Le transfert des aides de l’UNRWA par le poste de Kerem Shalom suspendu

L’Office controversé de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) a annoncé dimanche suspendre la livraison des aides dans la bande de Gaza depuis un point de passage déterminant qui est situé à la frontière israélienne, l’acheminement étant devenu « impossible ».

« Nous suspendons l’acheminement de l’aide par Kerem Shalom, le principal point de passage de l’aide humanitaire à Gaza », une « décision difficile […] alors que la faim s’aggrave rapidement » dans le territoire déchiré par la guerre depuis près de 14 mois, a indiqué sur le réseau social X le chef de cette agence des Nations unies, Philippe Lazzarini.

La plupart des camions contenant de l’assistance entrent par le point de passage de Kerem Shalom, à la frontière qui sépare Israël et le sud de la bande de Gaza.

Or, « la route qui part de ce point de passage n’est plus sûre depuis des mois.  Le 16 novembre, un important convoi de camions d’aide a été pillé par des bandes armées », a-t-il ajouté.

Samedi, « nous avons essayé d’acheminer quelques camions de nourriture sur ce même itinéraire. Ils ont tous été pris », a-t-il précisé.

À Gaza, ravagée par plus d’un an de guerre – un conflit qui avait été déclenché par le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas dans le sud d’Israël, le 7 octobre 2023 – « les opérations humanitaires sont devenues impossible ». Sont mis notamment en cause, selon Lazzarini, le « siège en cours, les obstacles posés par les autorités israéliennes » et le « manque de sécurité » sur les itinéraires.

« La responsabilité de la protection des travailleurs humanitaires et du matériel incombe à l’État d’Israël en tant que puissance occupante. Le pays doit veiller à ce que l’aide parvienne à Gaza en toute sécurité et il doit s’abstenir d’attaquer les travailleurs humanitaires », a estimé le chef de l’UNRWA, qui a appelé à un cessez-le-feu.

La bande de Gaza a sombré dans l’anarchie – avec un essor de la famine, des pillages généralisés et des viols de plus en plus fréquents dans les camps de réfugiés, alors que l’ordre public s’est effondré, alertaient vendredi des responsables de l’ONU.

La veille, lors d’un déplacement pour les journalistes qui avait été organisé par les autorités israéliennes accusées d’obstruction, un responsable militaire israélien avait montré des cargaisons d’aide et il avait indiqué que les marchandises attendaient souvent pendant « des mois » du côté palestinien de Kerem Shalom.

La plupart des camions entrent par Kerem Shalom avant d’être contrôlés pour des raisons de sécurité.

Ces contrôles sont l’une des raisons expliquant la lenteur des livraisons, selon des ONGs, mais les autorités israéliennes évoquent aussi l’incapacité de ces mêmes organisations à prendre en charge les grandes quantités d’assistance.

La pénurie de carburant pour les camions, le mauvais état des routes et les combats dans des zones très denses ajoutent à la complexité des opérations.