Israël en guerre - Jour 530

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Le cabinet de Netanyahu explique pourquoi il n’a pas transmis l’alerte quelques heures avant l’attaque du 7 octobre

Confirmant un rapport sur l'envoi par Tsahal d'un document détaillant une activité inhabituelle du Hamas, le cabinet du Premier ministre défend la conduite de l'officier de renseignement, indiquant que l'information n'était pas classée comme urgente

Le ministre de la Défense Yoav Gallant, à gauche, le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le général de division Avi Gil lors de la libération de deux otages à Rafah, dans le sud de Gaza, le 12 février 2024. (Crédit : Shin Bet)
Le ministre de la Défense Yoav Gallant, à gauche, le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le général de division Avi Gil lors de la libération de deux otages à Rafah, dans le sud de Gaza, le 12 février 2024. (Crédit : Shin Bet)

Le cabinet du Premier ministre Benjamin Netanyahu a reconnu samedi que l’officier de renseignement du Premier ministre avait reçu un brief de l’armée israélienne détaillant des activités suspectes du Hamas trois heures avant l’assaut du groupe terroriste le 7 octobre 2023, et qu’il ne l’avait pas transmis. Le cabinet du Premier ministre a fait valoir que cette décision était justifiée par le fait que le document n’était pas urgent.

Cet aveu fait suite à un reportage de la chaîne N12, selon lequel Tsahal avait rédigé un document décrivant les nombreux signes inquiétants d’activité du Hamas à Gaza cette nuit-là et l’avait envoyé aux officiers de renseignement de sept dirigeants israéliens clés, dont Netanyahu et Yoav Gallant, alors ministre de la Défense.

Le cabinet de Gallant n’a pas pu joindre son officier de renseignement, qui n’a donc pas reçu le document à ce moment-là, selon le reportage.

L’officier de renseignement de Netanyahu et les cinq autres ont tous reçu le document. Mais le cabinet de Netanyahu n’a pas transmis l’information à la hiérarchie, toujours selon le reportage.

Tsahal n’aurait pas cherché à savoir pourquoi le document n’avait pas été transmis parce que ses enquêtes sur les échecs du 7 octobre, publiées au cours de la semaine écoulée, ne concernaient pas l’échelon politique.

Le reportage a cité l’officier de Tsahal qui a supervisé l’enquête des services de renseignement de l’armée, Moshe Schneid, qui a déclaré : « Je n’ai pas vérifié ce qui se passait [dans la chaîne de commandement du cabinet du Premier ministre] parce que je me méfiais beaucoup de sonder l’échelon politique. J’ai rencontré l’officier de renseignement du Premier ministre plusieurs fois dans la rue et je me suis bien gardé de lui poser la moindre question à ce sujet. »

Le reportage a également cité le chef d’état-major sortant de Tsahal, Herzi Halevi, qui a déclaré que Tsahal n’avait pas rendu public le fait que le cabinet du Premier ministre avait été alerté des activités suspectes du Hamas trois heures avant l’invasion, « alors que cela aurait pu nous aider face aux reproches qui nous sont faits. Nous sommes particulièrement responsables et discrets. Il est dommage que ce ne soit pas réciproque ».

Le chef d’état-major de Tsahal, le lieutenant-général Herzi Halevi, assiste à une réunion de la commission de la Défense et des affaires étrangères à la Knesset à Jérusalem, le 28 janvier 2025. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Il a aussi cité Halevi qui a ajouté : « Si l’officier de renseignement du Premier ministre était une personne intègre, il aurait déjà dû dire à [Netanyahu] qu’il était au courant [des préparatifs du Hamas juste avant l’attaque] et qu’il n’avait pas mis [Netanyahu] au courant. [Le cabinet] ne l’a pas fait. »

Netanyahu a précisé à maintes reprises n’avoir reçu aucun avertissement spécifique avant l’attaque du Hamas.

Réagissant au reportage, le cabinet de Netanyahu a accusé Halevi d’essayer de se soustraire à sa responsabilité dans les attaques du 7 octobre.

« Il est très regrettable que le chef d’état-major choisisse d’attaquer publiquement un officier moral et digne de confiance de Tsahal », a déclaré le cabinet du Premier ministre dans un communiqué, « tout en essayant de rejeter la responsabilité de l’erreur du 7 octobre sur ses subordonnés ».

L’officier de renseignement a reçu le message en même temps qu’un rapport indiquant que le Hamas opérait comme à son habitude et que le Commandement sud de Tsahal tiendrait une réunion dans la matinée, selon le cabinet du Premier ministre, qui a déclaré que l’officier a ensuite transmis le message au secrétaire militaire de Netanyahu, Avi Gil, mais a décidé de ne pas le réveiller, car le message n’indiquait pas d’urgence.

Le cabinet de Netanyahu a ajouté que l’officier de renseignement n’avait pas été interrogé dans le cadre des enquêtes de Tsahal et a déclaré qu’il n’avait pas été autorisé à assister à la présentation des conclusions.

« Le Premier ministre Netanyahu a toute confiance dans le secrétariat militaire de son cabinet », a déclaré son cabinet.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’exprime lors d’une conférence de presse conjointe avec le secrétaire d’État américain Marco Rubio (absent sur la photo) au cabinet du Premier ministre à Jérusalem, le 16 février 2025. (AP Photo/Ohad Zwigenberg,Pool)

Netanyahu, qui a servi en tant que Premier ministre de 2009 à 2021, puis à nouveau à partir de début 2023, a catégoriquement refusé de reconnaître une quelconque responsabilité dans l’incapacité à prévenir l’assaut du 7 octobre. Il a déclaré n’avoir reçu aucune information sur quoi que ce soit qui sorte de l’ordinaire avant le début de l’attaque.

Les enquêtes approfondies menées par Tsahal ont montré que l’armée avait détecté des signes d’activité inhabituelle du Hamas, mais aurait refusé de croire qu’il pourrait s’agir d’une attaque majeure planifiée à la suite d’une tactique longue de plusieurs années, ce qui aurait convaincu les services de sécurité que le Hamas ne s’intéressait pas à la guerre. Le chef d’état-major de l’armée, Halevi, quittera ses fonctions dans les prochains jours.

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