Herzog dénonce les attaques du gouvernement et de Netanyahu sur les fonctionnaires

Sans nommer explicitement le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le président Isaac Herzog a vivement critiqué le gouvernement pour ses politiques « clivantes » et « unilatérales », alors même qu’il relance les combats dans la bande de Gaza.

« Il est impossible de ne pas être profondément troublé par la dure réalité qui défile sous nos yeux », a déclaré Herzog dans un message vidéo.

« Des milliers d’ordres de mobilisation ont été envoyés récemment. Il est inconcevable d’envoyer nos fils au front tout en prenant des mesures controversées qui accentuent les divisions au sein de la population. »

Le président s’est exprimé alors que Netanyahu convoquait son cabinet pour voter jeudi soir le limogeage du chef du Shin Bet, Ronen Bar.

Herzog a également dénoncé le traitement réservé aux familles des otages.

« Il est impossible de reprendre le combat pour accomplir le commandement sacré de ramener les otages tout en refusant d’écouter et de soutenir leurs familles, qui vivent actuellement l’enfer sur terre », a-t-il souligné, alors que des manifestations massives ont lieu à Jérusalem contre le licenciement de Ronen Bar et dénonçant la fin du cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Le président a précisé qu’il avait rencontré des familles endeuillées qui « supplient et exhortent à ne pas creuser davantage les divisions, appelant à l’unité, à l’amour d’Israël, à la préservation de l’État et à une enquête complète, approfondie et indépendante sur cette tragédie ».

Netanyahu s’oppose farouchement à une commission d’État chargée d’enquêter sur les attentats du 7 octobre, affirmant qu’elle aura un parti pris contre lui.

« Malheureusement », a poursuivi Herzog, « nous assistons aujourd’hui à une série d’actions unilatérales, et je suis profondément préoccupé par leur impact sur notre résilience nationale ».

Alors que Netanyahu a publié plusieurs vidéos et discours fustigeant « l’État profond », Herzog a condamné les attaques visant les responsables de la fonction publique israélienne, estimant qu’ils sont « la cible d’une campagne incessante ».

« Ce sont des fonctionnaires dévoués qui accomplissent leur travail avec loyauté. Parmi eux, des réservistes, des familles endeuillées et les voisins de chacun d’entre nous. Ils ne devraient pas être la cible de calomnies. »

Le président a conclu son discours en appelant à une réflexion plus approfondie sur les décisions gouvernementales, demandant que « chaque mesure soit soigneusement examinée pour s’assurer qu’elle renforce la résilience nationale et, surtout, qu’elle contribue à l’effort de guerre et au retour des otages. »