Tsahal a ciblé l’un des derniers adjoints de Nasrallah ; le Hezbollah dit qu’il est en vie

Une frappe aérienne israélienne a visé lundi soir à Beyrouth le commandant du Hezbollah, Ali Karaki, alimentant les spéculations sur le fait que le principal dirigeant terroriste avait été tué dans l’attaque, laissant le chef du groupe terroriste, Hassan Nasrallah, seul au sommet, Israël ayant éliminé la quasi-totalité de ses dirigeants au cours des 11 derniers mois.

Dans un communiqué publié lundi soir, après que des sources de sécurité ont confirmé que l’attaque avait visé Karaki, le Hezbollah a déclaré qu’il « allait bien et, si Dieu le veut, qu’il était en pleine santé et en pleine forme et qu’il s’était installé dans un endroit sûr ».

L’armée israélienne a indiqué qu’elle fournirait bientôt de plus amples informations sur cette « frappe ciblée », qui n’est que la quatrième à Beyrouth depuis que les forces dirigées par le Hezbollah ont commencé à attaquer les communautés israéliennes et les postes militaires le long de la frontière, presque quotidiennement, le 8 octobre, en solidarité avec le Hamas pendant la guerre à Gaza.

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Le média saoudien Al-Hadath a rapporté que Karaki, ainsi que l’officier supérieur Talal Hamia, ont été nommés pour remplacer Ibrahim Aqil, le chef des opérations militaires du Hezbollah, qui a été tué lors d’une frappe israélienne à Beyrouth vendredi.

Karaki était à la tête du « Front sud » du Hezbollah, responsable de l’activité militaire du groupe terroriste dans le sud du Liban, et membre du Conseil du Jihad, l’organe militaire suprême du Hezbollah.

Sous les ordres de Karaki se trouvaient Taleb Abdullah, commandant de la division régionale Nasr, Muhammad Nasser, commandant de la division régionale Aziz, et Abu Ali Rida, commandant de la division régionale Bader.

Une infographie de Tsahal publiée le 21 septembre 2024 montre la chaîne de commandement du Hezbollah. (Forces de défense israéliennes)

Abdullah et Nasser ont tous deux été tués lors de frappes aériennes israéliennes au Liban, respectivement le 11 juin et le 3 juillet.

Par ailleurs, Wissam al-Tawil, chef adjoint de la force d’élite Radwan du groupe terroriste, a été tué dans le sud du Liban le 8 janvier, lors d’une frappe attribuée à Israël.

La frappe de vendredi à Beyrouth a également visé et tué Ahmed Wahbi, identifié par le Hezbollah et l’armée israélienne comme le chef de l’unité d’entraînement du groupe terroriste et un ancien commandant de la Force Radwan, ainsi que dix autres hauts commandants de la Force Radwan.

« Ces commandants dirigeaient et planifiaient depuis des années le plan d’attaque et d’infiltration de la Force Radwan en territoire israélien, afin de l’exécuter dès qu’ils en recevraient l’ordre », a déclaré l’armée israélienne après l’attaque de vendredi. « Aqil et les commandants éliminés lors de la frappe étaient responsables de la planification, de l’avancement et de l’exécution de centaines d’opérations terroristes contre Israël, y compris la planification du plan meurtrier du Hezbollah visant à attaquer les communautés de Galilée.

Le site d’une frappe israélienne dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban, au cours de laquelle le commandant militaire du Hezbollah Ibrahim Aqil a été tué, le 20 septembre 2024. (Crédit : Reuters / Mohamed Azakir)

Le président Isaac Herzog a déclaré dimanche que les principaux commandants du Hezbollah visés par la frappe de Beyrouth s’étaient réunis pour planifier une attaque contre Israël semblable à celle, dévastatrice, lancée le 7 octobre par le groupe terroriste palestinien Hamas.

L’armée israélienne a éliminé, le 30 juillet, le commandant en chef du Hezbollah, Fuad Shokor, dans le cadre de l’assassinat le plus important de l’année écoulée au Liban. Selon Israël, Fuad Shokor était responsable d’une attaque à la roquette meurtrière à Majdal Shams qui a tué 12 enfants.

Identifié par Tsahal comme le bras droit de Nasrallah, Shokor était l’une des principales figures militaires du Hezbollah depuis sa création par les Gardiens de la révolution iraniens il y a plus de quarante ans.

Les États-Unis ont imposé des sanctions à Shokor en 2015 et l’ont accusé d’avoir joué un rôle central dans l’attentat à la bombe perpétré en 1983 contre la caserne des Marines américains à Beyrouth.

Dans le sens des aiguilles d’une montre, en partant du haut à gauche : Ibrahim Aqil, Fouad Shokor, Mohammed Nasser, Ismaïl Haniyeh, Mohammed Deif, Taleb Abdullah. (Crédit : Département d’État américain ; Bureau des médias du Hezbollah ; Hezbollah ; AP ; Armée israélienne ; Département d’État américain ; Hezbollah)

Quelques heures après la frappe contre Shokor, le chef du Hamas, Ismail Haniyeh, a été assassiné dans une maison d’hôtes à Téhéran le 31 juillet, suscitant des vœux de représailles de la part du groupe terroriste palestinien, ainsi que de ses protecteurs iraniens. Israël n’a pas revendiqué la mort de Haniyeh.

Israël a également tué le chef de l’aile armée du Hamas, Muhammad Deif, lors d’une frappe aérienne à Khan Younès, à Gaza, le 13 juillet, et le chef adjoint du Hamas, Saleh al-Arouri, lors d’une frappe à Beyrouth, le 2 janvier.

La frappe de lundi est intervenue à un moment où les tensions avec le Hezbollah sont à leur comble, le groupe terroriste ayant tiré près de 200 roquettes sur Israël au cours de la journée, la plupart visant des zones situées dans le nord du pays. Au moins dix projectiles à longue portée ont été tirés en direction d’implantations de Cisjordanie, à plus de 100 kilomètres de la frontière libanaise.

Des roquettes tirées depuis le sud du Liban sont interceptées par le système de défense antimissile Dôme de fer au-dessus du nord d’Israël, le 23 septembre 2024. (Crédit : Jalaa Marey/AFP)

Ces attaques ont eu lieu alors que les forces israéliennes ont mené plus de 300 frappes aériennes, principalement dans le sud du Liban, ciblant des maisons et d’autres bâtiments civils où le groupe terroriste soutenu par l’Iran entreposait des roquettes, des missiles, des drones et d’autres armes.

L’armée israélienne a prévenu les civils de fuir les zones où le Hezbollah a placé des armes et a également annoncé qu’elle mènerait des frappes dans la vallée libanaise de la Bekaa plus tard dans la journée.

Selon un communiqué du ministère libanais de la santé, le bilan des frappes s’élève à 356 morts, dont 24 enfants et 42 femmes, et à 1 246 blessés depuis lundi matin.

Depuis que le Hezbollah a commencé ses attaques le 8 octobre, les accrochages ont causé la mort de 26 civils du côté israélien, ainsi que celle de 22 soldats et réservistes israéliens. Plusieurs attaques en provenance de Syrie ont également eu lieu, sans faire de blessés.

Le Hezbollah a cité le nom de 506 membres qui ont été tués par Israël au cours des accrochages en cours, principalement au Liban mais aussi en Syrie. Quatre-vingts agents d’autres groupes terroristes, un soldat libanais et des dizaines de civils ont également été tués.