L’administration Trump rétablit les visas des étudiants

JTA – Le département de la Justice a annoncé vendredi qu’il allait revenir sur l’annulation de centaines de visas d’étudiants en raison des pressions juridiques croissantes.

Il est difficile de dire si cette mesure affectera les cas très médiatisés d’étudiants dont les visas avaient été révoqués en raison de leur participation à des manifestations anti-israéliennes et pro-palestiniennes.

L’annonce a directement porté sur une autre série de révocations, plus répandue. Elle a concerné des étudiants qui avaient été arrêtés, même pour des infractions mineures et même dans des cas où les accusations avaient finalement été rejetées. Ces révocations, qui ont touché des étudiants du monde entier, ont fait l’objet de plus de cent contestations devant les tribunaux avec des décisions qui se sont révélées être défavorables au gouvernement dans au moins 50 cas, selon Politico.

Aujourd’hui, le département de la Justice a fait savoir qu’il n’annulera plus les visas d’étudiants sur la base des dossiers enregistrés dans les données du Student and Exchange Visitor Information Systems, connu sous le nom de SEVIS, jusqu’à ce qu’un meilleur système soit mis au point.

Cette volte-face intervient alors que l’administration Trump fait face à des critiques de plus en plus vives sur les mesures de répression décidées à l’encontre des étudiants contestataires et des immigrés – des condamnations qui ont aussi émané de groupes juifs.

Mardi, l’HIAS, l’association historique juive d’aide à l’immigration, a publié une lettre signée par plus de 560 responsables religieux juifs qui ont condamné « une utilisation immorale de la loi » de la part de l’administration Trump.

« En tant que Juifs et en tant qu’Américains, nous refusons de garder le silence face à la cooptation des statuts de notre nation et nous exprimons notre inquiétude face au chemin où elle est susceptible de nous mener », est-il écrit dans la lettre de l’HIAS. « Nous exigeons que l’administration abandonne son interprétation manipulatrice de la loi et qu’elle retrouve son engagement à l’égard des droits inaliénables qui sont la source de la grandeur de notre pays ».

La majorité des étudiants soupçonnés d’être pris pour cible en raison de leur activisme se trouvent toujours dans le pays, mais au moins deux d’entre eux ont choisi de quitter les États-Unis plutôt que de lutter contre leur expulsion devant les tribunaux. Il s’agit notamment de Momodou Taal, leader des manifestations à l’université de Cornell, et d’une étudiante diplômée de l’université de Columbia qui a soutenu qu’elle n’était pas impliquée dans les manifestations organisées sur le campus de l’école, mais qui a été arrêtée avant que les charges retenues à son encontre ne soient abandonnées.