Israël cible d’anciennes bases du régime Assad dans le sud de la Syrie

L’aviation militaire israélienne a mené lundi plusieurs frappes contre des installations militaires syriennes dans la province méridionale de Deraa. Cette opération s’inscrit dans une série de frappes visant les infrastructures du régime déchu de Bashar el-Assad depuis que le pays a été repris par les insurgés islamistes.

L’armée israélienne a déclaré avoir frappé des installations dans le sud de la Syrie dont « la présence […] constitue une menace pour l’État d’Israël et pour les opérations de l’armée israélienne », dans le but « d’éliminer les menaces futures ».

Deux sources de sécurité syriennes ont déclaré à Reuters qu’au moins six frappes ont touché une base dans la ville de Jbab, tandis qu’au moins huit autres ont touché une ancienne base militaire dans la ville d’Izraa. Aucune victime n’a été signalée.

L’armée israélienne a déclaré que des avions de combat ont frappé « des systèmes radar et des équipements de détection utilisés pour établir une image de renseignement aérien », ainsi que « des quartiers généraux et des sites militaires contenant des armes et des équipements militaires appartenant au régime syrien dans le sud de la Syrie ».

Les frappes sur Jbab et Ezraa, qui se trouvent au nord de la principale ville du sud, Daraa, ont été confirmées par l’agence de presse officielle syrienne SANA.

Les responsables israéliens se sont donnés comme mission de démilitariser la zone du sud de la Syrie proche de la frontière israélienne après la chute de Bachar al-Assad.

Des soldats des forces gouvernementales syriennes exposent des armes confisquées aux rebelles dans une base militaire de l’armée syrienne dans la ville d’Ezraa, province de Daraa, le 4 juillet 2018. (Crédit : AFP/ Youssef KARWASHAN)

Dans cette région, le contrôle du gouvernement syrien est faible et Israël a menacé de prendre pour cible les forces du président par intérim Ahmed al-Sharaa si elles s’y déployaient.

Israël a envoyé des troupes dans une zone tampon sous contrôle de l’ONU séparant les forces israéliennes et syriennes sur le plateau stratégique du Golan, où il maintient une présence militaire, à la suite de l’effondrement du régime d’Assad à la fin de l’année dernière.

La semaine dernière, le ministre de la Défense Israel Katz a décrit Sharaa comme un « terroriste djihadiste de l’école d’Al-Qaïda qui commet des actes horribles contre une population civile ».

Plus tôt dans la journée de lundi, le ministre des Affaires étrangères Gideon Saar a qualifié le régime de transition de « mal absolu ». Cette déclaration a été faite au lendemain de son avertissement aux nations européennes de ne pas baisser la garde face aux islamistes qui dirigent désormais Damas.