Mandagout rend hommage à Marguerite Creston, Juste parmi les Nations

Le 11 mai, la commune de Mandagout, dans le Gard, a rendu un vibrant hommage à Marguerite Creston, une figure locale de courage et d’humanité. Veuve de guerre — elle avait perdu son mari pendant la Première Guerre mondiale —, cette femme modeste a risqué sa vie durant la Seconde Guerre mondiale en cachant des Juifs allemands réfugiés fuyant les persécutions nazies, ainsi que des maquisards engagés dans la Résistance.

À une époque où dénonciations et rafles étaient monnaie courante, Marguerite Creston a fait preuve d’un courage exceptionnel, agissant dans la discrétion, animée par un profond sens de la justice et de la solidarité humaine. Son engagement, au péril de sa propre vie, a sauvé plusieurs vies.

En reconnaissance de ses actes héroïques, l’institut Yad Vashem de Jérusalem lui a décerné en 2000, à titre posthume, la médaille et le titre de Juste parmi les Nations — la plus haute distinction civile attribuée par l’État d’Israël à des non-Juifs ayant sauvé des Juifs durant la Shoah.

Pour honorer sa mémoire et transmettre son exemple aux générations futures, une plaque commémorative sera installée devant la maison où elle a caché ces réfugiés et résistants. Ce lieu symbolique devient désormais un lieu de mémoire, témoin du courage ordinaire de ceux qui, dans l’ombre, ont défendu l’humanité.

« On voit la folie s’emparer un peu du monde en ce moment, confie Emmanuel Grieu, maire de Mandagout, au micro de France Bleu. On voit les discriminations renaître, quelles que soient les religions. On ne s’attarde plus à comprendre son prochain, mais plutôt à chercher un coupable. Tous ces relents racistes reviennent parce qu’on n’essaie pas de comprendre l’autre. C’est pourquoi il est important de se rappeler que, peu importe la différence, peu importe l’origine d’une personne, des gens se sont levés, au péril de leur vie, pour sauver l’Homme avant tout, indépendamment de son origine, de sa religion ou de sa confession. »