Netanyahu convaincu de pouvoir ramener les otages « sans céder aux diktats » du Hamas

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré dans un message enregistré et diffusé samedi soir que le Hamas avait rejeté ce week-end une proposition consistant à libérer la moitié des otages encore vivants qu’il détient à Gaza depuis le pogrom qu’il a mené le 7 octobre 2023. Les terroristes palestiniens ont exigé la fin de la guerre et le retrait militaire israélien de l’enclave.

« Si nous capitulons maintenant devant les diktats du Hamas, tous les grands succès de la guerre, obtenus grâce au mérite de nos soldats, de nos morts et de nos blessés héroïques, disparaîtront », a déclaré Netanyahu.

« En tant que Premier ministre, je ne capitulerai pas devant les meurtriers qui ont commis le pire massacre contre le peuple juif depuis la Shoah. Une telle capitulation mettrait le pays et le peuple en danger », a-t-il ajouté.

Il a dénoncé ce qu’il a appelé les appels à « se soumettre » aux conditions du Hamas, qui, selon lui, se sont multipliés ces derniers temps – une référence apparente à un flot de lettres l’exhortant à donner la priorité au retour de tous les otages, même au prix de la fin de la guerre.

S’il avait tenu compte de ces appels, affirme-t-il, Israël ne serait pas entré à Rafah, n’aurait pas pris le contrôle du corridor Philadelphie, n’aurait pas perpétré l’attaque aux bipeurs contre le Hezbollah, n’aurait pas tué les dirigeants du Hamas, n’aurait pas créé les conditions de la chute du régime d’Assad en Syrie, ni porté le coup dur qu’il a infligé à l’Iran. Au lieu de cela, affirme-t-il, Israël aurait continué à « vivre sous une menace existentielle ».

Les terroristes palestiniens réclament un retrait israélien total de Gaza, y compris du corridor Philadelphie, à la frontière entre l’Égypte et Gaza, et de la zone tampon établie par Israël

Le Premier ministre a également rejeté les affirmations selon lesquelles Israël pourrait tromper le Hamas pour qu’il restitue tous les otages et reprendre ensuite avec la guerre. Il affirme que la communauté internationale ne le permettrait pas et que ceux qui prônent une telle tactique ne comprennent pas le fonctionnement des relations internationales.

Le chef du gouvernement a également précisé que le Hamas exige des « garanties internationales contraignantes » pour garantir qu’Israël ne reprenne pas la guerre après la libération des otages.

Netanyahu a insisté sur le fait qu’il ne peut y avoir de fin à la guerre contre le Hamas à Gaza sans que ce dernier n’abandonne le pouvoir.

« Nous ne mettrons pas fin à la ‘guerre de renaissance’ avant d’avoir détruit le Hamas à Gaza, récupéré tous nos otages et veillé à ce que Gaza ne représente plus une menace pour Israël », déclare Netanyahu.

« Ceux d’entre nous qui réclament la capitulation devant les diktats du Hamas nous disent : capitulez maintenant, quittez Gaza et le corridor Philadelphie, trompez le Hamas, promettez de ne pas reprendre la guerre et, une fois tous les otages récupérés, reprenez la guerre. Le Hamas n’est pas idiot ; il exige des garanties internationales contraignantes qui empêchent cette illusion de tromperie que tous ces experts suggèrent. »

« Ces gens ignorent totalement le fonctionnement du système international. Personne, ni les États-Unis, ni la Chine, ni la Russie, ni aucun autre membre du Conseil de sécurité de l’ONU, ne coopérera à cette escroquerie, qui rendrait impossible le retour à la guerre. Nous n’aurons aucune légitimité pour agir ainsi, » a-t-il assuré.

Le Forum des otages et des familles disparues a ensuite réagi au discours, déplorant que celui-ci n’avait présenté aucun plan pour la libération de leurs proches.

« Beaucoup de mots et de slogans ne pourront masquer le simple fait que Netanyahu n’a aucun plan.»

« Nous avons entendu ce soir un flot interminable de paroles sur ce qui est impossible, et nous aimerions entendre ce qui est possible. Il n’est pas étonnant que le Premier ministre n’ait pas consacré de temps aux questions [de la presse], sinon il aurait dû répondre à la question fondamentale : que fait exactement l’État d’Israël pour restituer immédiatement les 59 otages ? » s’interroge le forum.

Le forum a jugé absurde que Netanyahu ait qualifié la guerre en cours de « guerre de la renaissance ».

« Quelle renaissance peut se produire sans le retour des otages kidnappés sous son mandat et sous sa gestion de la guerre, toujours retenus captifs depuis plus d’un an et demi », a affirmé le forum, ajoutant que la seule solution est la fin de la guerre en échange de la libération de tous les otages.

Le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani (à gauche), rencontre son homologue iranien, Abbas Araghchi, au ministère italien des Affaires étrangères à Rome, avant les négociations sur le nucléaire, le 19 avril 2025. (Document / MINISTÈRE ITALIEN DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES / AFP)

Netanyahu a par ailleurs insisté sur sa détermination à empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire avant de s’en prendre à ses détracteurs qui l’ont récemment critiqué pour son inaction face aux installations nucléaires iraniennes.

« Je suis déterminé à empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire. Je ne céderai pas, je ne baisserai pas les bras et je ne reculerai pas – pas d’un millimètre. »

« Il est amusant d’entendre les critiques de ceux qui se sont opposés aux actions que j’ai menées par le passé pour nuire au programme nucléaire iranien et le retarder, actions sans lesquelles l’Iran se serait doté de l’arme nucléaire il y a dix ans », a déclaré Netanyahu.

La semaine dernière, le chef de l’opposition Yaïr Lapid avait accusé Netanyahu d’avoir saboté les opportunités de frapper l’Iran, tandis que l’ex-Premier ministre Naftali Bennett avait déclaré que Netanyahu n’avait pas mis ses menaces à exécution contre Téhéran.

Le président américain Donald Trump a récemment bloqué une frappe proposée par Israël contre les installations nucléaires iraniennes, selon plusieurs médias. Trump a ensuite déclaré qu’il n’était pas pressé de donner son feu vert à des frappes contre les installations nucléaires iraniennes. Les États-Unis mènent actuellement des négociations avec l’Iran sur un nouvel accord visant à contrecarrer ses ambitions nucléaires. Le prochain cycle de rencontres aura lieu samedi prochain à Oman.