La musicienne israélienne Korin Allal décède à l’âge de 69 ans

La musicienne Korin Allal, auteur et interprète de nombreuses chansons très appréciées au cours des cinq dernières décennies, est décédée des suites d’un cancer du pancréas à l’âge de 69 ans.

Malgré son diagnostic, Korin a passé l’année dernière en tournée, se produisant pour ses fans avec une chaise sur la scène au cas où elle aurait besoin de s’asseoir.

En novembre, un mois avant sa mort, Korin Allal a donné son dernier spectacle, « Friends Sing Korin Allal », au club Barby Tel Aviv de Jaffa, avec les musiciens Shomi Shabat, Riki Gal, Ehud Banai et d’autres.

Ce soir-là, Korin Allal a interprété plusieurs de ses chansons les plus populaires, dont « A Small Country with a Mustache » et « I Have No Other Country », la chanson désormais légendaire qu’elle a composée en 1982 sur des paroles d’Ehud Manor et qui a été chantée dans sa première itération emblématique par Gali Atari.

Il y a deux semaines, Allal a enregistré sa dernière chanson, « I Will Reveal Your Face », avec Moshe Waldman, une ode à Dieu et sans doute à ses derniers jours sur Terre.

Comme de nombreux musiciens israéliens au cours des 14 derniers mois, Allal s’est produite après l’attaque terroriste du Hamas du 7 octobre 2023 pour les évacués, les personnes endeuillées et les familles d’otages, alors qu’elle luttait déjà contre sa maladie mortelle.

Dans une interview diffusée il y a environ un an, elle a déclaré à la chaîne N12 qu’elle avait reçu deux poches de sang avant un spectacle.

« J’en avais besoin pour mon corps », a déclaré Allal. « Tout le monde souffre, chacun pour ses propres raisons, et je me sens également comme une otage. J’ai l’impression qu’ils m’ont enlevé de ma maison, je me sens en deuil. Mais nous avons aussi besoin de ces petits moments pour donner un peu de lumière et de nourriture à l’âme ».

Korin Allal chante l’Ecclésiaste au festival de l’oud. (Crédit photo : Itamar Cohen/Yoki Photographers)

Allal est née en 1955 en Tunisie, où elle a vécu jusqu’à l’âge de huit ans, lorsque sa famille a dû fuir le pays en raison du travail de son père en tant qu’agent du Mossad.

Après l’arrivée de sa famille en Israël, elle a commencé sa carrière musicale, rejoignant divers groupes en tant que guitariste et chantant dans une chorale militaire pendant son service militaire.

À la fin de son service, elle a travaillé comme choriste pour plusieurs artistes israéliens célèbres, dont Arik Einstein, et s’est produite dans de nombreux spectacles et comédies musicales.

Le premier album solo d’Allal, intitulé simplement « Korin Allal », est sorti en 1984 après qu’elle eut contracté une grave tendinite. Cela l’a obligée à arrêter de jouer de la guitare pendant un certain temps, puis elle a étudié la musicologie et a commencé à jouer du synthétiseur.

Au cours des 33 années suivantes, Allal a publié 14 autres albums, dont le dernier est sorti en 2017.

Cette rockeuse chevronnée a souvent été considérée comme la Melissa Etheridge ou la Laurie Anderson d’Israël.

Durant les années 1980, Allal a publié deux autres albums – « Forbidden Fruits » (1987) et « Antarctica » (1989) – et a composé la musique de la célèbre chanson hébraïque d’Ehud Manor « I Have No Other Country », qu’elle a interprétée à plusieurs reprises, et de « The Kurkar Road » d’Arik Sinai.

Dans les années 1990, Allal sort trois autres albums – « My Mother’s Tongue » (1990), qui reprend essentiellement des chansons françaises, « Rare Species » (1991) et « When It’s Deep » (1997) – et produit des albums pour le groupe The Witches et la chanteuse Gali Atari.

En 2001, Allal a révélé sa relation homosexuelle avec son manager, Ruthie Parran, avec qui elle a eu deux enfants, Omer et Yonatan. Le couple s’est marié en juin 2014.

Au cours des années suivantes, Allal a sorti « Taninanak » (2001), « Sky Blue » (2004) et « So Simple » (2008). En 2009, elle a participé à l’émission « Big Brother VIP » et s’est classée cinquième.

Ses derniers albums sont sortis dans les années 2010 : « Chocolate Rabbits » (2011), qui contient des chansons pour enfants ; « The Picture’s Gained So Many Colours » (2014) ; « Ecclesiastes » (2015) ; et « Like Everyone Else » (2017).

Corinne Allal s’est attaquée à l’Ecclésiaste pour sa première participation au festival de l’oud. (Crédit photo : Itamar Cohen/Yoki Photography).

Allal a continué à se produire au cours des sept dernières années de sa vie, bien qu’elle ait lutté contre un cancer du sein, puis contre un cancer du pancréas.

La Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique en Israël lui a décerné un prix pour l’ensemble de sa carrière en 2003, et elle a reçu le Landau Lifetime Achievement Award en 2022 pour sa contribution à la musique israélienne.

Elle laisse derrière elle sa compagne Ruti et leurs enfants, Omer et Yonatan.

En rendant hommage à Korin Allal jeudi, le président Isaac Herzog a déclaré qu’elle était « une espèce rare de talent et de sensibilité, dont la contribution unique à la musique israélienne pendant des années a été un élément central de la musique de nos vies ».

« Elle était une chanteuse à la voix particulièrement particulière et, en tant que compositrice, guitariste et auteur, elle se distinguait par sa modestie, son humanité et son charme personnel. Les merveilleuses chansons de Korin continueront à être jouées, et son talent unique continuera à colorer nos vies d’une teinte qu’elle seule pouvait donner », a-t-il déclaré.

La ministre de la Culture et des Sports, Miki Zohar, a également commenté le décès d’Allal, la remerciant pour son « travail et son héritage musical qui resteront à jamais dans nos oreilles et nos cœurs ».