attaque d’hier », a-t-il ajouté.

Des soldats de l’armée israélienne dans la zone du corridor de Morag, dans le sud de la bande de Gaza, le 21 avril 2025. (Crédit : Emanuel Fabian/Times of Israel)

L’armée a déclaré jeudi avoir frappé un « centre de commandement et de contrôle » du groupe terroriste palestinien du Hamas dans la région de Jabaliya, sans préciser la cible.

Plus de 51 400 personnes, dont plus de 2 000 depuis la reprise des hostilités par Israël le 18 mars, seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ne font pas de distinction entre civils et terroristes. Israël affirme avoir tué 20 000 terroristes au combat, et 1 600 autres terroristes à l’intérieur du pays le 7 octobre 2023.

La guerre à Gaza a éclaté lorsque quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre 2023, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle. Cinquante-neuf otages sont toujours retenus à Gaza, dont le corps d’un soldat tué lors des combats de la guerre de 2014.

À ce jour, 412 soldats israéliens ont été tués depuis le début de l’incursion terrestre à Gaza menée contre le Hamas et lors des opérations menées le long de la frontière de Gaza. Ce bilan comprend un policier tué lors d’une opération de sauvetage d’otages et deux civils travaillant pour le ministère de la Défense.