La famille de Sarah Milgrim, tuée à Washington, dénonce les soutiens au terroriste

La famille de Sarah Milgrim, une jeune Américaine, employée à l’ambassade d’Israël à Washington, s’est exprimé à la télévision pour la première fois depuis son assassinat le mois dernier, dénonçant les activistes qui justifient ce double meurtre. L’interview a été diffusée mercredi par CBS News.

Milgrim, 26 ans, a été abattue aux côtés de son compagnon, Yaron Lischinsky, 30 ans, lui aussi employé de l’ambassade, alors qu’ils quittaient un événement organisé au Capital Jewish Museum. Ils venaient d’assister à une conférence sur les efforts humanitaires dans la bande de Gaza.

Leur assassin présumé, Elias Rodriguez, un activiste d’extrême gauche de 31 ans originaire de Chicago, criait « Free Palestine » lorsqu’il a été arrêté sur le lieu du crime. Selon les documents d’inculpation, il a ensuite déclaré à la police : « Je l’ai fait pour la Palestine, je l’ai fait pour Gaza. »

Lors d’une interview émouvante accordée à CBS News, la mère de Sarah, Nancy Milgrim, a été interrogée sur les activistes qui ont exprimé leur soutien au terroriste. Plusieurs groupes, dont une faction des Socialistes démocrates d’Amérique et le groupe extrémiste anti-Israël Unity of Fields, ont apporté leur soutien à Rodriguez.

« Je ne sais rien de tout cela, mais Sarah n’était pas contre les Palestiniens, elle n’était pas contre les habitants de Gaza », a déclaré Nancy Milgrim.

« Elle mettait tout son cœur à chercher un moyen pour que chacun puisse vivre en paix », a-t-elle ajouté.

« Dans le judaïsme, rien n’est plus important que la vie et son caractère sacré, et dans quel but on se bat et on se sacrifie », a déclaré Jacob, le frère aîné de Sarah Milgrim, à CBS. « À quoi cela a-t-il servi de me prendre ma sœur ? Cela ne changera rien », a-t-il ajouté.

La famille a décrit Sarah comme « l’enfant parfaite », passionnée par l’environnement, sa communauté et sa famille.

Originaire du comté de Johnson, au Kansas, Sarah s’était rendue plusieurs fois en Israël, d’abord pour sa bat mitzvah à Jérusalem, puis pendant ses études universitaires. Son engagement pour la paix avait débuté bien avant son emploi à l’ambassade, notamment à travers le programme Tech2Peace, qui réunit de jeunes Israéliens et Palestiniens pour du dialogue et une formation technologique.

Un cortège funèbre quitte la Congrégation Beth Torah après les funérailles de Sarah Milgrim, tuée la semaine dernière devant un musée juif de Washington, le 27 mai 2025, à Overland Park, Kansas (Crédit : Charlie Riedel)

« En général, ce sont les parents qui essaient de façonner leurs enfants », a déclaré son père, Robert Milgrim, à CBS, décrivant Sarah comme une jeune femme animée d’une clarté morale et d’une force intérieure rares pour son âge. « Mais c’est Sarah qui nous a façonnés… Je suis une personne différente aujourd’hui, après avoir découvert tout ce qu’elle a accompli, son courage… et son engagement pour la paix. »

Après avoir obtenu son master en affaires internationales à l’American University, Sarah Milgrim a rejoint la mission diplomatique israélienne en novembre 2023. C’est là qu’elle a rencontré Yaron Lischinsky, un Israélien qui venait d’intégrer l’ambassade à l’issue de ses études.

Yaron Lischinsky et Sarah Milgrim. (Crédit : Autorisation)

Selon le père de Sarah, leur relation était très sérieuse – ce que la famille a pleinement compris après la tragédie. L’ambassadeur d’Israël aux États-Unis, Yechiel Leiter, leur aurait confié que Yaron avait prévu de demander Sarah en mariage lors d’un prochain voyage en Israël. À l’insu de ses proches, Sarah avait même fait du repérage avec une amie pour lui donner des indices sur les bagues.

« Nous avons vu leur amour s’épanouir », a déclaré Robert Milgrim. « Et nous savions à quel point il était fort. »

« Nous n’avons pas encore vraiment intégré sa mort », a-t-il ajouté. « Pour l’instant, je souffre. Je suis trop blessé pour dire s’il s’agit de colère ou de frustration, et je ne sais pas ce que je ressentirai ensuite. »

La famille Milgrim prévoit de se rendre en Israël dans l’année pour rencontrer la famille de Yaron Lischinsky et se recueillir sur sa tombe.

Le ministère américain de la Justice a annoncé qu’Elias Rodriguez avait été inculpé de deux chefs de meurtre au premier degré, ainsi que d’autres chefs, dont le meurtre de fonctionnaires étrangers.

Une déclaration sous serment d’un agent du FBI précise que Rodriguez criait « Free Palestine » au moment où la police l’escortait hors du bâtiment.

Rodriguez a ensuite déclaré aux enquêteurs qu’il admirait Aaron Bushnell, un militant anti-israélien qui s’était immolé devant l’ambassade d’Israël l’an dernier, le qualifiant de « martyr ». Rodriguez a également précisé avoir acheté un billet pour l’événement trois heures avant son ouverture.

L’enquête est menée conjointement par le FBI et la police métropolitaine de Washington. Le dossier est poursuivi par le bureau du procureur du District de Columbia.