Le Hamas collectait des informations sur les villes frontalières visées lors du 7 octobre depuis des années – média

Le Hamas surveillait les autorités locales israéliennes, les membres des services de sécurité et les communautés situées aux abords de la frontière avec la bande de Gaza depuis au moins sept ans lorsqu’il a commis son massacre brutal, le 7 octobre 2023, selon un reportage qui a été présenté dimanche soir sur une chaîne de télévision. Pour la première fois, des images tournées par des caméras de surveillance et des documents sensibles saisis dans des ordinateurs utilisés par le groupe terroriste ont été diffusés.

Parmi les documents dont l’existence a été révélée dans ce reportage spectaculaire de la chaîne d’information N12, un document daté du mois de novembre 2020 qui démontre que le Hamas était en possession des adresses IP et des numéros de série de toutes les caméras de sécurité du Conseil régional de Shaar Hanegev et du secteur environnant les plages d’Ashkelon – une zone qui comprend le kibboutz Kfar Aza, l’une des communautés qui avaient été les plus durement touchées lors du pogrom.

Dans un autre document présenté par la chaîne, une liste semi-officielle d’agents de sécurité travaillant dans la région de Shaar Hanegev, avec leurs numéros de téléphone. Y figurent notamment les identités et les coordonnées des agents du kibboutz Kfar Aza, du kibboutz Nahal Oz et du kibboutz Mefalsim.

Selon le reportage, des dossiers de six pages avaient été établis sur chaque communauté – évaluant les avancées des plans d’attaque pour chacune d’entre elles, des plans que le groupe terroriste avait finalement mis en œuvre le 7 octobre 2023. En cette matinée de Shabbat, environ 3 000 hommes armés avaient franchi la frontière avec Israël et ils s’étaient livrés à un pogrom dans le sud du pays – massacrant plus de 1 200 personnes et kidnappant 251 personnes, qui avaient été prises en otage à Gaza.

La grande majorité des personnes tuées lorsque les terroristes avaient pris d’assaut les communautés situées aux abords de la frontière étaient des civils – notamment des bébés, des enfants et des personnes âgées qui avaient été froidement exécutés. Des familles entières avaient été tuées alors qu’elles se trouvaient dans leurs habitations et les hommes armés avaient commis un carnage dans une rave-party, abattant plus de 360 personnes. Ils s’étaient livrés à des atrocités et ils avaient commis des violences sexuelles à grande échelle.

Certains lieux publics où le Hamas s’était rendu, le 7 octobre, apparaissent dans les documents saisis dans les ordinateurs du groupe terroriste – les premières données recueillies semblent remonter à 2016. C’est notamment le cas du dispensaire médical et du jardin d’enfants du kibboutz Beeri et des commissariats de police d’Ofakim et de Sderot. Il y a également des listes de bibliothèques et de synagogues, note la chaîne dans son reportage.

Les soldats israéliens prennent position à Sdérot, dans le sud du pays, suite à une offensive terroriste meurtrière du Hamas, le 8 octobre 2023. (Crédit : Yossi Zamir/ Flash90)

En plus de ce travail de renseignement, les terroristes du Hamas qui ont été impliqués dans cette attaque dévastatrice avaient, semble-t-il, été choisis parmi des centaines de membres des commandos d’élite de toute la bande de Gaza. Ils auraient, semble-t-il, suivi un entraînement de plusieurs années ainsi que des tests continus pour évaluer leurs aptitudes.

« Nous constatons qu’il y a des renseignements très précis et très détaillés qui sont collectés par une armée, par l’aile armée du Hamas dans la bande de Gaza – une armée à tous les égards – qui a soigneusement recueilli des informations sur les cibles à attaquer et qui a préparé des fichiers d’informations sur ces cibles », a commenté Shalom Ben Hanan, un ancien haut-responsable du Shin Bet, auprès de N12. « Ce qui est surprenant, c’est la résolution affichée, ce sont les détails qui sont d’une telle précision et c’est le déploiement très, très vaste de nombreux outils de renseignement. »

Shalom Ben Hanan, ancien haut-responsable du Shin Bet, devant les caméras de la chaîne d’information N12, avec derrière lui des renseignements provenant des ordinateurs du Hamas, le 29 décembre 2024. (Capture d’écran)

En particulier, le reportage indique que le groupe terroriste palestinien surveillait les dirigeants locaux et les responsables de la sécurité dans le sud d’Israël bien avant le massacre de 2023 – notamment le chef du conseil régional de Sdot Negev, Tamir Idan, et le responsable de la sécurité, Rafi Babian, dont il s’est avéré que le Hamas possédait une photo à la clôture frontalière.

Le président du Conseil régional de Shaar Hanegev, Ofir Libstein, également dans le viseur du groupe terroriste, avait été tué lors des combats menés contre les hommes armés du Hamas, le 7 octobre. Pour sa part, Idan avait été sauvé d’une attaque au lance-roquettes, selon la chaîne.

L’ancien chef du conseil régional d’Eshkol, Gadi Yarkoni, a confié que sa maison avait été « marquée » – une marque signifiant qu’elle devait être précisément attaquée au cours du pogrom.

« Il semble qu’ils aient vérifié [mon adresse] il y a un certain temps… parce que j’ai déménagé environ trois ans avant le massacre et que [les terroristes] se sont présentés à mon ancienne habitation », a-t-il dit à la chaîne N12.

Gadi Yarkoni, chef du conseil régional d’Eshkol, assiste à une réunion de la commission des finances à la Knesset, à Jérusalem, le 23 octobre 2023. (Crédit : Oren Ben Hakoon/Flash90)

L’armée israélienne a mené des enquêtes internes pour mieux comprendre ses défaillances avant et pendant le pogrom commis par le groupe terroriste au pouvoir à Gaza – mais le gouvernement a refusé de nommer une commission d’enquête d’État et il s’est opposé à toute enquête qui pourrait inclure l’examen des échecs politiques qui ont entouré cet assaut surprise et dévastateur, sa préparation et ses conséquences.

Ce dernier reportage de la chaîne d’information N12 est l’un des nombreux reportages à avoir souligné à quel point les services de renseignement israéliens avaient été dans l’incapacité de réaliser que le Hamas était en mesure de préparer et de commettre une attaque de grande envergure contre Israël.