Le cousin de Carmel Gat estime que la pression exercée par Tsahal tue les otages

Le pire cauchemar de Gil Dickmann s’est réalisé lorsqu’il a appris que sa cousine Carmel Gat, qui avait survécu à 11 mois de captivité dans le Hamas, avait été tuée dans un tunnel à Gaza juste avant l’arrivée des forces israéliennes.

« Elle était à deux doigts de serrer son père dans ses bras », a déclaré à Reuters Dickmann, 32 ans, à l’extérieur de la Knesset, où il faisait pression sur les législateurs pour qu’un accord soit conclu afin d’obtenir la libération des otages.

« Nous avons échoué en tant que pays, nous avons échoué en tant que communauté. »

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Le corps de Gat et ceux de cinq autres otages ont été retrouvés par les troupes israéliennes le 1er septembre, ce qui a déclenché une vague de deuil et des manifestations de masse parmi les Israéliens qui exigeaient un accord sur les otages.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et les membres de sa coalition ont déclaré à plusieurs reprises qu’une pression militaire accrue permettrait de rapatrier les otages.

Une autopsie a révélé que Gat et les cinq autres otages avaient été abattus d’une balle dans la nuque à bout portant, moins de 48 heures avant que les forces israéliennes ne récupèrent les corps dans un tunnel sous la bande de Gaza.

« La pression militaire tue les otages », a déclaré Dickmann. « C’est un fait, nous le savons. »

Gil Dickmann devant le cercueil symbolique de sa cousine Carmel Gat, otage assassinée par ses ravisseurs du Hamas quelques jours plus tôt, lors d’une manifestation à Tel-Aviv le 5 septembre 2024, appelant à un accord entre otages et cessez-le-feu. (Crédit : Adar Ayal)

Le Hamas a déclaré dans des communiqués distincts qu’Israël était responsable de l’assassinat des otages et que Netanyahu était responsable de leur assassinat en faisant obstacle à un accord de cessez-le-feu.

Carmel Gat a été prise en otage le 7 octobre alors qu’elle se trouvait chez ses parents dans le kibboutz Beeri, dans le sud d’Israël.

Elle faisait partie des 251 personnes enlevées lorsque des milliers de terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud du pays pour tuer plus de 1 200 personnes, déclenchant ainsi la guerre à Gaza. Le Hamas a libéré 105 otages en échange de prisonniers palestiniens lors d’un cessez-le-feu d’une semaine en novembre.

Les pourparlers visant à ramener les otages et à mettre fin aux combats à Gaza sont depuis lors dans l’impasse.

Esther Buchshtav, dont le fils Yagev a aussi été tué en captivité au début de l’année, a déclaré lors d’une réunion à la Knesset lundi qu’une enquête militaire avait révélé que son fils avait été exécuté par le Hamas lorsque des soldats s’étaient approchés de l’endroit où il était détenu.

Dickmann est devenu l’un des visages les plus connus du mouvement en faveur d’un accord sur les otages. Il est souvent apparu dans les journaux télévisés du soir en Israël et des vidéos de ses discours enflammés et de ses échanges houleux avec les législateurs ont été très relayés sur les réseaux.

Esther (au centre), mère de l’otage décédé Yagev Buchshtav, s’exprimant lors de ses funérailles au kibboutz Nirim, dans le sud d’Israël, le 21 août 2024. (Crédit : Gil Cohen-Magen/AFP)

Le mois dernier, il a symboliquement franchi une clôture près de la frontière de Gaza avec d’autres familles d’otages qui réclamaient leurs proches.

Selon Dickmann, le grand nombre de personnes qui ont manifesté après la mort de Gat montre que le gouvernement israélien est déconnecté de la volonté de la population.

« Le peuple israélien veut la vie », a déclaré Dickmann. « Nous nous battons pour la vie des otages. Nous ne nous battons pas pour la vengeance ».