Le père d’une otage demande pardon à sa fille au cours d’une manifestation massive

Des milliers d’Israéliens se sont rassemblés à l’occasion d’une manifestation à Tel Aviv, samedi dans la soirée, réclamant la conclusion d’un accord de cessez-le-feu qui ouvrirait la porte à la libération des otages détenus par le Hamas à Gaza depuis le 7 octobre 2023.

Des mouvements de protestation similaires ont aussi lieu dans de nombreux endroits du pays.

Les organisateurs ont fait savoir que des centaines de milliers de personnes étaient présentes à Tel Aviv, en plus de dizaines de milliers de personnes qui se sont réunies dans des localités tout le territoire israélien. Aucun chiffre officiel n’a été communiqué.

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« Malgré les tensions dans le nord, des centaines de milliers de personnes participent aux manifestations de Tel-Aviv », a affirmé le Forum des Familles d’otages. « En arpentant les rues, le peuple d’Israël se prononce en faveur du retour des otages par le biais d’un accord – les otages vivants pour être guéris, et les otages décédés pour être inhumés dans leur pays de manière appropriée. »

Eli Elbag, dont la fille Liri est retenue en otage par le Hamas, lors d’une manifestation en faveur d’un accord entre otages et cessez-le-feu à Tel-Aviv, le 21 septembre 2024, (Paulina Patimer / Hostage Families Forum)

Eli Elbag, dont la fille Liri est retenue en otage, a déclaré lors du rassemblement de Tel Aviv que les ministres d’extrême-droite de la coalition empêchaient la conclusion d’un accord. « Il est clair, à nos yeux à tous, que le Hamas est à blâmer mais tout au long de l’année, il y a eu des occasions qui permettaient de conclure un accord et vous [le gouvernement], vous ne les avez pas saisies », a-t-il accusé.

Il a demandé aux 120 membres de la Knesset de réclamer un accord.

Il a affirmé que lui-même et les autres familles n’ont jamais oublié tous ceux qui ont été assassinés par le Hamas le 7 octobre, « ni les soldats qui se battent chaque jour et à chaque heure depuis un an ».

Elbag a dénoncé le retard pris par le gouvernement pour s’attaquer aux frappes du Hezbollah, dans le nord du pays : « Un an s’est écoulé et vous ne vous souvenez que maintenant que vous devez vous occuper du nord ? Où étiez-vous pendant un an, alors que le nord brûlait ? », a-t-il interrogé. « Le nord a été victime de missiles quotidiennement ».

Elbag a demande pardon à sa fille et aux autres otages « qui souffrent dans les tunnels ».

« À Yom Kippour [le mois prochain], la nation tout entière vous demandera pardon », a-t-il ajouté.

Le Forum des familles d’otages, de son côté, a émis un communiqué qui a salué l’annonce faite par le député Gideon Saar qui a fait savoir qu’il n’acceptera pas, après tout, l’offre faite par le Premier ministre Benjamin Netanyahu de devenir ministre de la Défense, en remplacement de Yoav Gallant.

Saar, a dit le communiqué, « fait partie des opposants à l’obligation sacrée d’un accord ouvrant la porte au retour des otages ». Un homme comme Saar, a continué le Forum, « ne peut pas être ministre de la Défense d’Israël et ne peut pas diriger l’armée israélienne, dont l’éthique toute entière est basée sur l’obligation mutuelle et sur l’impératif de n’abandonner personne derrière soi ».

Des manifestants demandent un accord de cessez-le-feu pour les otages à Netanya, le 21 septembre 2024. (Crédit : Adar Eyal / Hostage Families Forum)

De grandes manifestations ont également été organisées devant le domicile de Netanyahu à Césarée ainsi qu’à Jérusalem, Netanya et dans de nombreux autres endroits.

Des manifestants assis sur une route de Césarée lors d’une manifestation demandant au Premier ministre Benjamin Netanyahu de signer un accord pour ramener les otages détenus par le Hamas à Gaza, appelant à son départ du poste de Premier ministre, le 21 septembre 2024. (Crédit : Amos Gil / Mouvement de protestation pour la démocratie)

Les proches des otages ont fait savoir, ces derniers jours, qu’ils étaient de plus en plus pessimistes concernant la conclusion d’un accord- en partie parce que l’attention des autorités, dans le contexte de la guerre, se porte dorénavant vers le nord et en raison de l’absence de contacts substantiels entre les négociateurs israéliens et les médiateurs intervenant dans les négociations avec le Hamas.

Les familles d’otages ayant la double nationalité israélo-américaine qui se sont entretenues avec des responsables américains, ces derniers jours, ont également estimé que les Washington n’affichait guère d’optimisme, même si l’administration Biden tente toujours d’exercer des pressions en faveur d’un arrangement.

La chaîne N12 a fait savoir, samedi soir, que le responsable de l’armée israélienne dans les négociations avait confié aux parents des otages au cours des derniers jours : « Nous sommes au milieu des derniers efforts visant à relancer l’accord ».