Netanyahu aurait donné à un vice-ministre « sans emploi » un rôle dans l’élaboration de la politique en matière d’IA

L’ancien législateur Almog Cohen, qui a quitté la Knesset récemment en échange d’une vague nomination au cabinet, a été engagé comme « vice-ministre de l’intelligence artificielle », a rapporté lundi la chaîne N12 – bien qu’il n’ait encore aucune responsabilité officielle, y compris sur ce sujet, selon la chaîne.

Cohen, membre du parti d’extrême droite Otzma Yehudit, a accepté début avril d’être nommé vice-ministre afin de résoudre un différend au sein de la coalition concernant l’équilibre des sièges à la Knesset entre Otzma Yehudit et le parti d’extrême droite HaTzionout HaDatit, après que le premier a rejoint la coalition.

Les efforts pour attribuer à Cohen un domaine d’autorité ont jusqu’à présent échoué, a rapporté la chaîne N12 car tous les rôles nécessaires sont déjà occupés, et cette nomination devrait coûter aux contribuables quelque 3,5 millions de shekels cette année.

Maintenant, le Premier ministre Benjamin Netanyahu cherche à lui donner un rôle dans la formation de la politique cruciale du pays en matière d’IA. Netanyahu a promis à plusieurs reprises de faire d’Israël un leader mondial de l’IA.

Lundi, Netanyahu a tenu une réunion inaugurale d’une commission sur « l’accélération du développement de l’intelligence artificielle en Israël d’un point de vue national. »

La commission est présidée par le général de brigade (Rés.) Prof. Jacob Nagel, un proche collaborateur de Netanyahu qui a présidé une commission spéciale chargée de déterminer l’orientation de la conception de la force militaire d’Israël au début de cette année, et comprend une équipe d’experts interdisciplinaires, indique le communiqué.

La commission « proposera une stratégie nationale initiale et exposera les moyens d’accélérer le développement de l’IA, y compris la création d’un nouvel organe au sein du bureau du Premier ministre dédié à cette mission », a déclaré le cabinet du Premier ministre dans un communiqué, ajoutant qu’il comprenait une équipe d’experts interdisciplinaires.

Comme solution temporaire, Cohen a été invité à participer aux réunions de la commission Nagel.

Cohen – un ancien officier de police, qui n’a pas d’expérience dans le domaine de la technologie – n’est cependant pas en charge de la question et n’a reçu aucune autorité officielle, a souligné la chaîne N12.

Le député Almog Cohen, à gauche, à la Knesset, à Jérusalem, le 22 novembre 2022. (Crédit : Olivier Fitoussi/Flash90)

Le bureau de Cohen affirme qu’il ne s’agit que d’un arrangement temporaire et qu’à terme, des responsabilités officielles lui seront confiées, « dans des domaines importants pour les citoyens de l’Etat d’Israël ».

Des sources au sein du cabinet du Premier ministre auraient toutefois déclaré à la chaîne qu’aucune autorité réelle ne pourrait lui être transférée dans le cadre de cette fonction.

Répondant au reportage sur les réseaux sociaux, Cohen a déclaré que le travail sur l’IA « n’est même pas une fraction de ce dans quoi je suis engagé, mais c’est une partie dont je suis très fier. »

Le natif de Beer Sheva, qui vit à Ofakim, à la frontière de Gaza, a déclaré que son rôle consistait à « s’assurer que [le travail de] ce forum se rendra dans le Néguev et la Galilée, par opposition à servir principalement les intérêts du centre [du pays], et à partir de là, de créer des partenariats avec le ministère de l’Éducation et les écoles de la région. »

Cette nomination a été tournée en dérision par certains sur les réseaux sociaux, qui se sont moqués de l’apparente vacuité du poste et de l’absence apparente de qualifications de Cohen pour jouer un rôle important dans la région.

Certains messages sur X imaginent des conversations entre Cohen et ChatGPT, demandant : « Qu’est-ce que je dois dire à tout le monde sur ce que je fais au bureau toute la journée ? » ou « Est-il possible de faire un pancake en utilisant l’intelligence artificielle ? ». (Avant de se lancer en politique, Cohen dirigeait un restaurant Pancake House à Ofakim).

Interrogé par le Times of Israel sur le reportage de N12, Cohen l’a qualifié de « fake news », déclarant qu’il « y a un grand nombre de domaines que je vais aborder, mais aujourd’hui la lettre de certification officielle a été publiée.

Interrogé sur la possibilité d’apporter des précisions ou de partager la lettre de certification à laquelle il faisait référence, Cohen n’a pas répondu dans l’immédiat.

Nava Freiberg et Sam Sokol ont contribué à cet article.