Le Hamas reçoit l’offre américaine pour relancer le cessez-le-feu contre un otage américain

Le Qatar a transmis au groupe terroriste palestinien du Hamas une nouvelle proposition américaine visant à rétablir le cessez-le-feu à Gaza, en échange de la libération de l’otage israélo-américain Edan Alexander, a déclaré jeudi un diplomate arabe de haut rang au Times of Israel.

En contrepartie de cette libération, le président américain Donald Trump publierait une déclaration appelant au calme à Gaza et à la reprise des négociations en vue d’un cessez-le-feu permanent, a précisé le diplomate, confirmant des informations rapportées par N12 et le site Axios.

Ce diplomate a toutefois exprimé son scepticisme quant à la possibilité que le Hamas accepte un tel accord en échange d’une simple déclaration du président américain. Selon lui, le groupe terroriste demanderait probablement des garanties plus substantielles, étant donné sa méfiance envers la volonté d’Israël de respecter les engagements pris.

Alexander est l’un des 59 otages encore détenus à Gaza, dont seulement 24 seraient toujours en vie, d’après les évaluations des services de renseignement israéliens.

Le Hamas avait déjà rejeté une proposition antérieure soumise par l’envoyé spécial américain au Proche-Orient, Steve Witkoff, qui visait à prolonger la première phase du cessez-le-feu. Le groupe insistait pour s’en tenir aux termes de l’accord signé en janvier, qui devait entrer dans sa deuxième phase le 2 mars. Cette phase prévoyait la libération de tous les otages encore en vie en échange d’un retrait total de Tsahal de la bande de Gaza et d’un arrêt complet des hostilités.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, refusant de mettre fin à la guerre tant que les capacités militaires et administratives du Hamas ne seraient pas entièrement démantelées, a rejeté le passage à la deuxième phase et privilégié une extension de la première phase du cessez-le-feu temporaire. Après plus de deux semaines de stagnation, Israël a repris ses opérations militaires intensives dans toute la bande de Gaza le 18 mars.

L’Égypte a ensuite tenté de convaincre le Hamas d’accepter une proposition largement similaire à celle proposée par Witkoff au début du mois, qui prévoyait la libération de cinq otages vivants en échange d’une prolongation de la première phase jusqu’au 19 avril, période durant laquelle les négociations de la deuxième phase du cessez-le-feu permanent pourraient se poursuivre.

Le Caire a menacé d’expulser un groupe de prisonniers sécuritaires palestiniens bloqués en Égypte depuis leur libération, survenue au début de l’année dans le cadre de la première phase du cessez-le-feu à Gaza. Les dirigeants du Hamas à l’étranger avaient initialement répondu favorablement à l’offre, mais ont été désavoués par le chef du groupe terroriste à Gaza, Muhammad Sinwar, a déclaré un diplomate arabe.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, (à droite) rencontrant l’envoyé de Trump, Steve Witkoff, dans son bureau, à Jérusalem, le 29 janvier 2025. (Crédit : Maayan Toaf/GPO)

À la suite de ce refus, Witkoff s’est entretenu avec des médiateurs qataris afin de formuler une nouvelle proposition. Celle-ci a été présentée mercredi au ministre des Affaires stratégiques, Ron Dermer, selon le site d’information Axios.

Le précédent effort des États-Unis en vue d’obtenir la libération des otages américains avait été fermement rejeté par Dermer et Netanyahu. Ces derniers estimaient qu’il risquait de déboucher sur un cessez-le-feu permanent mettant fin à la guerre avant l’élimination du Hamas, a confié le diplomate arabe.

Le Hamas n’a pas encore répondu à la dernière proposition américaine, mais les médiateurs qataris ont fait savoir au groupe terroriste qu’une coopération renforcerait la bonne volonté du président Trump, ce qui rendrait plus probable une pression de sa part sur Netanyahu en faveur d’un cessez-le-feu permanent, a ajouté le diplomate.

Les médiateurs qataris et égyptiens ont rencontré une délégation du Hamas à Doha jeudi soir pour discuter de cette nouvelle proposition, a-t-il précisé.

On ignore également à ce stade comment Israël réagira à cette initiative.

Des Palestiniens fuyant les bombardements israéliens conduisent des véhicules transportant leurs affaires sur un axe principal à Beit Lahiya, dans le nord de la bande de Gaza, le 25 mars 2025. (Crédit : Bashar Taleb/AFP)

Netanyahu a tenu des consultations jeudi avec ses chefs de la sécurité et ses principaux conseillers pour discuter de la question, selon un responsable israélien.

Mercredi, Netanyahu a menacé d’intensifier la campagne militaire israélienne à Gaza si le Hamas ne commençait pas à libérer les otages, affirmant que Tsahal se préparerait à occuper de nouvelles zones du territoire.

En début de semaine, Netanyahu a répété qu’Israël était « sur le point de vaincre le Hamas », ce qu’il affirme depuis plus d’un an.

Les critiques ont fait valoir que de nouvelles opérations militaires risquent de mettre en danger les otages restants, sans pour autant accomplir ce qu’Israël n’a pas été en mesure d’accomplir au cours des 15 premiers mois de la guerre. Plusieurs alliés arabes ont pour leur part proposé une alternative diplomatique visant à marginaliser le Hamas par un retour progressif de l’Autorité palestinienne au pouvoir à Gaza, une option que Netanyahu a catégoriquement rejetée.