Trump peut négocier pour empêcher l’Iran d’acquérir l’arme nucléaire, selon Blinken

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a estimé mercredi que le président élu Donald Trump disposait d’une fenêtre d’opportunité pour négocier avec l’Iran, estimant qu’il n’était pas « inévitable » que Téhéran acquière l’arme nucléaire.

« Je ne pense pas qu’une arme nucléaire (iranienne) soit inévitable », a déclaré le secrétaire d’Etat américain lors d’une intervention à New York devant le prestigieux centre de réflexion Council on Foreign Relations.

M. Blinken a toutefois reconnu que Téhéran pourrait envisager plus sérieusement de se doter de l’arme nucléaire après qu’Israël a détruit une partie de ses défenses aériennes, réduit l’influence du Hezbollah libanais et que les islamistes ont renversé son grand allié Bachar al-Assad en Syrie.

« Ils ont perdu différentes lignes de défense. Donc, ils vont penser davantage » au nucléaire, a ajouté M. Blinken.

L’Iran nie vouloir se doter de l’arme et affirme que ses activités nucléaires sont menées à des fins pacifiques.

M. Blinken a estimé que le pouvoir iranien était conscient des conséquences de la poursuite d’un programme d’armement nucléaire.

« Je pense qu’il y a une perspective de négociations », a-t-il précisé à ce sujet.

Lors de son premier mandat, M. Trump était sorti de l’accord nucléaire conclu en 2015 et négocié par son prédécesseur d’alors Barack Obama, pour imposer des sanctions à l’Iran.

Selon M. Blinken, toute administration américaine cherchera à empêcher l’Iran d’accéder à l’arme nucléaire. « D’une manière ou d’une autre, je suis convaincu que, tout comme notre administration a adopté cette politique, la prochaine administration le fera également », a-t-il souligné.

Lors de son entrée en fonction en 2021, le président Joe Biden avait entamé des pourparlers indirects avec l’Iran afin de rétablir l’accord nucléaire.

Ces discussions ont échoué en grande partie à cause de différends sur la portée de l’allègement des sanctions américaines.

Le soutien de l’Iran au mouvement palestinien Hamas après son attaque du 7 octobre 2023 en Israël a aussi compliqué la donne.

Selon le New York Times, le milliardaire Elon Musk, proche de M. Trump, a rencontré un haut responsable iranien afin d’apaiser les tensions, ce que Téhéran a « catégoriquement » démenti.