Hollywood : Un groupe juif s’oppose au port d’un pin’s pro-Gaza aux Oscars

Une organisation, rassemblant des Juifs à Hollywood, a condamné les efforts livrés par un groupe d’artistes pro-palestiniens ayant appelé les participants à la prochaine cérémonie des Oscars prévue le 3 mars à arborer des pins en soutien à Gaza. L’organisation a déploré que les badges étaient « l’emblème du sang juif qui coule. »

Artists4Ceasefire, un collectif réunissant des personnalités du monde du spectacle, avait envoyé des lettres aux personnes qui prendront part à la cérémonie annuelle du cinéma, leur demandant d’arborer un pin’s appelant à un cessez-le-feu à Gaza.

Un cessez-le-feu est par ailleurs déjà en vigueur depuis plus d’un mois au sein de l’enclave côtière.

Le pin’s consiste en une main orange tenant un cœur sur un fond rouge. Artists4Ceasefire a assuré, dans ses courriers, qu’il « symbolise le soutien aux droits de l’Homme universels et le soutien à une paix durable ».

La Brigade – une organisation rassemblant des personnalités juives à Hollywood qui avait été fondée à la suite du pogrom commis par le Hamas dans le sud d’Israël, le 7 octobre 2023, pour assurer la défense des Juifs et d’Israël – a déploré que les lettres aient été envoyées le 20 février, le jour même où les corps sans vie d’Ariel et de Kfir Bibas, deux jeunes enfants à la chevelure rousse qui étaient retenus en otage par le Hamas et qui ont été assassinés en captivité par leurs geôliers, ont été rapatriés en Israël depuis la bande de Gaza.

« Le jour même où nous avons découvert que les bébés Bibas – des enfants juifs innocents – avaient été étranglés à mort et à mains nues par les terroristes, vous avez demandé à Hollywood de porter [le pin’s] avec fierté », est-il écrit dans une missive de la Brigade qui a été envoyée à Artists4Ceasefire.

La lettre de la Brigade a également fait remarquer que les mains rouges sont un symbole du lynchage de deux réservistes de Tsahal qui étaient accidentellement entrés dans la ville palestinienne de Ramallah, en l’an 2000, pendant la seconde Intifada. L’un des lyncheurs, Aziz Salha, s’était tenu à la fenêtre du commissariat où les deux Israéliens avaient été tués et il avait montré ses mains recouvertes de sang à une foule en liesse.

Depuis, Salha a été tué lors d’une frappe aérienne israélienne à Gaza, au mois d’octobre.

« Cette image infâme est désormais votre badge de ‘cessez-le-feu’, » a indiqué la lettre.

Le Palestinien Aziz Salha à une fenêtre, montrant ses mains tachées de sang, alors qu’une foule bat à mort deux soldats israéliens à Ramallah, en octobre 2000. (Crédit : Capture d’écran YouTube)

« Vous prétendez que vous voyez l’Humanité dans les deux camps. Pourtant, vous ignorez les faits qui ont entouré l’attaque terroriste barbare et historique du 7 octobre qui a été commise contre Israël ; vous continuez à avancer votre discours anti-israélien même après qu’Israël a accepté de conclure des cessez-le-feu avec le Hamas ET avec le Hezbollah ; [et] vous refusez de condamner les tactiques grotesques et sadiques qui sont celles du Hamas dans le cadre du cessez-le-feu », a poursuivi la Brigade dans son courrier.

L’organisation a aussi reproché à Artists4Ceasefire de ne pas avoir condamné l’état physique désastreux de certains otages lors de leur libération, ni les cérémonies qui ont été organisées lors de la remise des dépouilles des otages à la Croix rouge.

« Vous arboreriez donc avec fierté le symbole de personnes qui ont étranglé des bébés à mains nues ? Car c’est ce que représente la main rouge », est-il écrit dans la lettre.

« Ce pin’s n’est pas un symbole de paix. C’est l’emblème du sang juif qui coule ».

Certains artistes nominés aux Oscars avaient également porté ce badge rouge lors de la cérémonie, l’année dernière.

L’initiative prise par Artists4Ceasefire avait été lancée par une lettre ouverte qui était adressée au président américain de l’époque, Joe Biden. Elle appelait à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, à la libération de tous les otages et à l’acheminement des aides humanitaires aux civils de la bande.

Shiri, Kfir et Ariel Bibas. (Crédit : Forum des familles des otages et disparus)

Parmi les signataires de la lettre figuraient alors Ben Affleck, Ariana Grande, Bradley Cooper, Drake, Jon Stewart et Mark Ruffalo.

Au mois de septembre dernier, Artists4Ceasefire avait appelé à un embargo sur les ventes d’armes à destination d’Israël.

La guerre à Gaza avait éclaté le 7 octobre 2023, lorsque les terroristes du Hamas avaient envahi Israël et qu’ils avaient commis un véritable pogrom. Les hommes armés avaient massacré plus de 1200 personnes, des civils en majorité, et ils avaient kidnappé 251 personnes.

Les groupes terroristes de la bande de Gaza détiennent toujours 63 otages – dont 62 des 251 personnes qui avaient été enlevées par les terroristes du Hamas, le 7 octobre 2023. Sur ce chiffre, 36 personnes sont mortes, comme l’a confirmé l’armée israélienne, et leurs corps sans vie doivent être restitués à l’État juif. Les otages qui ont été libérés ont déclaré avoir subi des violences et de mauvais traitements de la part de leurs ravisseurs.

Le ministère de la Santé de Gaza, qui est placé sous la direction du Hamas, déclare que plus de 48 000 personnes ont été tuées ou sont présumées mortes dans les combats jusqu’à présent – un bilan invérifiable et qui ne fait aucune distinction entre civils et hommes armés. Israël, pour sa part, affirme avoir tué quelque 20 000 terroristes dans les combats menés sur le terrain en plus d’un millier d’hommes armés supplémentaires qui avaient été abattus sur le sol israélien, le 7 octobre et dans les jours qui avaient suivi.

Israël a expliqué que l’armée cherchait à minimiser le nombre de victimes civiles, soulignant que le Hamas utilise les civils de Gaza comme autant de boucliers humains en lançant ses attaques depuis des zones civiles – notamment depuis les habitations, les hôpitaux, les écoles et les mosquées.