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Strasbourg : Une élue socialiste porte plainte à son tour contre Rima Hassan

Pernelle Richardot, qui a été victime d'un "déferlement d'insultes" après avoir été ciblée par l'eurodéputée insoumise, estime que Rima Hassan s'attaque uniquement à "la gauche républicaine et les sociaux-démocrates"

L'élue socialiste Anne-Pernelle Richardot siège au conseil municipal de Strasbourg, le 24 juin 2013. (Crédit : Ctruongngoc / CC BY-SA 3.0)
L'élue socialiste Anne-Pernelle Richardot siège au conseil municipal de Strasbourg, le 24 juin 2013. (Crédit : Ctruongngoc / CC BY-SA 3.0)

Le journal Le Point a révélé qu’une élue socialiste du conseil municipal de la ville de Strasbourg, Pernelle Richardot, avait déposé plainte contre l’eurodéputée Rima Hassan le 18 décembre dernier pour « injures envers un citoyen chargé d’un mandat public ».

La plainte concerne un message, publié sur X le 26 novembre 2024, dans lequel l’Insoumise qualifie Pernelle Richardot « d’islamophobe assumée du PS », l’associant à « la gauche coloniale » et terminant son message par un menaçant : « Personne n’oubliera. »

Le message de Rima Hassan faisait suite à la prise de position de Pernelle Richardot en faveur de l’interdiction d’une conférence de l’eurodéputée à l’université de Strasbourg, au motif qu’il ne faudrait pas offrir de « tribune aux soutiens de groupuscules islamistes ».

Rima Hassan fait déjà l’objet de plusieurs plaintes pour ses prises de positions controversées, jugées parfois pro-Hamas, et pour ses attaques ad hominem sur les réseaux sociaux.

Depuis l’attaque meurtrière menée par le Hamas le 7 octobre 2023, elle a multiplié les déclarations anti-Israël et est visée par une enquête pour « apologie du terrorisme » après avoir estimé après le 7 octobre dans une interview qu’il était « vrai » que le groupe terroriste islamiste palestinien du Hamas menait une action légitime. Un extrait d’interview tronqué, assure-t-elle.

Dans Le Point, Pernelle Richardot explique que sa plainte contre Rima Hassan a été en partie motivée par le « déferlement d’insultes » qui suit chaque tweet de l’eurodéputée mettant en cause une personne et dont elle a été victime elle-même suite au message de Rima Hassan la qualifiant « d’islamophobe assumée du PS ». Une rhétorique dont elle dit d’ailleurs qu’elle est « imprégnée de l’idéologie des Frères musulmans ».

« J’ai reçu énormément d’insultes telles que ‘sioniste’, ‘sale pute’, ‘salope’ dès lors que l’accusation ‘d’islamophobie’ a été prononcée, et ce processus on l’observe à l’encontre de beaucoup de figures de la gauche universaliste », a-t-elle déclaré.

Elle a expliqué que la conférence de Rima Hassan à l’université de Strasbourg « a été organisée par le ‘Comité Palestine Unistras’ et un syndicat étudiant. Son intitulé ‘Complicité de l’Union européenne dans le génocide à Gaza’ m’a poussée à soutenir la décision de Michel Deneken [le président de l’université] d’interdire sa tenue ».

« Je trouve cela terrifiant d’avoir été la seule à le faire au sein de la ville. Et c’est ce qui m’a valu cette attaque de Rima Hassan », a-t-elle ajouté, précisant n’avoir « pas reçu de soutien d’Olivier Faure [le premier secrétaire du PS] ni d’aucun dirigeant du Parti socialiste ».

Pernelle Richardot a indiqué que les menaces à son encontre se faisant de plus en plus nombreuses, elle avait été contrainte de demander « la protection fonctionnelle fin novembre ».

La juriste franco-palestinienne Rima Hassan s’exprimant lors de la « Convention de l’Union Populaire », une réunion visant à lancer la campagne du parti de gauche français La France Insoumise (LFI) pour les prochaines élections européennes, à Villepinte, au nord-ouest de Paris, le 16 mars 2024. (Crédit : Bertrand Guay/AFP)

« Alors que Rima Hassan me traite ‘d’islamophobe’, je suis la seule à avoir porté à Strasbourg le projet d’un cimetière public musulman, car je pense que chacun a besoin d’être enterré sur la terre qu’il a choisie et se recueillir dans le respect de ses croyances et convictions », a-t-elle poursuivi.

« La France insoumise essaie de faire tomber les gens de gauche », a-t-elle conclu, estimant que la « cible » de Rima Hassan est « la gauche républicaine et les sociaux-démocrates ».

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