La conférence annuelle du Habad rend hommage au rabbin Zvi Kogan assassiné aux Emirats

Des milliers de rabbins portant chapeau et manteau noirs se sont retrouvés dimanche matin, sur Eastern Parkway à Brooklyn, pour une photo de groupe du plus grand rassemblement rabbinique au monde qui a interrompu la circulation dans les deux sens, sous l’œil vigilant de dizaines de policiers.

Cette photo est l’une des traditions de la Conférence annuelle des émissaires du mouvement Habad-Loubavitch, qui rassemble les chefs des maisons Habad du monde entier qui viennent en aide aux communautés juives et aux voyageurs.

Mais cette année, la conférence, qui a réuni le nombre encore jamais atteint de 6 500 rabbins et invités venus d’une centaine de pays et des 50 États américains, a pleuré la mort de l’un d’entre eux : le rabbin Zvi Kogan, émissaire de Habad à Abou Dhabi, assassiné à la fin du mois dernier aux Émirats arabes unis.

Âgé de 28 ans, il faisait en sorte de faire rayonner la vie juive aux Émirats arabes unis, notamment en s’assurant de la disponibilité de la nourriture casher et en ouvrant le premier centre d’éducation juive du pays.

Selon des membres des autorités israéliennes, Kogan aurait été pris pour ciblée parce qu’il était juif, ce qui les a amenés à parler d’attentat terroriste antisémite. Il a été inhumé la semaine dernière au cimetière du mont des Oliviers, à Jérusalem.

Amis et collègues de Kogan ont parlé de lui avec affection, évoquant l’altruisme de ce leader tout entier voué à l’aide d’autrui et, dans le plus pur style Habad, ont promis de faire de sa mémoire une source d’inspiration.

Zvi Kogan, rabbin Habad assassiné aux Émirats arabes unis en novembre 2024. (Crédit : Habad)

« Si vous aviez vu l’attention particulière que Zvi avait pour chacun », a déclaré le rabbin Levi Duchman, grand rabbin des Émirats arabes unis, dans une vidéo en hommage à Kogan produite pour les besoins de cette réunion.

« Je sais une chose, c’est que lorsque nous recevons des nouvelles aussi terribles, notre réaction ne peut être que de croître davantage, apporter davantage de judaïsme aux Émirats arabes unis, avoir de l’influence sur davantage de Juifs et faire davantage de bonnes actions », a déclaré Duchman.

« Il était comme le grand frère sur lequel on peut toujours compter », a poursuivi le rabbin Mendel Duchman, lui aussi émissaire aux Émirats arabes unis. « Inspirés par Zvi, nous rentrerons chez nous en faisant en sorte d’être [encore plus] disponible pour autrui. »

La conférence Habad s’est déroulée lors du week-end de Thanksgiving, autour de quatre jours d’ateliers et d’un Shabbat communautaire de grande ampleur. Les points d’orgue en ont été la visite de l’Ohel où est enterré le dernier rabbin Loubavitch, Menachem M. Schneerson, et le dîner de gala, dimanche soir, dans le New Jersey.

La conférence de cette année s’est tenue dans le contexte des guerres d’Israël et de la montée de l’antisémitisme partout dans le monde.

Des rabbins Habad prient sur le lieu de repos du dernier rabbin Loubavitch, le rabbin Menachem M. Schneerson, le vendredi 29 novembre 2024. (Crédit : Shmulie Grossbaum/Chabad.org)

Les attaques contre les Juifs dans les communautés et sur les campus universitaires ont explosé depuis le 7 octobre 2023, jour où des terroristes du Hamas venus de Gaza ont attaqué le sud d’Israël en tuant près de 1 200 personnes et en faisant 251 otages, ce qui a déclaré la guerre qui se poursuit encore aujourd’hui.

Les participants à ce rassemblement organisé aux États-Unis sont représentatifs de communautés juives avec des besoins communautaires très différents, allant des rabbins ukrainiens installés dans un pays en guerre à ceux qui œuvrent sur les campus universitaires des États-Unis, en passant par ceux qui prennent soin de communautés nouvelles ou de petites communautés dépourvues d’infrastructures proprement juives, a indiqué le Mouvement Habad.

Des représentants des quelque 1 400 rabbins Habad qui vivent en Israël ont assisté à l’événement, contrairement à l’année dernière où la plupart étaient restés en Israël à cause de la guerre.

Malgré les difficultés, le Habad a relevé qu’une centaine de jeunes émissaires avaient pris de nouveaux postes ces douze derniers mois et que de nouveaux avant-postes s’étaient créés : en Andorre ; sur l’île française de la Martinique, dans les Caraïbes ; à Trois-Rivières, au Canada et dans la ville de Surprise, dans l’État américain de l’Arizona.