Les crimes de haine antisémites ont augmenté à New York cette année – police

New York Jewish News via JTA – Les crimes de haine visant les Juifs à New York ont augmenté cette année, selon les données de la police de New York (NYPD) publiées mardi.

Du début de l’année 2024 au 30 septembre, les Juifs ont été la cible d’au moins 275 crimes de haine, contre 158 actes antisémites au cours de la même période l’année dernière. Le total de cette année représente une augmentation de 117 actes, soit 74 %.

Les Juifs ont été la cible de 55 % de tous les crimes de haine survenus dans la ville depuis le début de l’année, soit une augmentation de 14 % par rapport à l’année dernière, selon les données.

Le rapport publié mardi indique que le pic d’antisémitisme constaté à New York à la suite du pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023 s’est poursuivi à des niveaux divers au cours des 12 mois qui ont suivi l’assaut barbare et sadique. Ce pic d’attaques antisémites a également alimenté une augmentation globale de 30 % des crimes de haine contre tous les groupes dans la ville cette année, selon un communiqué de la NYPD. Le communiqué ajoute que cette augmentation « n’est pas sans rapport avec la fureur et les propos au vitriol » survenant lors des milliers de manifestations organisées dans la ville, dont beaucoup concernent la guerre menée par Israël contre le Hamas.

La NYPD a indiqué qu’en septembre, 29 crimes de haine contre les Juifs avaient été commis, soit plus de la moitié de tous les crimes de haine dans la ville et une augmentation de 81 % par rapport à la même période de l’année dernière, au cours de laquelle 16 actes antisémites avaient été recensés.

Ces chiffres représentent des données préliminaires de la police et sont susceptibles d’être modifiés si, par exemple, une enquête révèle qu’une altercation qui semblait discriminatoire n’était en fait pas motivée par le sectarisme. Tous les crimes de haine signalés ne donnent pas lieu à une arrestation ou à des poursuites. La norme juridique pour prouver la partialité est élevée, ce qui rend les poursuites difficiles.

Des officiers de la police de New York arrivant pour disperser des étudiants et des manifestants anti-Israël qui ont installé un campement sur le campus de l’Université de New York (NYU) pour protester contre la guerre entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas, à New York, le 22 avril 2024.(Crédit : Alex Kent/AFP)

Le communiqué de la NYPD indique que la ville a connu un nombre record de manifestations au cours de l’année écoulée – plus de 4 100 marches, protestations et autres activités depuis le 7 octobre. Ce chiffre ne fait pas la distinction entre les manifestations autour d’Israël et de Gaza et celles qui n’y sont aucunement liées.

Le maire Eric Adams et les responsables de la police se sont engagés à protéger la communauté juive lors d’une réunion d’information sur la sécurité qui s’est tenue la semaine dernière et qui était axée sur la période des grandes fêtes juives du mois de Tishri et sur l’anniversaire du 7 octobre, qui a eu lieu lundi. La police a renforcé les mesures de sécurité sur les sites sensibles de la ville.

Adams a reconnu le droit de manifester pacifiquement, mais a déclaré qu’il n’y aurait aucune tolérance à l’égard de toute infraction à la loi.

« Votre ville vous protégera, quoi qu’il se passe dans le monde », a déclaré Adams.

« Alors que les familles se réunissent et que les voisins se préparent pour Rosh HaShana et Yom Kippour, notre ville veillera à ce qu’ils puissent le faire en toute sécurité et j’exhorte les New-Yorkais à célébrer et à se rassembler sans crainte. »

Des centaines de manifestants anti-Israël ont défilé lundi à Manhattan pour marquer l’anniversaire du 7 octobre. La NYPD a déclaré au New York Jewish Week que cinq personnes avaient été arrêtées lors d’une manifestation devant la Bourse de New York, sur Wall Street. Ils ont été accusés de tentative d’agression, de menaces, de résistance à l’arrestation et de réalisation de graffitis. Des rassemblements pro-Israël ont également eu lieu, notamment un rassemblement de 5 000 personnes à Central Park.

Lors de la réunion d’information de la semaine dernière, les responsables de la police ont déclaré qu’il y avait eu 22 crimes majeurs commis contre la communauté juive et 157 cas de harcèlement aggravé, notamment des incidents tels qu’une personne bousculant un Juif dans la rue, lui crachant dessus ou des courriels haineux.

Plusieurs incidents survenus après le 7 octobre font l’objet de poursuites judiciaires, notamment celui au cours duquel un suspect aurait frappé un Israélien juif non loin de Times Square tout en criant des invectives antisémites à la mi-octobre de l’année dernière. Lors d’un autre incident, en avril, un homme a été inculpé d’une série de crimes de haine après avoir ciblé des Juifs orthodoxes dans Brooklyn depuis sa voiture en circulation.

Des manifestants portant des bandeaux et des masques du Hamas, au Baruch College, à Manhattan, le 5 juin 2024. (Crédit : Luke Tress via JTA)

La gouverneure Kathy Hochul a déclaré vendredi que les autorités surveillaient les alertes à la bombe envoyées aux synagogues de l’État, mais qu’il n’y avait pas de menaces crédibles.

Les crimes anti-Israël ont également visé des non-Juifs. Lundi, le bureau de district du représentant new-yorkais Adriano Espaillat, situé dans les quartiers chics de Manhattan, a été aspergé de peinture rouge, à l’instar d’autres actes de vandalisme anti-Israël. Il y a moins de deux semaines, le même bureau avait été touché par des graffitis anti-Israël.

Des images de sécurité communiquées au New York Jewish Week ont montré deux individus masqués en train de pulvériser de la peinture sur le bureau et d’utiliser un marteau pour briser ses fenêtres, sur lesquelles figurent des images d’otages israéliens détenus à Gaza. La délégation démocrate du Congrès de New York a condamné cet acte de vandalisme, déclarant qu’il survenait en un jour de « réflexion solennelle » sur les massacres du 7 octobre.

Lundi, Espaillat a partagé un message de solidarité avec les familles des otages enlevés par le groupe terroriste palestinien du Hamas et a assisté à la cérémonie commémorative à Central Park. Dimanche, Espaillat s’est également rendu à un événement commémoratif organisé dans un quartier situé à quelques pâtés de maisons de son bureau.