L’AP reconnaît sa responsabilité dans la mort d’un homme après des accusations erronées

L’Autorité palestinienne a reconnu jeudi sa responsabilité dans la mort d’un homme de 19 ans tué lors de récentes violences interpalestiniennes à Jénine, ville de Cisjordanie.

Rahabi al-Chalabi a été tué lundi au cours d’affrontements entre les forces de sécurité palestiniennes et des groupes terroristes locaux. Les forces de sécurité ont affirmé dans un premier temps qu’il avait été battu à mort par des fauteurs de troubles.

Mais jeudi, l’Autorité palestinienne a indiqué qu’après avoir examiné tous les détails, elle portait l’entière responsabilité de cette mort.

L’AP s’est « engagée à régler les répercussions » de l’incident mortel « d’une manière à garantir le respect de la justice et des droits ».

Les affrontements, qui ont également blessé un proche de Shalabi âgé de 16 ans, ont déclenché une vive condamnation de la part du groupe terroriste palestinien du Hamas qui a dénoncé les forces de sécurité de l’AP, dominée par le Fatah, son rival politique.

Yesterday, the Ramallah Authority’s forces opened fire on the unarmed Palestinian youth Rabhi Shalabi, killing him on the spot in the West Bank. pic.twitter.com/sGJfmJFKpp

— Warfare Analysis (@warfareanalysis) December 11, 2024

Selon une vidéo circulant sur les réseaux sociaux – que l’AFP n’a pas pu vérifier de manière indépendante –, Shalabi et son parent semblent s’être arrêtés en scooter près d’un véhicule blindé des forces de sécurité de l’AP avant d’être abattus.

Depuis le début du mois, les tensions en Cisjordanie se sont intensifiées, notamment après l’arrestation par l’AP de plusieurs terroristes.

Jeudi dernier, des terroristes armés se sont emparés de deux véhicules officiels de l’AP et ont défilé dans le camp de réfugiés de Jénine en brandissant des drapeaux du groupe terroriste du Jihad islamique palestinien, allié au Hamas dans la bande de Gaza.

Des échanges de tirs ont éclaté dans la zone et se sont poursuivis lundi, malgré les efforts pour apaiser les tensions.

Des images de l’AFPTV montrent des fenêtres brisées et des dégâts causés par un incendie à l’hôpital local dans la nuit de samedi à dimanche.

Un homme passe devant un magasin fermé avec un drapeau palestinien pendant une grève générale, un jour après les affrontements entre les forces de sécurité palestiniennes et les groupes terroristes locaux, dans la ville de Jénine en Cisjordanie, le 10 décembre 2024. (Crédit : Zain Jaafar/AFP)

Ces affrontements entre terroristes locaux et forces de l’AP viennent s’ajouter aux violences croissantes en Cisjordanie. Cette escalade inclut des raids militaires israéliens intensifiés et des attaques perpétrées par des habitants d’implantations, depuis le pogrom du Hamas dans le sud d’Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre en cours.

Depuis cette date, les forces israéliennes ont arrêté environ 5 250 Palestiniens recherchés en Cisjordanie, dont plus de 2 050 affiliés au Hamas.

D’après le ministère de la Santé de l’AP, plus de 716 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie depuis le début des hostilités. Tsahal affirme que la majorité d’entre eux étaient des terroristes abattus lors d’échanges de tirs, des émeutiers confrontant les troupes ou des terroristes menant des attaques.

Au cours de la même période, 42 personnes, dont des membres des forces de sécurité israéliennes, ont été tuées dans des attaques terroristes en Israël et en Cisjordanie. Six autres membres des équipes de sécurité ont été tués lors d’affrontements avec des terroristes en Cisjordanie.