Le Hamas tire sur les civils qui tentent d’évacuer Jabaliya à Gaza – infirmière militaire

Les civils gazaouis sont victimes de coups de feu de la part des terroristes du Hamas lorsqu’ils tentent d’évacuer Jabaliya, une ville du nord de la bande, alors qu’une nouvelle offensive de Tsahal a été lancée dans le secteur, a déclaré une infirmière israélienne dans un entretien, lundi. Elle avait été photographiée en train de soigner une Palestinienne blessée au visage, une photo qui a notamment circulé sur les réseaux sociaux.

La caporale Shai Gilboa, infirmière au sein du 9e Bataillon de l’armée israélienne, a indiqué devant les caméras de la chaîne N12 que le cliché – où elle apparaît en train de s’occuper d’une femme blessée au bas du visage – avait été pris alors que le Hamas tente d’empêcher les civils d’obéir aux ordres donnés par Israël, qui a appelé la population à se rendre dans des zones humanitaires sécurisées à un moment où les combats font à nouveau rage dans le nord de la bande.

« Notre bataillon est passé à l’action militaire pour exercer le maximum de pressions sur les hommes armés du Hamas qui maintenaient de force la population dans la zone, interdisant aux civils d’évacuer vers des secteurs plus sûrs », a raconté Gilboa.

Pendant l’opération, a-t-elle dit, les terroristes ont ouvert le feu, blessant des Gazaouis qui essayaient de partir.

« Les blessés sont venus nous voir et nous leur avons apporté les premiers secours sur le terrain, des secours qui ont majoritairement consisté à stopper les hémorragies », a-t-elle précisé.

Elle a expliqué qu’ils avaient ensuite été évacués et orientés vers « des médecins locaux » pour une meilleure prise en charge de leurs blessures.

פרמדיקית מגדוד 9, צק"ח גבעתי, מטפלת בפלסטינית מבוגרת בג'באליה.@amit_segal pic.twitter.com/1vxI2Ke96F

— החדשות – N12 (@N12News) October 21, 2024

Elle a expliqué que si le principal objectif poursuivi par son bataillon était « de combattre et de soumettre » les hommes du Hamas dans le nord de Gaza de manière à ce qu’ils cessent leurs activités terroristes, les soldats étaient également déterminés à évacuer le plus grand nombre de civils que possible pour les mettre en sécurité.

Alors qu’il lui était demandé si les civils adressaient la parole aux troupes et quelle relation avaient tissé les forces israéliennes avec les Palestiniens dans les secteurs dévastés où l’armée mène actuellement des opérations, Gilboa a admis que la communication était notamment rendue difficile par la barrière de la langue.

« Mais ils nous sourient, ils nous disent au revoir de la main », a-t-elle noté. « Ils insultent le Hamas devant nous ».

« Non seulement ils n’ont pas peur de nous mais nombreux sont ceux qui semblent être de notre côté », a-t-elle ajouté.

La caporale Shai Gilboa, membre du personnel paramédical de l’armée israélienne, parle à N12 après avoir été photographiée en train de fournir une assistance médicale à une femme palestinienne blessée à Gaza, le 21 octobre 2024. (Capture d’écran, used in accordance with Clause 27a of the Copyright Law)

Tsahal avait indiqué, au début de la semaine, que des centaines de civils palestiniens avaient écouté les appels lancés à évacuer Jabaliya, ces derniers jours, dans le cadre d’une nouvelle offensive militaire dont l’objectif est d’empêcher le Hamas de se regrouper dans la zone.

Des évacuations qui ont eu lieu même si le ministère de l’Intérieur placé sous l’autorité du Hamas a ordonné aux civils, au début du mois, d’ignorer les instructions appelant à partir pour des secteurs plus sûrs de la bande, « l’occupation effectuant des bombardements et tuant quotidiennement dans les secteurs dont elle affirme qu’ils sont sécurisés ».

L’organisation terroriste a aussi accusé Israël de commettre un « massacre » intentionnel à l’encontre des civils de Jabaliya pour les punir de quitter leurs habitations.

Les informations laissant entendre que le Hamas s’en prendrait aux civils qui tentent de prendre la fuite des pans du territoire qui sont en proie à de lourds combats ne sont pas nouvelles – et l’armée accuse le groupe terroriste, depuis des années, d’utiliser la population comme bouclier humain et d’implanter ses hommes au sein des civils dans le cadre des combats avec Israël pour mieux se protéger. L’État juif affirme avec force chercher à éviter de faire des victimes civiles.

Au début du mois d’octobre, l’armée avait diffusé l’enregistrement d’une conversation qui, avait-elle dit, avait eu lieu entre un Gazaoui et un soldat israélien appartenant à l’unité 504, chargée de la collecte de renseignements humains sur le terrain. Dans cette séquence audio, le civil présumé expliquait que le Hamas s’en prenait physiquement aux résidents de Jabaliya pour les empêcher de partir.

« Le problème, c’est que nous écoutons les instructions de l’armée et que nous voulons vraiment nous rendre dans la zone humanitaire de Muwasi mais certains s’opposent à nous, ils nous frappent avec des matraques », confiait l’homme au soldat dans cet enregistrement.

« Nous voulons partir », continuait-il. « Nous avons préparé nos affaires et nous voulons partir maintenant, mais ils nous frappent et ils nous disent de rentrer chez nous… Que pouvons-nous faire ? »

L’armée n’a pas précisé la date à laquelle aurait eu lieu cette conversation.

Selon les estimations d’Israël, des dizaines de milliers de Palestiniens sont restés dans le nord de Gaza depuis le début de la guerre, il y a douze mois, malgré les appels répétés à évacuer la zone qui ont été lancés par Tsahal. Parmi les personnes qui se trouvent encore là-bas, il y aurait des milliers de terroristes du Hamas qui ont survécu aux combats avec l’armée israélienne jusqu’à présent.

Israël est en guerre avec le groupe terroriste du Hamas à Gaza depuis le 7 octobre 2023 – date à laquelle des milliers de terroristes placés sous la direction du Hamas avaient envahi le sud d’Israël. Ils y avaient commis un pogrom, massacrant plus de 1 200 personnes et prenant 251 personnes en otage.

Le ministère de la Santé de Gaza, qui est dirigé par le Hamas, affirme que plus de 42 000 personnes ont été tuées ou sont présumées mortes dans les combats jusqu’à présent. Ce bilan est invérifiable et il ne fait pas de distinction entre civils et combattants. De son côté, Israël avait indiqué, au mois d’août, avoir tué quelque 17 000 hommes armés dans les combats depuis le début de la guerre, en plus d’un millier d’hommes sur le territoire israélien, le 7 octobre et dans les jours qui avaient suivi.

Côté israélien, le bilan de l’offensive terrestre contre le Hamas à Gaza et dans le cadre des opérations militaires menées le long de la frontière s’élève à 357 morts.

Lazar Berman a contribué à cet article.