Israël en guerre - Jour 649

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Khamenei promet que l’Iran « ne se rendra pas » alors qu’Israël cherche à mettre fin à la guerre

Witkoff a déclaré avoir du mal à négocier avec les Iraniens alors que le guide suprême se cache aux regards ; les États arabes et l'AP condamnent l'attaque iranienne contre une base américaine au Qatar

L'ayatollah Ali Khamenei lors d'un discours télévisé, sous un portrait du défunt fondateur de la révolution, l'ayatollah Khomeini, le 13 juin 2025. (Crédit : Bureau du Guide suprême iranien via AP)
L'ayatollah Ali Khamenei lors d'un discours télévisé, sous un portrait du défunt fondateur de la révolution, l'ayatollah Khomeini, le 13 juin 2025. (Crédit : Bureau du Guide suprême iranien via AP)

L’Iran a continué à adopter un ton teinté de provocation à l’égard des États-Unis et d’Israël après avoir tiré des missiles qui ont pris pour cible une base militaire américaine au Qatar, dans la soirée de lundi, menaçant de poursuivre les combats alors que les initiatives visant à promouvoir la diplomatie, au niveau international, semblent toujours au point mort.

Dans sa première déclaration depuis l’attaque – une riposte à une frappe américaine qui a visé des installations nucléaires iraniennes, dimanche – le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a déclaré que ce n’était pas l’Iran qui avait déclenché le conflit. Il a ajouté que Téhéran n’accepterait pas d’être pris pour cible par qui que ce soit.

« Nous ne cèderons à aucune agression. C’est la logique de la nation iranienne », a-t-il dit dans un message qui a été diffusé sur son compte X.

Khamenei est en fuite depuis que les hostilités avec Israël ont débuté, vendredi dernier – ce qui rend les efforts de négociation avec les États-Unis particulièrement difficiles, a rapporté CNN lundi.

Selon le reportage, l’envoyé spécial américain au Moyen-Orient, Steve Witkoff, est resté en contact avec ses homologues iraniens depuis l’attaque américaine – mais les communications directes et indirectes entre les adversaires sont au point mort dans la mesure où Khamenei est tenu d’approuver toutes les décisions diplomatiques importantes, selon les responsables américains.

Un responsable iranien a indiqué à Reuters que l’Iran poursuivrait ses représailles en réponse aux attaques américaines.

Il a déclaré que l’Iran avait la rationalité nécessaire pour entamer des négociations après avoir puni l’agresseur – ajoutant que si les États-Unis souhaitent négocier, les attaques israéliennes et américaines doivent cesser.

La chaîne d’information israélienne N12 a signalé dans la journée de lundi que des messages avaient été transmis à Téhéran. Ils appelaient à la fin de la guerre et à la fin des tirs de missiles entre les deux camps dans les prochains jours.

Cette image satellite de Planet Labs PBC montre le site d’enrichissement nucléaire souterrain iranien de Fordo après les frappes aériennes américaines qui ont visé l’installation, le 22 juin 2025. (Crédit : Planet Labs PBC via AP)

De hauts responsables israéliens ont indiqué à la chaîne qu’Israël était sur le point d’atteindre ses objectifs de guerre, mais que l’État juif disposait encore d’options pour intensifier le conflit en frappant des milliers de cibles qui affaibliraient Khamenei.

Selon la chaîne, Israël considère le Liban comme un modèle susceptible de garantir que l’Iran ne sera pas en mesure de reconstruire ses capacités nucléaires et balistiques.

Depuis que le Hezbollah a accepté un cessez-le-feu au mois de novembre, Israël a frappé des sites et des terroristes du groupe chiite à plusieurs reprises afin de s’assurer que le groupe soutenu par l’Iran ne serait pas en mesure de mener des attaques ou de reconstruire ses infrastructures à court terme.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a convoqué lundi son cabinet de sécurité à Jérusalem pour discuter de la campagne en cours contre l’Iran, a déclaré un ministre au Times of Israel.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu faisant une déclaration vidéo en hébreu, le 22 juin 2025. (Crédit : Capture d’écran/GPO)

La France et les États arabes condamnent l’attaque contre le Qatar

L’Iran a riposté, comme c’était prévu, contre la base aérienne d’Al Udeid au Qatar, qui est utilisée par les forces locales ainsi que par les soldats américains, britanniques et d’autres pays étrangers.

Les responsables qataris et américains ont déclaré qu’il n’y avait pas eu de victimes et qu’il n’y avait pas eu de blessés lors de cette frappe et l’Iran aurait mis en garde au préalable Doha, faisant probablement part de son intention de lancer une attaque dans le but d’éviter une nouvelle escalade.

Après cette dernière, le président français Emmanuel Macron a appelé sur X à un retour à la diplomatie avec pour objectif de mettre un terme à « la spirale du chaos ».

Avant la publication du message qui a été écrit par Macron sur les réseaux sociaux, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a déclaré devant les caméras de la chaîne de télévision France 2 que les frappes aux missiles, qui n’avaient fait aucune victime, constituaient une « escalade dangereuse ». Il a appelé toutes les parties à faire preuve de retenue.

Les Émirats arabes unis ont diffusé une déclaration condamnant « avec la plus grande fermeté » les tirs de missiles iraniens.

Le ministère saoudien des Affaires étrangères a emboîté le pas, exprimant « sa condamnation et sa dénonciation, dans les termes les plus forts possibles, de l’agression lancée par l’Iran contre l’État frère du Qatar ».

L’Autorité palestinienne a également condamné l’attaque, la qualifiant de « violation flagrante de la souveraineté de l’État frère du Qatar ». Elle a réaffirmé son soutien « à l’État du Qatar et à son peuple frère ».

Juste avant les explosions, le président iranien Massoud Pezeshkian a écrit sur X : « Nous n’avons ni déclenché la guerre, ni cherché à la provoquer. Mais nous ne laisserons pas l’invasion du grand Iran rester sans réponse ».

Le Conseil national de sécurité iranien a confirmé avoir attaqué la base au Qatar, ajoutant que sa riposte ne « constituait aucune menace » pour son voisin du Golfe.

Le Qatar a fermement condamné l’attaque iranienne et il a indiqué que les missiles avaient été interceptés sans faire état de victimes ni de blessés. La base avait été évacuée au préalable.

Doha considère cette attaque comme « une violation flagrante de la souveraineté et de l’espace aérien du Qatar, ainsi qu’une violation du droit international et de la Charte des Nations unies », et « se réserve le droit de répondre directement de manière proportionnée à la nature et à l’ampleur de cette agression flagrante », a écrit le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar, Majed Al Ansari, dans un communiqué.

Aux premières heures de la matinée de dimanche, les forces américaines avaient bombardé trois sites nucléaires cruciaux en Iran, à Fordo, Natanz et Ispahan, mettant fin à plus d’une semaine de spéculations sur la question de savoir si les États-Unis se joindraient à la campagne menée par Israël visant à déjouer les plans de Téhéran s’agissant de fabriquer une bombe nucléaire.

Les responsables américains ont déclaré que les trois sites avaient été grièvement endommagés lors des attaques, mais les experts ont estimé qu’il faudrait du temps pour évaluer pleinement l’impact des frappes, en particulier sur Fordo, un site enfoui dans les profondeurs d’une montagne au sud de Téhéran.

Dans son premier message depuis l’attaque iranienne contre Al Udeid, le président américain Donald Trump n’a pas mentionné les représailles iraniennes et il a préféré critiquer les médias qui auraient affirmé que les sites nucléaires iraniens n’avaient pas été détruits lors des frappes.

Le président Donald Trump marche sur la pelouse sud à son arrivée à la Maison Blanche, le 21 juin 2025, à Washington. (Crédit : AP Photo/Jose Luis Magana)

« Les sites que nous avons frappés en Iran ont été totalement détruits, et tout le monde le sait. Seuls les fake news diraient autrement dans le but d’essayer de dénigrer autant que possible — Et même eux disent qu’ils ont été ‘assez bien détruits’ ! » a écrit Trump sur Truth Social.

Israël a lancé une série de frappes préventives contre des infrastructures nucléaires et balistiques iraniennes, contre des généraux et des scientifiques nucléaires iraniens en date du 13 juin, après avoir averti pendant des années que la république islamique cherchait à se doter de la bombe atomique.

L’Iran, qui revendique ouvertement la destruction d’Israël, a toujours nié chercher à se doter d’armes nucléaires. La république islamique a toutefois enrichi de l’uranium à des niveaux qui n’ont aucune application pacifique, empêchant les inspecteurs internationaux de contrôler ses installations nucléaires et développant ses capacités en matière de missiles balistiques. Israël affirme avoir récemment pris des mesures en vue de la militarisation de ce programme.

L’Iran a riposté aux attaques israéliennes en lançant quelque 550 missiles balistiques et environ 1 000 drones sur Israël.

Selon les autorités de la Santé et les hôpitaux, les attaques iraniennes ont fait 24 morts, tous des civils, et des milliers de blessés en Israël.

Certains missiles ont touché des immeubles résidentiels, une université et un hôpital, causant d’importants dégâts.

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