Le préfet de police de Paris interdit le spectacle de Dieudonné au Zénith

Le préfet de police Laurent Nuñez a décidé d’interdire le spectacle de Dieudonné programmé le 14 septembre au Zénith de Paris, a-t-on appris mercredi de source proche du dossier.

L’arrêté d’interdiction sera publié dans les prochaines heures.

Début août, le préfet avait prévenu Dieudonné de cette possibilité d’interdiction en raison notamment de « risques de troubles graves à l’ordre public », ce qu’il a réitéré dans l’arrêté motivant sa décision.

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Dans ce courrier, Laurent Nuñez évoquait « des atteintes à la dignité humaine » dans le contenu du spectacle, intitulé « La Cage aux fous ».

Plusieurs courriers ont été échangés ensuite entre la préfecture de police et l’avocat du polémiste, notamment sur la communication du script du spectacle.

Dans son arrêté d’interdiction, le préfet de police a relevé qu’il était de « notoriété publique que la teneur des précédents spectacles » de Dieudonné « faisait l’apologie des discriminations, des persécutions et des exterminations perpétrées au cours de la Seconde Guerre mondiale ». Il a estimé en outre que les « éléments mis en avant par l’avocat » de l’humoriste controversé n’étaient « pas de nature à empêcher la tenue de propos portant atteinte à la dignité humaine pendant le spectacle et n’apport(aient) ainsi pas de garanties suffisantes sur l’absence de troubles à l’ordre public ».

Laurent Nuñez souligne aussi que dans un article de Rivarol (un organe de presse d’extrême droite) du 29 août, Dieudonné avait stigmatisé « le lobby juif » en affirmant vouloir « combattre ce lobby haineux et raciste ».

En outre, le préfet de police note que ce spectacle devait se dérouler la veille de la célébration par la communauté juive de la fête de Rosh HaShana, qui célèbre la nouvelle année dans le calendrier hébraïque, et « à proximité d’une synagogue ».

Dieudonné, multi-condamné pour injures raciales et incitation à la haine, et Francis Lalanne, un chanteur antivax, ont déjà essayé de faire jouer « La Cage aux fous » au Cirque d’Hiver à Paris le 7 avril.

Fin avril, le Zénith de Paris avait fait part de sa « vigilance », notamment en matière de respect de « l’ordre public », dans l’hypothèse de l’accueil de ce spectacle en septembre, en rappelant qu’une interdiction revenait « aux seules autorités compétentes ».

« Il est nécessaire de garder à l’esprit que l’exploitant du Zénith ne dispose d’aucune marge de manœuvre pour autoriser ou interdire la présentation d’un spectacle », avait précisé dans un communiqué son président Daniel Colling.