Les approbations de nouveaux logements à un niveau record depuis 5 ans en 2022

Les approbations de nouveaux logements en matière de planification ont atteint des chiffres sans équivalent depuis cinq ans en 2022, selon un nouveau rapport du gouvernement. Ainsi, 158 407 nouvelles habitations ont obtenu le feu vert pendant l’année, dépassant la cible de 125 000 logements qui avait été fixée par l’État.

Les approbations délivrées en 2022 ont marqué une hausse de presque 50 % par rapport à l’année 2021, où 108 100 nouvelles habitations avaient reçu le feu vert, selon le rapport annuel 2022 qui a été émis par l’Administration nationale de planification israélienne (IPA), un bureau indépendant au sein du ministère de l’Intérieur qui est chargé de programmer l’utilisation et le développement des terrains.

La construction de nouvelles maisons est considérée comme un outil déterminant dans la gestion des prix sur un marché du logement, dans le pays, qui se caractérise par une inflation élevée. Même si ces prix se sont stabilisés ces derniers mois, ils avaient augmenté d’environ 20 % en 2022.

La demande insatiable de nouveaux logements a largement dépassé une offre très contrôlée au cours des quinze dernières années environ, avec une pénurie chronique d’habitations et une croissance de la population qui entraîne une hausse des prix et attise de plus en plus les inégalités en matière d’accès au logement.

Dans un rapport cinglant émis au début du mois par le bureau du contrôleur de l’État, Matanyahu Englman, contrôleur de l’État en titre, avait accusé les stratégies gouvernementales mises en place au fil du temps d’être responsables d’une pénurie majeure d’habitations, affirmant qu’un plan national qui avait été annoncé en 2017, et qui prévoyait de multiplier par deux les offres de logement à l’horizon 2040, avait manqué ses cibles, particulièrement dans le centre du pays. Le rapport avait fait état d’un manque de 189 000 maisons au cours des 16 dernières années (2006-2022), l’écart entre l’offre et la demande étant appelé à se creuser encore davantage.

L’audit avait laissé entendre qu’un certain nombre de plans déterminants qui avaient été promis par l’Autorité des terres israéliennes, propriétaire de la majorité des terres du pays, et par le ministère de la Construction et du Logement n’avaient jamais été mis en œuvre et que l’objectif de rationalisation et d’accélération du processus d’approbation de nouvelles habitations n’avait pas été atteint. Il avait aussi indiqué que l’ILA avait été dans l’incapacité de commercialiser un nombre suffisant de terrains pour atteindre les cibles fixées en matière de construction.

Vue d’un chantier de construction à Beer Sheva, le 28 juillet 2022. (Crédit : Nati Shohat/Flash90)

Les prix du logement se sont envolés de plus de 200 % depuis 2007 en raison de ces pénuries, avait ajouté le contrôleur de l’État qui avait déclaré qu’un passage à l’action était nécessaire pour augmenter le nombre de constructions résidentielles – en particulier dans le centre d’Israël, à Tel Aviv et à Jérusalem, où la demande est particulièrement forte.

Les précédents gouvernements israéliens avaient vanté les mérites d’un plan ambitieux sur le sujet pour 2022 à 2025, ce qui avait entraîné un bond des lancements de chantier entre le mois d’octobre 2021 et le mois de septembre 2022, avec une hausse marquée du nombre de permis de construire qui avaient été délivrés dans la même période.

L’actuel ministre du Logement et de la construction, Yitzhak Goldknopf, du parti Yahadout Hatorah, a accordé la priorité à l’accès au logement même si les mesures qu’il devrait mettre en œuvre pour ce faire restent indéterminées.

Selon le rapport émis sur les approbations de logement par l’IPA, environ 40 % du nombre total d’habitations (environ 66 000) sont entrées dans le cadre des projets de rénovation urbaine dont l’objectif est de densifier les secteurs de développement pré-existants. Ce qui représente une hausse d’environ 200 % par rapport à l’année dernière et ce qui a réduit substantiellement l’impact des nouveaux logements sur l’environnement.

Le ministre du Logement a d’ores et déjà annoncé qu’un programme déterminant en matière de rénovation urbaine — TAMA 38 — sera prolongé en 2024. Présenté initialement en 2005 pour encourager la mise aux normes anti-sismiques des vieux bâtiments dans des secteurs particulièrement à risque, au Nord et dans l’Est du pays, TAMA 38 est largement utilisé à Tel Aviv, à Jérusalem et dans le centre du pays pour augmenter le nombre et la valeur des appartements dans les zones construites. Le programme offre aux promoteurs des droits de construction supplémentaires et des allègements fiscaux en échange de la remise aux normes des infrastructures existantes.

L’IPA travaille également sur la livraison de projets mis en œuvre dans la zone industrielle de Beer Sheva, à Petah Tikva, dans la ville ultra-orthodoxe d’Elad et aux frontières municipales de Tel Aviv/Givatayim/Ramat Gan.

Selon l’IPA, 2022 a aussi été une année de records en ce qui concerne le nombre d’annonces portant sur de nouveaux parcs nationaux et autres réserves naturelles. Parmi elles, la réserve naturelle du mont Hiran, dans le sud du pays, en bordure de la forêt de Yatir, à proximité de Beer Sheva. Cette réserve contient des espèces de végétaux uniques et des oiseaux en danger de disparition, mais elle n’avait pas été protégée, dans le passé, contre des développements intrusifs. Un parc marin a aussi vu le jour au large de la côte de Césarée, pour protéger à la fois les antiquités et la vie des fonds marins.

Vue aérienne d’un chantier de construction à Modiin, au mois de juillet 2020. (Crédit : ronib1979 via iStock by Getty Images)

Alors que 34 nouvelles réserves ont été annoncées en plus de la croissance des approbations de logement, Dror Boymel, directeur de la planification au sein de la Société de protection de la nature, explique au Times of Israel que « les données prouvent ce que la Société de protection de la nature affirme depuis des années – qu’il est possible d’atteindre un volume élevé de nouvelles habitations par le biais d’un usage efficace et qualitatif des espaces urbains tout en réduisant la nécessité de gâcher des sites de nature ».

L’IPA est responsable de tous les aspects de la planification en Israël – notamment des programmes de transport – et elle intervient de manière déterminante dans le plan visant à ce qu’à l’horizon 2040, 60 % de tous les déplacements des citoyens puissent se faire par transport public. Au cours de l’année passée, l’administration a fait progresser les travaux d’électrification de la flotte israélienne de bus, développant des stations de recharge électrique à des endroits clés. Elle tente également de faire avancer un projet de métro – un projet à la fois complexe et controversé – qui traversera la région du Gush Dan.

Pendant toute l’année 2022, l’IPA a aussi approuvé 32 plans portant sur des structures photovoltaïques qui s’étendent sur environ 175 hectares et elle travaille sur des programmes visant à tirer des énergies renouvelables à partir des terres agricoles.

Saluant une année à la fois réussie et bien remplie, le chef de l’IPA, Raphael Almalich, a fait savoir que l’agence « est engagée à travailler au profit des futures générations d’Israéliens dans tous les aspects de la mission qui est la sienne ».