Merz : « Je ne comprends plus ce que fait l’armée israélienne à Gaza »

Le chancelier allemand Friedrich Merz a déclaré lundi que les récentes frappes israéliennes dans la bande de Gaza avaient des conséquences humanitaires sur les civils et ne pouvaient plus être justifiées par la lutte contre le groupe terroriste palestinien du Hamas.

« Porter atteinte à la population civile à ce point, comme c’est de plus en plus souvent le cas ces derniers jours, ne peut plus être justifié par la lutte contre le terrorisme du Hamas », a-t-il déclaré lors d’une interview télévisée à la chaîne WDR.

Merz a également affirmé qu’il « ne comprenait plus » les objectifs de l’armée israélienne à Gaza, alors que l’offensive dans l’enclave palestinienne s’intensifie.

« Je ne comprends franchement pas ce que l’armée israélienne est en train de faire dans la bande de Gaza, et je ne vois pas quel est son objectif en affectant la population civile de la sorte, comme cela a été de plus en plus le cas ces derniers jours », a déclaré Merz.

« Quand les limites sont franchies et que le droit international humanitaire est vraiment violé, alors l’Allemagne doit aussi agir », a dit Merz.

« Nous avons tout intérêt à rester aux côtés d’Israël et, inversement, je crois que l’Allemagne reste le partenaire le plus important en Europe, et je souhaite qu’il en soit ainsi, mais le gouvernement israélien ne doit rien faire que ses meilleurs amis ne soient plus prêts à accepter », a encore averti le dirigeant allemand.

Il a précisé qu’il comptait appeler le Premier ministre Benjamin Netanyahu cette semaine pour lui dire « de ne pas aller trop loin », tout en ajoutant que, pour des « raisons historiques », l’Allemagne resterait toujours plus mesurée dans ses critiques qu’un certain nombre de ses partenaires européens.

L’Allemagne est depuis longtemps un fervent défenseur d’Israël, notamment dans le cadre de sa politique de mémoire liée à la Shoah.

Toutefois, la guerre menée contre le Hamas à Gaza, déclenchée par le pogrom du 7 octobre 2023, a compliqué cette posture, a jeté une ombre sur les relations bilatérales, Berlin s’efforçant d’adopter une position aussi équilibrée que possible.