L’espace aérien des pays du Golfe ne doit pas être utilisé dans la riposte israélienne à l’Iran – responsable iranien

Téhéran a fait savoir aux États du Golfe qu’il serait « inacceptable » qu’ils permettent l’utilisation de leur espace aérien contre l’Iran et que toute action de ce type entraînerait une riposte, a déclaré mardi un haut responsable iranien, alors que le pays se prépare à une éventuelle riposte israélienne à l’attaque de missiles iraniens de la semaine dernière.

Le fonctionnaire s’exprimait alors que le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araqchi, se rendait en Arabie saoudite et dans d’autres États du Golfe pour des entretiens.

Ces commentaires font également suite à des discussions entre l’Iran et les capitales des pays arabes du Golfe la semaine dernière en marge d’une conférence sur l’Asie au Qatar, au cours de laquelle les États du Golfe ont cherché à rassurer l’Iran quant à leur neutralité dans tout conflit entre Téhéran et Israël.

« L’Iran a clairement fait savoir que toute action d’un pays du golfe Persique contre Téhéran, que ce soit par l’utilisation de l’espace aérien ou de bases militaires, sera considérée par Téhéran comme une action entreprise par l’ensemble du groupe, et Téhéran réagira en conséquence », a déclaré le haut fonctionnaire iranien à l’agence Reuters.

« Le message soulignait la nécessité d’une unité régionale contre Israël et l’importance d’assurer la stabilité. Il a également précisé que toute aide à Israël, telle que l’autorisation d’utiliser l’espace aérien d’un pays de la région pour mener des actions contre l’Iran, était inacceptable », a-t-il déclaré.

Le fonctionnaire a déclaré que l’Iran n’avait pas abordé la question de l’augmentation de la capacité de production des producteurs de pétrole des pays arabes du Golfe en cas d’interruption de la production iranienne lors d’une escalade.

Des Iraniens brûlent des drapeaux israéliens et américains lors d’un rassemblement anti-Israël à Téhéran, le 8 octobre 2024. (Crédit : AFP)

Un diplomate occidental en poste dans le Golfe a déclaré qu’au cours de la réunion Golfe-Iran qui s’est tenue à Doha jeudi en marge de la conférence, l’Iran avait clairement indiqué que Téhéran avait appelé à l’unité régionale face à une éventuelle réponse israélienne et qu’il considérait la neutralité des États du Golfe comme un strict minimum.

Le diplomate a déclaré que l’Iran avait clairement fait savoir qu’il surveillerait de près la manière dont chaque pays du Golfe réagirait en cas d’attaque israélienne, ainsi que l’utilisation des bases américaines installées dans ces pays.

Le Qatar, le Koweït, le Bahreïn, les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite accueillent tous des installations militaires ou des troupes américaines.

Israël s’est engagé à faire payer un lourd tribut à l’Iran après le tir de 200 missiles balistiques sur Israël la semaine dernière. Une grande partie des projectiles ont été interceptés par les défenses aériennes, et l’attaque a tué un Palestinien et blessé deux Israéliens.

Des Israéliens perchés sur les restes d’un missile iranien dans le désert du Néguev, à proximité d’Arad, le 2 octobre 2024. (Crédit : Menahem Kahana/AFP)

L’armée israélienne a également admis plus tard qu’un certain nombre de missiles avaient touché des bases militaire ou leur voisinage. Les responsables de la défense ont toutefois précisé que l’état de préparation de l’armée de l’air israélienne n’avait pas été affecté et qu’il n’y avait pas eu de dégâts significatifs.

Après l’attaque, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a averti que Téhéran avait commis une « grosse erreur » et a promis qu’il « paierait pour cela », et Tsahal a déclaré qu’elle préparait sa réponse, qui sera « sérieuse et significative ».

Selon un reportage du New York Times publié lundi, les premières représailles d’Israël viseront probablement des bases militaires, voire des sites de renseignement ou de direction, mais Israël refusera probablement de frapper les installations nucléaires de l’Iran, à moins que la République islamique ne poursuive l’escalade.

Israël envisagerait également de frapper les installations pétrolières iraniennes, ce qui pourrait porter un coup sévère à l’économie du pays et faire grimper les prix mondiaux du pétrole.