L’administration Trump gèle des dizaines de subventions de Princeton dans le cadre d’une enquête sur l’antisémitisme

L’université de Princeton a déclaré mardi que le gouvernement américain avait gelé plusieurs dizaines de subventions de recherche accordées à l’établissement, faisant de celui-ci la dernière institution universitaire visée par l’administration Trump dans le cadre d’une répression de l’antisémitisme sur les campus, en pleine vague de manifestations pro-palestiniennes contre Israël.

Le président de Princeton, Chris Eisgruber, a déclaré que des agences gouvernementales, dont la NASA et les départements de la défense et de l’énergie, avaient informé l’université de cette décision. L’université, qui fait partie des dizaines d’établissements visés par des enquêtes fédérales sur l’antisémitisme, a déclaré dans un communiqué qu’elle n’avait reçu aucune raison de cette action et n’a pas fourni de valeur monétaire pour les subventions.

L’administration Trump a menacé de réduire les subventions fédérales aux universités en raison des accusations de tolérance de l’antisémitisme et de manquement à la protection des étudiants juifs lors des manifestations pro-palestiniennes contre Israël pendant la guerre avec le Hamas à Gaza.

« Nous nous engageons à lutter contre l’antisémitisme et toutes les formes de discrimination, et nous coopérerons avec le gouvernement dans la lutte contre l’antisémitisme. Princeton défendra également vigoureusement la liberté académique et les droits de cette université à une procédure régulière », a déclaré Eisgruber dans le communiqué.

Un porte-parole du département de l’Énergie a déclaré que l’agence avait « suspendu le financement de l’université de Princeton en attendant la fin de l’enquête du département de l’Éducation sur Princeton concernant le harcèlement antisémite ». Le mois dernier, le département de l’Éducation a envoyé une lettre à 60 universités, dont Princeton, les avertissant qu’il pourrait prendre des mesures coercitives à leur encontre.

Les autres agences fédérales n’ont fait aucun commentaire dans l’immédiat.

Chris Eisgruber, président de l’université de Princeton (capture d’écran YouTube)

Princeton faisait partie des 60 universités qui ont reçu une lettre d’avertissement du ministère de l’Éducation en mars pour des accusations d’antisémitisme. Elle indiquait que les écoles pourraient faire l’objet de mesures coercitives si elles ne s’attaquaient pas aux préjugés antijuifs sur le campus. Toutes les écoles de l’Ivy League, à l’exception de Penn et de Dartmouth, figuraient sur la liste.

Le département de l’Éducation a ouvert une enquête à Princeton en avril 2024 sous l’administration Biden. Elle faisait suite à une plainte déposée par le rédacteur en chef de Campus Reform, un organe de presse conservateur, a rapporté le média. La plainte faisait état d’une manifestation pro-palestinienne au cours de laquelle des slogans tels que « Intifada » auraient été scandés, ainsi que d’autres qualifiés d’antisémites.

Le rédacteur en chef du média a déposé des dizaines d’autres plaintes pour antisémitisme auprès du département de l’Éducation.

Les manifestants, y compris certains groupes juifs, affirment que l’administration du président américain Donald Trump confond à tort leurs critiques d’Israël et leur soutien aux Palestiniens avec l’antisémitisme et le soutien aux terroristes du Hamas.

L’administration Trump examine également 9 milliards de dollars de contrats fédéraux et de subventions accordés à l’université de Harvard.

Des manifestants anti-israéliens manifestent près d’un mémorial pour le premier anniversaire du pogrom du Hamas dans le sud d’Israël à New York, le 7 octobre 2024 à New York. (Crédit : Alex Kent / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP)

Le mois dernier, elle a annulé 400 millions de dollars de financement fédéral pour l’université de Columbia, qui avait été l’épicentre des manifestations pro-palestiniennes sur les campus.

Eisgruber, de Princeton, s’était fait entendre en tant que voix de l’opposition alors que l’administration Trump intensifiait la pression sur Columbia, la qualifiant de plus grande menace pour les universités américaines depuis des décennies.

« L’attaque contre Columbia est une menace radicale pour l’excellence universitaire et le leadership américain en matière de recherche », a écrit Eisgruber dans un essai publié le 19 mars dans le magazine The Atlantic. « Les universités et leurs dirigeants devraient s’exprimer et intenter des poursuites avec force pour protéger leurs droits. »

L’administration Trump a également pris pour cible les écoles sur d’autres questions de guerre culturelle telles que la diversité, l’équité et les programmes d’inclusion et a suspendu un financement de 175 millions de dollars à l’Université de Pennsylvanie en raison de ses politiques sportives en faveur des personnes transgenres.